John Beasley Greene
John Beasley Greene, aussi appelé John B. Greene[Note 1] (Ingouville, Le Havre, - Le Caire, ), est un égyptologue et un photographe primitif américain.
Pour les articles homonymes, voir Greene.
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John B. Greene |
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John Bulkley Greene |
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Marie Regina Dejoye |
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Biographie
John Beasley Greene naît en 1832 à Ingouville[1], une ancienne commune rattachée au Havre, de parents américains mariés en 1823 au Havre[2]. Il a deux sœurs, nées en 1824 et 1826[3]. Sa mère, Marie Regina Dejoye, est née à Philadelphie. Son père, un banquier du nom de John Bulkley Greene né à Concord (New Hampshire)[4], dirige la filiale havraise de la banque Welles & Williams.
Peu après la naissance de John Beasley, la famille quitte Le Havre pour Paris, et s'installe au 10 rue de la Grange-Batelière dans le IXe arrondissement[5]. On sait peu de choses de sa jeunesse. Il développe deux grandes passions : la photographie et l'archéologie égyptienne. Son père meurt en 1850. En 1852, Gustave Le Gray lui enseigne la technique photographique, et notamment celle du négatif sur papier ciré sec[6],[7]. Il apprend la lecture des hiéroglyphes avec l'égyptologue Emmanuel de Rougé, futur successeur de Jean-François Champollion à la tête du département d’égyptologie du Louvre[8]. En 1853, il devient membre de la prestigieuse Société asiatique[9].
Grâce à l'aisance financière familiale dont il bénéficie, John B. Greene peut financer un premier voyage en Égypte de novembre 1853 à mai 1854[10], le long du Nil, jusqu’à la seconde cataracte. Il en rapporte de nombreuses photographies et, en hommage à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, en fait don de certaines, représentant des inscriptions hiéroglyphiques, à la bibliothèque de l'Institut de France. Il est l'un des membres fondateurs de la Société française de photographie qui voit le jour le 15 novembre 1854[11],[12]. La même année, près d'une centaine de ses tirages sont publiés dans un album imprimé par Blanquart-Evrard, sous le titre Le Nil : monuments, paysages, explorations photographiques[8].
En 1855, il retourne en Égypte muni d'un firman l'autorisant à engager des fouilles au temple de Ramsès III à Thèbes. Il y dégage une petite chapelle et un tombeau datant de la XVIIIe dynastie, ainsi qu'un calendrier dont Champollion avait commencé à recopier les inscriptions hiéroglyphiques[13]. À son retour, il publie Fouilles exécutées à Thèbes dans l'année 1855. Il est récompensé à l'issue de l'Exposition universelle, qui s'est tenue à Paris du 15 mai au 15 novembre 1855 : tout comme Maxime Du Camp, il reçoit au titre de coopérateur une médaille de deuxième classe, dans la section « Photographie », pour ses photographies d’Égypte[14].
Il est en Algérie à la fin de l'année 1855 et au début de l'année 1856, et y photographie les campagnes de fouilles du tombeau de la Chrétienne dirigées par Adrien Berbrugger[15]. À la fin de l'année, il repart une troisième fois en Égypte pour poursuivre ses recherches, mais décède au Caire le [16], peu après son arrivée. Plusieurs sources contemporaines évoquent la tuberculose[Note 2]. La nouvelle de la mort à 24 ans de ce jeune savant prometteur est reprise dans la presse et déplorée[17],[18]. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise, division 45, avec son père[19],[Note 3].
Après sa mort, il tombe rapidement dans l'oubli et son travail n'est redécouvert que dans les années 1970[20].
Photographies
- Vue de Louxor, Cleveland Museum of Art
- Le Sphinx, Cleveland Museum of Art
- Temple d'Horus à Edfou : sculptures et inscriptions sur la face orientale, 1854, National Gallery of Art
- Tombeau de la Chrétienne, Algérie, janvier 1856,Getty Center
- Constantine, Algérie, 1853-1854, Metropolitan Museum of Art
Publications
- Le Nil : monuments, paysages, explorations photographiques, Lille, Imprimerie photographique de Blanquart-Évrard, 1854
- Recueil. Photographies positives. Œuvre de John B. Greene, vers 1854
- Fouilles exécutées à Thèbes dans l'année 1855, Firmin-Didot frères, 1855 (avec 8 planches de Théodule Charles Devéria)
Notes et références
Notes
- Cette abréviation a parfois induit une confusion avec John Bulkley Greene, son père, à qui l'on crédite de manière erronée certaines de ses photographies.
