Joseph Frederick Wallet Desbarres

Joseph Frederick Wallet Desbarres, né Joseph-Frédéric Vallet Des Barres, (1729, Montbéliard - 1824, Halifax) est un officier, ingénieur militaire, arpenteur, colonisateur et administrateur colonial. À sa naissance, Montbéliard est le siège de la Principauté de Montbéliard rattachée au Saint-Empire.

Joseph Frederick Wallet Desbarres
Fonction
Lieutenant-gouverneur de l'Île-du-Prince-Édouard
-
Charles Douglass Smith (en)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Église St. George (en)
Nom de naissance
Joseph-Frédéric Vallet Des Barres
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Arme

Vie familiale

Joseph Frédéric Vallet Des Barres[1] est né en avril ou [2] à Montbéliard[3]. Aîné des trois enfants de Joseph-Léonard Vallet Des Barres et d’Anne-Catherine Cuvier, il a six enfants avec Mary Cannon[4] et onze avec Martha Williams. Il fera preuve de dureté, d’ingratitude et de suspicion envers sa première épouse et leurs enfants.

Jugé acerbe et querelleur par certains de ses contemporains, il est unanimement considéré comme talentueux et particulièrement énergique.

Son enthousiasme et ses qualités de visionnaire ont été reconnues par son entourage personnel et professionnel. Ces caractéristiques lui valurent la réussite alors que son sens du détail, tout en faisant de lui un artiste respecté, l'ont poussé à se montrer mesquin dans ses affaires personnelles, ce qui est principalement la cause de ses échecs.

Le « joug » de Desbarres est mentionné dans le recueil de poésie La terre tressée, de Claude Le Bouthillier[5].

Le cartographe et l'Administrateur

Joseph Frédérick Wallet Des Barres est issu d'une famille de huguenots. il fait des études secondaires à Bâle, où il reçoit une solide formation en sciences et en mathématiques. En 1752 ou 1753, le duc de Cumberland le fait entrer à la Royal Military Academy de Woolwich où il se spécialise dans l’étude des fortifications, de l’arpentage et du dessin. En 1756, il quitte l’Europe pour entreprendre une carrière militaire en Amérique du Nord comme lieutenant dans les Royal Americans. En 1758, en qualité de sous-ingénieur, il participe au siège de Louisbourg dans l'île Royale (île du Cap-Breton), et à celui de Québec en 1759. Impressionnés par sa compétence, ses supérieurs le chargent de dresser une carte du Saint-Laurent. Tout en prenant part aux campagnes de 1759 et 1760, il fait d’autres levés dans la région de Québec ; il travaille également aux ouvrages de défense de Halifax en 1761, sous la surveillance de John Henry Bastide (en). L’année suivante, il participe à la reprise de St John’s par les Britanniques et, après la reddition de la garnison française.

Ses compétences d'arpenteur et de cartographe sont reconnues et, en 1763, il est chargé par l'amirauté de faire le relevé cartographique de la côte de la Nouvelle-Écosse pendant que James Cook est envoyé à Terre-Neuve et Samuel Holland dans le golfe du Saint-Laurent et en Nouvelle-Angleterre.

De retour en Angleterre en 1774, Des Barres passe quelques années à dessiner la version définitive de ses cartes et vues, qui parait sous le titre de The Atlantic Neptune. Publié par lui au nom de l’Amirauté entre 1774 et 1784, l'ouvrage contient quatre séries de cartes de la Nouvelle-Écosse, de la Nouvelle-Angleterre, du golfe du Saint-Laurent (dont les îles du Cap-Breton et du Prince-Édouard), et de la côte située au sud de New York, en plus de diverses vues de la côte nord-américaine. Même si Des Barres doit de nombreuses levées à Holland et à ses assistants, sa contribution est importante. C'est aussi par leur qualité artistique que ses travaux se distinguent particulièrement : précis, ils sont d’une qualité esthétique qui place Des Barres au rang des plus remarquables artistes mineurs du siècle. Les cartes de Des Barres vont guider les navigateurs durant plusieurs décennies, jusqu'aux travaux de Henry Wolsey Bayfield et de Peter Frederick Shortland[6] au XIXe siècle.

Lorsqu'en il est décidé de séparer l'île du Cap-Breton de la Nouvelle-Écosse et d'en faire une colonie indépendante, Des Barres, qui était l'un des rares à connaître l’île dans ses moindres détails, est consulté pour débattre de l'avenir du Cap-Breton : selon lui, la pêche pourrait redevenir aussi intense que sous le Régime français et les mines de charbon pourraient financer le gouvernement de la nouvelle colonie. Il ne tarde pas à demander le poste de lieutenant gouverneur en guise de compensation partielle pour les 20 années qu'il a consacrées aux levés des côtes et à la publication de ses cartes. Il a satisfaction en étant nommé lieutenant-gouverneur le . Il sera remercié en 1787 à la suite d'erreurs qu'il conteste vigoureusement.

Lors d'un séjour en Australie en 1785-1787, il dessine le plan de l'établissement qui deviendra plus tard Sydney.

En 1794, il exige que l'on reconnaisse que ses erreurs à l'île du Cap-Breton n’avaient pas été assez graves pour l'empêcher d'obtenir un autre poste dans une colonie. Il demeure donc en Angleterre pour faire valoir ses prétentions et ne se montre satisfait que lorsqu'il est nommé, en , lieutenant-gouverneur de l’Île-du-Prince-Édouard à la suite d’Edmund Fanning.

Fin de carrière

Objet de graves problèmes relationnels, il est démis de ses fonctions en par le secrétaire d’État aux Colonies, lord Bathurst. Des Barres quitte l’Île-du-Prince-Édouard pour Amherst, en Nouvelle-Écosse, puis s’installe à Halifax en 1817.

Il déploie alors ruse et ingéniosité au cours d'une longue et complexe bataille entourant le remboursement des dépenses qu’il avait engagées pour The Atlantic Neptune et à l’île du Cap-Breton.

Il meurt à Halifax en à l'âge de 95 ans.

Notes et références

  1. Ayant essentiellement vécu en Angleterre et au Canada, son nom a été anglicisé en : Joseph Frederick Wallet Desbarres.
  2. Bien qu'une plaque sur la « Round Church » d'Halifax indique que Desbarres est né en 1721, des recherches faites en 1994 ont révélé que son année de naissance est 1729 (Encyclopédie canadienne).
  3. Certaines biographies le font naître à Bâle.
  4. « Biographie – CANNON, MARY – Volume VI (1821-1835) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  5. Claude Le Bouthillier, La terre tressée : poésie, Tracadie-Sheila, La Grande Marrée, , 109 p. (ISBN 978-2-349-72276-8), p. 65
  6. « Biography – SHORTLAND, PETER FREDERICK – Volume XI (1881-1890) – Dictionary of Canadian Biography », sur www.biographi.ca (consulté le )

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