Joseph Owona

Joseph Owona est un enseignant de droit, et Homme d’État camerounais, né le 25 janvier 1945 à Akom, dans le Sud du Cameroun.

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Joseph Owona
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Membre du Conseil constitutionnel du Cameroun
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Biographie
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Biographie

Parcours académique

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Membre de l'Académie des Sciences de La République du Cameroun, et régulièrement reçu comme Professeur visiteur à l'Institut d'Afrique de l'Académie des Sciences de l'URSS[1] où il côtoie Anatoly Gromyko, le Professeur Owona a enseigné durant plus d'une quarantaine d'années dans plusieurs universités africaines et du monde.


Ses études supérieures se déroulent à l’Université de Yaoundé, puis à Paris en France où il côtoie la fine fleur l'intelligentsia africaine de son époque, dont l'ancien Président de la République de Guinée Alpha Condé. Titulaire de la Licence en Droit, du DES en Droit Public, du DES en Sciences Politiques, du Doctorat d’État en Droit Public, il est lauréat du prestigieux concours français d’agrégation en Droit Public et en Science politique.

  • De 1969 à 1972, il est assistant à l’Université de Paris I .
  • De 1972 à 1977, il est Chargé de Cours à la Faculté de Droit et Sciences économiques de l’Université de Yaoundé. Il occupe au même moment plusieurs postes de responsabilité :
  • Chef du service Enseignement et Recherche à l’Université de Yaoundé (1973-1976),
  • Chef du Département de Droit Public à l’Université de Yaoundé (1976-1982),
  • Directeur de l’IRIC du 9 septembre 1976 au 22 août 1983;
  • Chancelier de l’Université de Yaoundé, du 22 août 1983 au 13 septembre 1985. Considéré comme le Père du Constitutionnalisme au Cameroun, le Pr. OWONA a été de la première génération des juristes et jurisconsultes ayant essaimé la science du droit au Cameroun et en Afrique[2].

Comme directeur de l'IRIC, le Pr OWONA fait preuve d'un dynamisme rare qui lui vaut d’être promu Chancelier de l'Université du Cameroun dans un contexte où l'africanisation des cadres dans l'enseignement supérieur est voulue par le Pouvoir de Yaoundé.

Parcours politique

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Ayant eu maille à partir avec le Président Ahidjo du fait de ses positions intellectuelles progressistes proches du Socialisme, et d'un article scientifique retentissant considéré comme une critique à l'endroit du pouvoir intitulé "L' institutionnalisation de la légalité d'exception dans le droit public camerounais" paru en 1974[3], le jeune Juriste Owona fait partie des personnes observées de près par le pouvoir et les services de sécurité notamment à cause de sa liberté de ton. Mais ayant comme protecteur un Certain Paul Biya, alors Secrétaire Général de la Présidence de la République, cette proximité qui lui vaut d’échapper de peu à la répression[4].

Avec l'avènement de son mentor et protecteur Paul Biya au Pouvoir en 1982 Joseph Owona gravit les échelons du pouvoir. il a Plusieurs fois été ministre, et est surnommé à un moment donné par l'opinion Camerounaise "le sapeur-pompier", puisqu'en ce moment il semble bénéficier de la toute confiance du Président Camerounais Paul Biya qui lui confie les dossiers les plus sensibles à gérer et en fait un baron clé de son système. Réputé très légaliste et surtout rigide, il apparait toutesfois comme un fidèle de Paul Biya[5] qui lui a évité les geôles du Président Ahdijo qui voit d'un mauvais œil cet intellectuel libre et clairement à gauche dans un contexte où ce dernier est proche du Pouvoir de droite du Général De Gaule et de ses héritiers.

  • il occupe la prestigieuse fonction de Secrétaire Général de la présidence de la République du 9 avril 1992 au 21 juillet 1994, ayant été avant cette promotion Secrétaire Général adjoint. il a laissé l'image d'un homme rigoureux et intègre, même s'il lui a été à un moment donné reproché son tropisme identitaire, par des accusations de Sème Ndzana, philosophe Camerounais, paradoxalement jamais prouvées. Dans les années 1990, il joue un rôle très remarqué dans le renforcement du pouvoir du Président Paul Biya, bousculé par l'ouverture au multipartisme avec la montée en puissance de Ni John Fru Ndi, et la Percée de l'UNDP dans la partie septentrionale. OWONA est alors mis à contribution par son mentor pour sélectionner les jeunes élites du septentrion favorables au Président et lui conforter la reconquête de cet espace qui lui tient à cœur. Bien qu'étant un soutien de Paul Biya, il jouit d'une certaine crédibilité auprès de toute la classe politique, notamment de l'opposition qui le considère davantage pour son intégrité et son rayonnement au sein du milieu universitaire où il compte des proches.[6]. il est d'ailleurs proposé en 2008 par le Chef de l'opposition camerounaise Ni John Fru Ndi, avec Christian Cardinal Tumi, Premier Cardinal de l'Histoire du Cameroun, qui voit en lui une personnalité objective pour faire partie de la direction de la Commission électorale indépendante[7], qui verra le jour en 2006 sous le Nom d'Elections Cameroon[8].

