Jules-Frédéric Ballavoine

Jules-Frédéric Ballavoine né le à Paris (ancien 8e)[1] et mort le à Asnières-sur-Seine[2],[3], est un peintre et illustrateur français, spécialisé dans le nu féminin, qui connaît une certaine notoriété aux débuts de la Troisième République.

Jules-Frédéric Ballavoine
Photoglyptie pour la Galerie contemporaine
(Ludovic Baschet, 1876-1877)
Naissance
Décès
Autres noms
Jules Ballavoine
Nationalité
Activité
Formation

Biographie

La date de naissance de Jules-Frédéric Ballavoine a longtemps fait débat. Selon le Livre d'or du Salon de 1880, le peintre est né à Paris en 1842[4], ce qui s'avère exact, mais selon d'autres sources c'est en 1855, bien que cette date soit incompatible avec le fait qu'il expose au Salon dès 1865 (voir plus loin). La Bibliothèque nationale allemande et la Library of Congress indiquent quant à elles le en se référant à l'édition de l'Allgemeines Künstler-lexikon de 1992 qui ne cite pas ses sources.

Ballavoine entre à l'école des beaux-arts de Paris en 1863, dans la classe d'Isidore Pils[5].

Il présente une première huile sur toile au Salon de 1865, intitulée Un Canard agacé. Il habite à cette époque au 170 rue du Faubourg-Saint-Antoine[6].

Il devient un fidèle exposant du Salon, et y présente régulièrement des toiles durant plus de trente ans[6] : il signe tous ses travaux « J. Ballavoine ». Son atelier migre rue de La Tour-d'Auvergne vers 1872, d'abord au 6 puis au 12 et enfin au 16, son adresse définitive à partir de 1876. Il y donne quelques leçons de peinture : il a pour élève Henri-Julien Dumont, à la fin des années 1870.

En 1871, un prince russe, non identifié, lui commande une toile reproduisant un rêve qu'il a fait : en échange de 20 000 francs-or, somme considérable à l'époque, Ballavoine exécute donc pour le commanditaire Un rêve, toile de grand format qui est présentée l'année suivante au Salon et fait forte impression jusque dans la presse étrangère[7].

En 1878, il décroche une mention honorable[8] pour Une partie de campagne aux environs de Paris, grande toile mettant en scène une famille déjeunant sur l'herbe. La toile est présentée au pavillon des arts de l'exposition universelle de Paris.

En 1880, il décroche la médaille de troisième classe pour La Séance interrompue[4], grande toile de 2 m sur 1,60, représentant une jeune fille épaules et pieds nus, assise sur un divan à côté d'une palette.

À compter de 1877, l'éditeur Ludovic Baschet l'invite à figurer dans sa Galerie contemporaine : grâce au procédé de la photoglyptie, et entre autres à des photographes comme Adolphe Braun, plusieurs toiles de Ballavoine sont reproduites. Le peintre exécute par ailleurs pour Baschet un certain nombre de vignettes.

Il est invité aux sélects dîners de la Vrille au restaurant Le Brébant à partir de 1879.

Son dernier Salon remonte à 1911, moins de trois ans avant son décès intervenu à l'âge de 71 ans.

Œuvre

La Séance interrompue en une du journal Le Salon (mai 1880).
La Sauvageonne, présentée au Salon de 1892.

Reconnu en son temps, son œuvre tombe rapidement dans l'oubli avec la Première Guerre mondiale. La grande majorité de sa production se trouve dans des collections particulières. Depuis le début des années 2000, on assiste à une résurgence de sa présence dans les salles de vente. Selon Schurr et Cabanne (2014), son travail possède la finesse d'un Jean Béraud quand il traite du spectacle de la rue.

Œuvres exposées dans les Salons

Voici les différents travaux (huiles sur toile, sauf mention contraire) de Ballavoine présentés de 1865 à 1911 aux principaux salons de peinture[6]  :

