Joseph Spiess
Joseph Spiess né le à Mulhouse et mort le , est un ingénieur français qui déposa en 1873 un brevet pour un aérostat à coque rigide, une année avant Ferdinand von Zeppelin. L'appareil de Spiess est construit en 1913 ; il fut le seul et unique dirigeable rigide français.
Pour les articles homonymes, voir Spiess.
Biographie
Joseph Spiess naît le à Mulhouse (Alsace) d'un père imprimeur[1]. Il sert comme adjudant dans la Guerre franco-prussienne de 1870 à 1871[2]. Lorsque l'Alsace-Lorraine est annexée par l'Empire allemand, Spiess choisit de conserver sa nationalité française[3].
Il décède le [4] ; il est enterré avec d'autres membres de sa famille dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris, dans la même division que Louis Robert Lebaudy. Sa pierre tombale est ornementée d'une frise de bronze représentant son dirigeable[5].
La première apparition du dirigeable Spiess dans le ciel de Paris provoque une vive inquiétude : on le prend alors pour un Zeppelin allemand. Cependant, lorsque l'on apprit que c'était une machine française, Spiess bénéficia d'une relative célébrité nationale.
Le Spiess
Peu avant la Première Guerre mondiale, quelques voix dans le grand public souhaitaient égaler la flotte de dirigeables de l'Allemagne[6]. Le terrain était alors favorable pour la construction de l'aérostat de Spiess. À la suite de la catastrophe du Lebaudy République en , Joseph Spiess décide d'offrir au gouvernement français son dirigeable[7],[8].
Après plusieurs essais, le dirigeable est laissé à l'abandon dans son hangar de Saint-Cyr : malgré le contexte géopolitique tendu, le gouvernement refuse de collaborer avec l'ingénieur. Selon lui, les dirigeables de type non rigide et plus petits seraient plus efficaces, théorie contredite par la suprématie des Zeppelin en vitesse (croisière et ascensionnelle) et charge emportée [9],[10].
Citations
« En 1909, ayant pu, grâce à une vie de labeur incessant, amasser une fortune, Joseph Spiess n'hésitait pas, malgré les railleries de ses concitoyens, et souvent de ses amis, malgré les tracasseries de l'administration officielle, à consacrer cette fortune à la réalisation de son idée. Je me rappellerai toujours la joie lumineuse qui éclaira son visage quand, en 1912, il vit son rêve devenir une réalité, et le Spiess évoluer majestueusement au-dessus des plaines de Saint-Cyr. »
« Dès le lendemain de la perte de La République, le journal Le Temps, sollicité par ses lecteurs, ouvrait une souscription publique au profit de la flotte aérienne militaire. Les sommes recueillies dépassent à ce jour 300 000 francs. Enfin M. Spiess, inventeur d'un dirigeable rigide, dont le brevet a été déposé il y a une vingtaine d'années, a offert à l’État un ballon de 7 000 mètres cubes dont le modèle est actuellement exposé au Grand Palais. »
— « La Catastrophe de "La République" », La Revue Aérienne, no 24, (lire en ligne).
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 7 aout 1913
- Médaille commémorative de la guerre 1870-1871
Notes et références
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 4 à 15
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 15
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 6 à 15
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ), p. 2
- « Tombe de Joseph SPIESS - Paris 20ème (Cim. Père-Lachaise) - Aérostèles », sur www.aerosteles.net (consulté le )
- (en) Frederick A. Talbot, Aeroplanes and Dirigibles of War, The Echo Library, (ISBN 1-40680-763-X), p. 20
- « Revue Aérienne n°24 - 10 octobre 1909 » (consulté le )
- (en) « D'Orcy's airship manual; an international register of airships with a compendium of the airship's elementary mechanics », sur archive.org (consulté le )
- (en) John Pike, « French Airships / Dirigeable - The Great War », sur www.globalsecurity.org (consulté le )
- Le Zeppelin emporte des moteurs suffisamment puissants pour être quasiment deux fois plus rapide que tout dirigeable français avec une vitesse égale à celles des meilleurs avions de guerre français (les plus grands mais les plus lents des biplans). Cette vitesse élevée permet à un Zeppelin non seulement de couvrir de grandes distances en peu de temps, mais aussi d'atteindre une hauteur de 1600m en moins de cinq minutes après avoir décollé, soit environ le quart du temps nécessaire à un avion de combat pour atteindre la même hauteur.
Articles connexes
- Le Spiess
- Histoire de l'aérostation
- Zodiac Aerospace
- Henry de La Vaulx
- Le République
- Zeppelin
- Portail de l’aéronautique