Au cours de son passage au Gouvernement, il joue un rôle clé, avec d'autres personnalités telles que les Gardes des Sceaux Maître Douala Moutome, Amadou Ali, ou Encore Maurice Kamto sous la coordination du Président Paul BIYA[9] dans le règlement du différend sur le tracé de la frontière terrestre et maritime qui oppose le Cameroun à la République Fédérale du Nigeria avec en apothéose en 2006 la signature des Accords de Greentree sous l'égide de la Cour Internationale de Justice (CIJ)[10].

Dans sa riche carrière gouvernementale, le Pr. Joseph OWONA est Du 24 août 1985 au 16 mai 1988, élévé par Paul Biya aux diverses fonctions du pouvoir.

  • De Secrétaire Général adjoint de la Présidence de la République; D du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990;
  • il est Ministre de la Fonction Publique et du Contrôle de l’État. Du 7 septembre 1990 au 9 avril 1992,
  • il est Ministre de l’Enseignement Supérieur, de l’Informatique et de la Recherche Scientifique, par ailleurs Chancelier des ordres académiques de la République du Cameroun.
  • Puis du 9 avril 1992 au 21 juillet 1994, il est Secrétaire Général de la Présidence de la République. Ensuite, il sera tour à tour:
  • Ministre de Santé Publique (21 juillet 1994- 19 septembre 1996),
  • Ministre délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle Supérieur de l’État (19 septembre 1996 – 7décembre 1997 – 18 mars 200) et ;
  • Ministre de l’Éducation Nationale (18 mars 2000 – 8 décembre 2004). Il deviendra très impopulaire du fait de sa rigueur en tant que Ministre de l'Education Nationale, face aux résultats désastreux au Baccalauréat où avec un pourcentage de 21% de réussite dans un contexte de préparation de l'élection présidentielle, l'opinion lui sera très défavorable. À ce propos il affirmera :" «Les résultats du bac sont le reflet du niveau des candidats» [11].
  • Entre 2013 et 2015, il préside le Comité de Normalisation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et fait preuve d'une intransigeance très appréciée par la FIFA, malgré une appréciation très mitigée de la part de l'opinion qui a du mal à accepter la rigueur de ce juriste chevronné, dans un pays où le football fait office de religion nationale.
  • Il est ensuite nommé Par Paul Biya à sa sortie du gouvernement Président du Conseil d'Administration de la Société de Recouvrement des Créances (SRC).

Sur le plan diplomatique, en 2018, le Pr. OWONA est désigné, aux côtés de l'ancien vice-président de la Transition du Mali Dioncounda Traoré[12], par la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale à l'effet de diriger la Mission d'Observation des premières élections présidentielles ayant conduit à l'alternance démocratique dans ce pays avec l'élection de Felix Antoine Tshisekedi[13].

Considéré comme l'un des fidèles du Président Paul Biya, et jouissant de l'image d'une personnalité n'ayant connu aucun scandale, ni accusation de détournement dans un pays où la corruption des politiques est largement décriée, le 15 avril 2020, il est nommé membre du conseil constitutionnel en remplacement de Jean Fouman Akame décédé.

Famille

Marié, et polygame, le Pr. OWONA est patriarche de la Tribu Mvog Tsung Mballa ( Zomloa) tribu Ewondo la plus nombreuse et présente dans les Régions du Centre et du Sud Du Cameroun. Il est initié et choisi par le Patriarche plus que Centenaire des Beti Mboudou Ngambong[14]. Cette intronisation comme Patriarche, léguée par celui qui fait office de plus ancien et du plus puissant Patriarche Ekang-Beti au Cameroun (près de 130ans), en présence des notabilités traditionnelles et mystiques Etenga, Bassas en passant par les Etoudi, les Yezoum; les Etons, et tous les grands groupes de la province du Centre représentés, est considérée par certains observateurs comme le début de l'effritement des ses rapports avec son mentor, à qui il a pourtant toujours témoigné et affirmé sa fidélité[15].

il est le père de plusieurs enfants parmi lesquels les plus en vue sont: Le Politologue Camerounais Eric Mathias Owona Nguini, Vice-Recteur de l'Université de Yaoundé; le Pr Kourra Félicité Owona Mfegue, avocate et enseignante de Droit; et Ben Joseph-Wladimir Owona, Médecin et Capitaine de l'équipe nationale de Basket Ball du Cameroun Vice-Championne d'Afrique en 2007[16].