Salon de Paris

  • Salon de 1865 :
    • Un canard agacé (n° 89)
  • Salon de 1869 :
    • Portrait de l'auteur (n° 2489), dessin à la mine de plomb
  • Salon de 1870 :
    • Portrait de Mlle Blanche B... (n° 109)
  • Salon de 1872 :
    • Un Rêve (n° 51), huile sur panneau décoratif, 70 x 104 cm[9]
  • Salon de 1874 :
    • Le Bouquet de fête (n° 66)
  • Salon de 1875 :
    • La Cigale (n° 79), d'après le fable de La Fontaine (La cigale ayant chanté tout l'été)
    • La Cigale (n° 80), d'après la fable de La Fontaine (Se trouva fort dépourvue / Quand la bise fut venue)
  • Salon de 1876 :
    • Le Bouquet du fiancé (n° 71)
    • Méditation (n° 72)[10]
  • Salon de 1877 :
    • Plaisir d'été (n° 96), panneau décoratif
    • La Bouderie (n° 97), panneau décoratif
  • Salon de 1878 :
    • Portrait de Mme J. de B... (n° 98)
    • Une partie de campagne aux environs de Paris (n° 99)[11]
  • Salon de 1879 :
    • Le Tir (n° 135)
  • Salon de 1880 :
    • La Séance interrompue (n° 148)
  • Salon de 1882 :
    • Les Aquarellistes (n° 102)
  • Salon de 1883 :
    • Au Marché-aux-Fleurs (n° 97)
    • La Petite bohémienne (n° 98)
  • Salon de 1884 :
    • Le Canotier Pâris (n° 95)
    • Avant la répétition (n° 96)
  • Salon de 1885 :
    • Portrait de Mme J. C... (n° 124)
    • Dans les rochers (n° 125)
    • En Marne (n° 2522), aquarelle
  • Salon de 1886 :
    • Sur la plage, marée basse (n° 100)
  • Salon de 1887 :
    • Fin d'intrigue (n° 96)
    • Étude (n° 97)
  • Salon de 1888 :
    • Fragilité (n° 114)
  • Salon de 1889 :
    • L'Imprévu (n° 102)
    • Sur les galets (n°103)
  • Salon de 1890 :
    • Les Indiscrets (n° 86)
    • Sur la terrasse (n° 87)
  • Salon de 1891 :
    • Lassitude (n° 60)
  • Salon de 1892 :
    • Le Printemps (n° 57)
    • Sauvageonne (n° 58)
  • Salon de 1893 :
    • Portrait de Me L. M... (n°61)
    • Brunette (n° 62)
  • Salon de 1895 :
    • Première sensation (n° 92)
  • Salon de 1896 :
    • L'Écrivain
    • Isolées
  • Salon de 1909 :
    • La Séance en plein air[12]
  • Salon de 1911 :
    • L'Étang discret

Salon de Mulhouse

  • Salon de 1883 :
    • La Partie de pêche (n° 12)
    • Tête de jeune fille (n° 13)
  • Salon de 1885 :
    • Mignon (n° 3)
  • Salon de 1886 :
    • Printemps (n° 13)
  • Salon de 1893 :
    • Les Distraits, sur la plage (n° 15)
    • Sur les hauteurs de Trouville (n° 16)
  • Salon de 1896 :
    • Baigneuse (n° 15)
  • Salon de 1899 :
    • Jeunesse (n° 13)

Œuvres exposées dans les musées

Notes et références

  1. Fiche de naissance n° 51/101. Archives en ligne de la Ville de Paris, fichier de l'état-civil reconstitué du 8ème arrondissement (ancien), fichier des naissances de 1842. Il convient de noter une légère différence dans l'orthographe du nom à l'époque.
  2. Annonces. Droit de suite loi du 20 mai 1920. Liste des artistes. Journal officiel, 14 mars 1921, p. 3218, lire en ligne sur Gallica.
  3. Archives des Hauts-de-Seine, acte de décès n°71, vue 20 / 204
  4. G. Lafenestre, Le Livre d'or du Salon de peinture et de sculpture : catalogue, Paris, Librairie des bibliophiles (Jouaust), 1880, p. 19-20.
  5. Catalogue Cat'zArts, archives ENSBA, notice en ligne.
  6. Base Salons du musée d'Orsay, moteur de recherche en ligne.
  7. L'anecdote est rapportée en 1875-1876 quand la toile fut exposée à la Powers' Art Gallery, Rochester, New York : cf. The Smithsonian Institution, Washington (DC), moteur de recherche en ligne.
  8. Salon de 1879, rappel des œuvres distinguées en 1878, p. IX.
  9. Dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, Tome XIII, le tableau est décrit en page 1095 à l'article « Rêve » ainsi : « Allégoriquement [...], une jeune femme nue qui s'élève avec de légères vapeurs, d'une corne d'abondance... ».
  10. Reproduction en gravure par Rousseau lire en ligne sur Gallica.
  11. Toile reproduite en noir dans Le Musée universel, avril 1878, p. 327-328.
  12. Base RMN, reproduction en noir et blanc du tableau par François Vizzavona : œuvre non localisée.
  13. Estimée à 6 000 US$ en avril 2010 lors de son acquisition à la vente chez Bonhams, New York (notice en ligne).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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