Jolly Darkie Target Game
Le Jolly Darkie Target Game est un jeu d'adresse fabriqué et développé par les frères McLoughlin (aujourd'hui MB)[1]. Sorti en 1890[2], il a perduré au moins jusqu'en 1915[3].
Jeu de société
Éditeur | Frères McLoughlin |
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Date de 1re édition | 1890 |
Joueur(s) | 2 et + |
Description
L'objectif du jeu est de lancer une balle en bois dans une cible, la « bouche béante » de Sambo[N 1],[2],[4] qui peut s'ouvrir et se fermer[5]. Il était l'un des nombreux jeux produits à la fin du XIXe siècle aux États-Unis et qui représentaient les Afro-Américains comme des « bêtes » et associant les images de Sambo et son visage masculin noir avec des insultes racistes[2]. Dans son ouvrage, Patricia Turner rapporte qu'elle avait entendu parler que des enfants — après la création du jeu — lançaient des balles dans la bouche ouverte d'un homme noir assis à l'extérieur d'un théâtre pour divertir les passants[6]. Le poète cubain José Martí fit part qu'il a été témoin d'une scène similaire à Coney Island[7].
Il était l'un des nombreux jeux produits à l'époque avec un thème impliquant la violence contre les Noirs « rencontrant une hostilité croissante » aux États-Unis[8]. Le jeu était similaire à un autre intitulé « Hit the Dodger! Knock him Out! »[8], qui consistait à ingérer une pastèque dans la bouche d'un Afro-Américain stéréotypé ; il existait également le « Jolly Nigger Bank » dans lequel les pièces sont insérées dans une bouche en forme de fente[5]. Le consommateur cible pour le jeu était les Blancs, qui l'achetaient pour leurs enfants[3],[4]. Selon Marguerite Ross Barnett, ce jeu renforce « un thème englobant de domination » des Blancs sur les Noirs[9]. Patricia Turner indique que ces produits reflètent les moyens par lesquels « les consommateurs américains ont trouvé des façons acceptables d'acheter et de vendre des âmes du folk noir », même après l'abolition de l'esclavage aux États-Unis. L'utilisation d'images en noir dans les publicités de matières premières était bien perçue[10].
Aujourd'hui, le jeu est considéré comme un objet de collection[11],[3],[12]. En 1993, il y avait environ 50 000 collectionneurs de souvenirs noirs aux États-Unis, dont environ 70 % étaient des Afro-Américains[13].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jolly Darkie Target Game » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Sambo est un terme pour qualifier une personne d'origine africaine et, dans certains pays, d'origine amérindienne. Voir aussi : Zambo.
Références
- Congdon-Martin 1990, p. 46.
- Booker 2000, p. 124.
- Washington Afro-American 1986.
- Turner 1994, p. 11.
- Tompkins 2012, p. 194.
- Jackson 2006, p. 23.
- Arroyo 2013, p. 199.
- Congdon-Martin 1990, p. 16.
- Ross Barnett 1982, p. 44.
- Hill Collins 2006, p. 314.
- Dant 1999, p. 150.
- Markovich 2000, p. 11.
- Gutloff 1993, p. 36.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Jossianna Arroyo, Writing Secrecy in Caribbean Freemasonry, Palgrave Macmillan, coll. « New Directions in Latino American Cultures », , 268 p. (ISBN 978-1-137-30515-2)
- (en) Christopher Brian Booker, I Will Wear No Chain! : A Social History of African-American Males, Westport (Conn.)/London, Greenwood Publishing Group, , 254 p. (ISBN 0-275-95637-7, LCCN 99086221, lire en ligne)
- (en) Patricia Hill Collins, « New commodities, new consumers », Ethnicities, Sage Publications, vol. 6, no 3, , p. 293–317 (ISSN 1468-7968, DOI 10.1177/1468796806068322, lire en ligne)
- (en) Douglas Congdon-Martin, Images in Black : 150 years of Black collectibles, Schiffer Publishing, , 158 p. (ISBN 0-88740-273-9)
- (en) Tim Dant, Material Culture In The Social World, Open University Press, (ISBN 0-335-19821-X, OCLC 9914375)
- (en) Karen Gutloff, « Memorabilia means money », Black Enterprise, Earl G. Graves, Ltd., vol. 23, no 7, (ISSN 0006-4165)
- (en) Ronald L. Jackson, Scripting the Black Masculine Body : Identity, Discourse, and Racial Politics in Popular Media, State University of New York Press, coll. « SUNY series, Negotiating Identity: Discourses, Politics, Processes, and Praxes », , 179 p. (ISBN 978-0-7914-6625-4, lire en ligne)
- (en) Alex Markovich, The Art and History of Black Memorabilia, C. Potter, (ISBN 0-609-60425-2)
- (en) Marguerite Ross Barnett, « Nostalgia as nightmare: Blacks and American popular culture », The Crisis, The Crisis Publishing Company, vol. 89, no 2, , p. 42–45 (ISSN 0011-1422)
- (en) Kyla Wazana Tompkins, Racial Indigestion : Eating Bodies in the 19th Century, New York, New York University Press, , 288 p. (ISBN 978-0-8147-7005-4, LCCN 2011051505, lire en ligne)
- (en) Patricia A. Turner, Ceramic Uncles & Celluloid Mammies : Black Images and Their Influence on Culture, New York/London/Toronto Ont. etc., Anchor Books, , 238 p. (ISBN 0-385-46784-2)
- (en) « Black memorabilia – new focal point for collectors », Washington Afro-American, , p. 3
Liens externes
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