Publications

  • Les systèmes politiques précoloniaux au Cameroun, Éditions L'Harmattan, , 114 p. (ISBN 978-2343072944)
  • Droits constitutionnels et institutions politiques du monde contemporain, Éditions L'Harmattan, , 732 p. (ISBN 978-2-296-12846-0)
  • Droit international humanitaire, Éditions L'Harmattan, , 216 p. (ISBN 978-2-336-00123-4)
  • Le contentieux administratif de la République du Cameroun, Éditions L'Harmattan, coll. « Droits africains et malgache », , 232 p. (ISBN 978-2-296-55412-2)
  • Droit de la fonction publique camerounaise, Éditions L'Harmattan, coll. « Droits africains et malgache », , 258 p. (ISBN 978-2-296-55413-9)
  • La Décentralisation camerounaise, Éditions L'Harmattan, coll. « Droits africains et malgache », , 172 p. (ISBN 978-2-296-55409-2)
  • Encyclopédie juridique de l'Afrique (droit international et relations internationales) Tome II, (co-auteur).
  • J. Owona; « L’essor du constitutionnalisme rédhibitoire en Afrique noire. Étude de quelques “constitutions Janus” », in Mélanges en l’honneur de P.-F. Gonidec. État moderne : horizon 2000 : aspects interne et externe, Paris, LGDJ, 1985, p. 235
  • Owona, Joseph. Published in: Revue camerounaise de droit. - Yaoundé : Ed. CLE, ZDB-ID 191174-0. - Vol. 6.1974, p. 104-123.
  • Droit constitutionnel et régimes politiques africains, Berger-Levrault, coll. Mondes en devenir, 1985,(978-2-7013-0617-9).
  • Domanialité publique et expropriation pour cause d'utilité publique au Cameroun, L'Harmattan, Droits africains et malgache, 2012,(978-2-336-00124-1).
  • La Nouvelle voie chinoise ou l'Air pur du soir, Berger-Levrault, Collection Mondes en devenir, 1986, (ISBN 978-2-7013-0667-4)

Notes et références

  1. Droits constitutionnels et institutions politiques du monde contemporain (ISBN 978-2-296-12846-0, lire en ligne)
  2. Juin 2012 | Livre | 29, « OWONA Joseph », sur Camerlex, (consulté le )
  3. Joseph Owona, « L' institutionnalisation de la légalité d'exception dans le droit public camerounais », Revue camerounaise de droit, revue camerounaise de droit. - Yaoundé : Ed. CLE, ZDB-ID 191174-0. - Vol. 6.1974, p. 104-123, vol. 6, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Parcours de S.E. Paul BIYA », sur www.prc.cm (consulté le )
  5. « Cameroun/Joseph Owona : « je ne peux pas avoir d’ambitions particulières que d’être fidèle » », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  6. Luc Ngwé, Hilaire De Prince Pokam, Albert Mandjack et Ernest Folefack, « L’université et les universitaires dans les mutations politiques et éducatives au Cameroun », Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, no 5, , p. 169–191 (ISSN 1635-3544, lire en ligne, consulté le )
  7. « Bonaberi.com : Elecam: Le SDF propose sa liste », sur Bonaberi.com (consulté le )
  8. KOUOKAM Ubald, « Loi n° 2006/011 du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d'Elections Cameroon (ELECAM) », sur www.minjustice.gov.cm (consulté le )
  9. « Cameroun - Joseph Owona: «C’est Paul Biya qui est le héros de Bakassi, pas Maurice Kamto» », sur Actu Cameroun, (consulté le )
  10. « Cameroon-Info.Net:: Bakassi : Le grand jour », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  11. « RFI - Cameroun - Des taux d’échecs records au baccalauréat », sur www1.rfi.fr (consulté le )
  12. « Réunion de principaux candidats à la présidentielle autour de Dioncounda Traoré » (consulté le )
  13. user1, « RDC/ Elections : La CEEAC dépêche une mission internationale d’observation électorale à Kinshasa – Geopolismagazine » (consulté le )
  14. « 237Story Cameroun - [Politique] Crime de ‹‹ lèse-président ›› ils ont été ‹‹ soupçonnés ›› de vouloir le pouvoir ! », sur 237story.net (consulté le )
  15. « Cameroon-Info.Net:: Revue de presse du 8 Septembre 2003 », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  16. Rue2ponpon, « Enquête : Que sont devenus les vice-champions d’Afrique 2007 ? », sur LeCoindole (consulté le )

Voir aussi

  • Portail du Cameroun
  • Portail de la politique

https://www.journalducameroun.com/cameroun-luniversite-honore-le-professeur-joseph-owona-cameroun/

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