- Toutefois, dans la notice consacrée à Greene dans Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography paru en 2013, Will Stap parle quant à lui « of an unidentified "cruel disease" (probably not tuberculosis) » [d'une "cruelle maladie" non identifiée (probablement pas la tuberculose)].
- Ainsi qu'un enfant, peut-être un de ses neveux, prénommé Charles Gordon, né à Paris en 1854 et mort à Baden-Baden en 1865.
Références
- Acte de naissance no 501 du 23 juin 1832, Ingouville, registre 1832, cote 4E 09066 (vue 277), Archives départementales de Seine-Maritime
- Acte de mariage no 52 du 17 avril 1823, Le Havre, registre 1823, cote 4E 08655 (vue 27), Archives départementales de Seine-Maritime
- Actes de naissances no 84 du 11 février 1824 de Jeanne Marie Charlotte Zélie Green et no 71 du 4 février 1826 de Rebecca Sophie Charlotte Green, Le Havre, Archives départementales de Seine-Maritime
- « John Bulkley Greene (1780-1850) », sur fr.findagrave.com (consulté le )
- Rachel Topham. John Beasly (sic) Greene, Theses and dissertations, paper 210, Ryerson University, 2006
- nleguern, « Théodule Devéria, un photographe-égyptologue très discret », sur L’Antiquité à la BnF, (consulté le )
- « Photogénie des ruines. À propos des images de John B. Greene », présentation de la conférence de Danièle Méaux, sur www.crlv.org, (consulté le )
- Hélène Bocard, « L’époque des amateurs : 1839-1860 », dans Le Caire dessiné et photographié au XIXe siècle, Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, coll. « Collection d'InVisu », (ISBN 978-2-917902-80-6, lire en ligne), p. 157–182
- « Académie des inscriptions et belles-lettres. Séances des 28 juillet, 1er, 8 et 15 septembre », sur Gallica, L'Athenaeum français : journal universel de la littérature, de la science et des beaux-arts, (consulté le ), p. 893
- « John Beasley Greene (1832-1856) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Liste des premiers fondateurs », [son nom est orthographié Greenn], sur Gallica, Bulletin de la Société française de photographie, tome premier, (consulté le ), p. 22
- « Découvertes et nouvelles », sur Gallica, Revue archéologique. Première partie, avril à septembre 1855, (consulté le ), p. 251
- Société héliographique, « Coopérateurs. Médaille de deuxième classe », sur Gallica, La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences, (consulté le ), p. 198
- Monique Dondin-Payre, « Les fouilles du tombeau de la Chrétienne au XIXe siècle » dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2003, vol. 147
- « Notoriété après décès de John Beasly Greene, survenu au Caire (Égypte), le 29 novembre 1856 », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le )
- « Faits divers », sur Gallica, Journal des débats politiques et littéraires, (consulté le ) : « Nous recevons du Caire une bien triste nouvelle. Un jeune et savant égyptologue américain, dont nous annoncions l'année dernière à cette même place les découvertes et les fouilles dans la Haute-Égypte, M. John B. Greene, vient, presqu'à son arrivée au Caire, de succomber à une cruelle maladie. », p. 1
- « Nécrologie », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Journal des villes et des campagnes, (consulté le )
- J. Rutgers Leroy, « Inscriptions on the Tombstones of Americans Buried in Père La Chaise Cemetery, Paris, France », The Pennsylvania Magazine of History and Biography, vol. 43, no 3, , p. 254 (ISSN 0031-4587, lire en ligne, consulté le )
- (en) Jessica Leigh Hester, « The Strange Emptiness of Egypt in 19th-Century European Photographs », sur Atlas Obscura, (consulté le )
Bibliographie
- Photographes en Algérie au XIXe siècle. Paris, Musée galerie de la SEITA, 1999.
- Rachel Topham. John Beasly Greene, Theses and dissertations, paper 210, Ryerson University, 2006
- Signs and Wonders: The Photographs of John Beasley Greene, Munich, Prestel, 2018. Publié à l’occasion d’une exposition itinérante au San Francisco Museum of Modern Art du 31 août 2019 au 5 janvier 2020 et à l’Art Institute of Chicago du 8 février au 31 mai 2020.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Sylvie Aubenas, John B. Greene, sur le site de la BNF
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