Jules Philippe

Jules Philippe, né le à Annecy et mort le à Paris, est un homme politique savoyard puis français, journaliste et historien, originaire de Haute-Savoie[2].

Pour les articles homonymes, voir Joseph Philippe.

Joseph Philippe
Fonctions
Député français
Haute-Savoie
-
Préfet de la Haute-Savoie
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 60 ans)
Paris
Nationalités
Duché de Savoie ( - )
Française (depuis )
Activités
Autres informations
Membre de
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/170/13)[1]

Biographie

Origines et famille

Jules Pierre Joseph Philippe naît le , à Annecy[3], alors dans le duché de Savoie, partie du royaume de Sardaigne. Il est le fils d'Alexandre Philippe, avocat, et de Marie-Louise Périssin[3].

Il appartient à une famille de notables, originaire de La Roche, dont l'arrière-grand-père, Claude-Marie-Joseph Philippe, fut député du Mont-Blanc et membre du Conseil des Cinq-Cents[3].

Il épouse le , à Annecy, Louise-Péronne Chaumontel, dont ils auront deux fils et quatre filles[3]. L'un des frères de Louise-Péronne, Louis Chaumontel, est maire d'Annecy (1870-1874 et 1875-1884), président du conseil général (1871–1892) et sénateur de la Haute-Savoie (1876–1892)[3].

Carrière

Jules Philippe est journaliste au National savoisien, de 1848 à 1853[3]. Il achète l'imprimerie Saillet (fondée en 1836) en 1850 qui portera désormais son nom jusqu'à sa revente en 1859[4]. Des presses sortiront le Moniteur savoisien de 1853-1857[3],[2], dont il sera aussi directeur[4].

Il fait partie des personnalités locales qui réactivent l’Académie florimontane en 1851[5]. Il en sera successivement sous-secrétaire, secrétaire et vice-président.

Il entre en politique en 1854 en devenant conseiller municipal d'Annecy, où il reste jusqu'en 1870. Lors de la période précédant l’Annexion de la Savoie, il ne prend ni parti pour le parti annexionniste, ni pour le parti conservateur, mais accepte l'union de l'ancien duché à la France[2].

En 1859, il adhère à la loge du Grand Orient Savoisien qui deviendra l'Allobrogie[3],[2].

Il fonde le journal républicain Les Alpes en 1868[3]. Il rédige cette année-là un pamphlet intitulé Profession de foi du Patriote savoyard considéré par l'auteur et historien local Michel Amoudry comme « l'exaltation la plus pure du sentiment savoyard »[6]. Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique correspondant[7].

Le , il devient préfet de la Haute-Savoie, alors qu'il vient d'être fraîchement élu député. Il renonce à son mandat[4] . Mac Mahon le révoque le [8].

Contrairement à une majeure partie de la France qui porte à l'Assemblée nationale des élus conservateurs, la Haute-Savoie permet à cet élu républicain et ses camarades (Alfred Chardon, François Duparc) d'arriver en tête le [2],[9]. En 1876, il est de nouveau élu député. En mai 1877, il l'un des signataires du manifeste des 363. Réélu en octobre, il garde son siège jusqu'à sa mort.

À l'automne 1872, il est à l'origine de la venue de Léon Gambetta en Savoie pour les célébrations du 80e anniversaire de la première réunion de la Savoie à la France[9].

Il préside, par ailleurs, la Société de secours mutuels des instituteurs en 1880.

Jules Philippe meurt le à Paris et il est inhumé au cimetière de Loverchy d'Annecy[2].

Publications

Liste liste non exhaustive des publications de Jules Philippe :

  • Guillaume Fichet, sa vie, ses œuvres. Introduction de l'imprimerie à Paris, 1892 (édité après sa mort[2])
  • Origine de l'imprimerie à Paris, d'après des documents inédits, 1885
  • Les Hommes de science de la Savoie, 1884
  • Mont-Blanc ou Simplon ? Avantages incontestables d'un chemin de fer international par le Mont-Blanc au point de vue politique et stratégique, 1880
  • Les Premiers essais de Xavier de Maistre, brochures publiées en 1784 et rééditées pour la première fois en 1874
  • Histoire populaire de la Savoie, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, 1873
  • Almanach des gloires de la Savoie pour 1868-1870
  • Manuel chronologique contenant les principales dates de l'histoire politique, municipale, ecclésiastique et littéraire de la Savoie, jusqu'à la fin de l'année 1849, 1868
  • Annecy et ses environs, 1867
  • Un moraliste savoyard au XVIe siècle : Jean Menen, 1867
  • Les Princes-Loups de Savoie ; lettre à M. Thiers, 1867
  • Les poètes de la Savoie, Annecy, Jules Philippe, Libraire-éditeur, , 337 p. (lire en ligne)
  • Les Gloires de la Savoie, Paris, J.-B. Clarey, , 313 p. (lire en ligne)
  • Manuel biographique de la Haute-Savoie et de la Savoie, 1863
  • Annecy et ses environs, 1852
  • La Savoie poétique, 1849

Hommages

  • Jules Philippe a donné son nom à une voie Quai Jules-Philippe et une école primaire, dans la ville d'Annecy.

Notes et références

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1545 »
  2. Germain 2007, p. 446.
  3. Vincent Wright, Éric Anceau, Jean-Pierre Machelon et Sudhir Hazareesingh, Les préfets de Gambetta, Paris, Presses Paris Sorbonne, , 482 p. (ISBN 978-2-84050-504-4, lire en ligne), p. 352-354.
  4. Auguste Dufour et François Rabut, L'imprimerie, les imprimeurs et les libraires en Savoie : du XVe au XIXe siècle, vol. 16, Slatkine, coll. « Mémoires et documents de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie », , 415 p. (ISBN 978-2-05-101667-4, lire en ligne), p. 263-264.
  5. Paul Guichonnet, Histoire d'Annecy, Privat, , 336 p. (ISBN 978-2-7089-8244-4), p. 238.
  6. Michel Amoudry, Quel avenir pour la Savoie ?, Yens, Cabédita, coll. « Espace et horizon », , 156 p. (ISBN 2-88295-368-2), p. 91.
  7. « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
  8. Dictionnaire d'Amboise. Pays de Savoie, Chambéry, Édition d'Amboise, , 430 p. (ISBN 2-903795-13-4), p. 292.
  9. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 25.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3).
  • Vincent Wright, Éric Anceau, Jean-Pierre Machelon et Sudhir Hazareesingh, Les préfets de Gambetta, Paris, Presses Paris Sorbonne, , 482 p. (ISBN 978-2-84050-504-4, lire en ligne), p. 352-354, fiche.
  • Pierre Soudan, Un témoin de la Savoie au XIXe siècle, Jules Philippe, Éditions Curandéra, , 63 p.
  • Louis Dépollier, Régionalisme et politique en Savoie : Jules Philippe (1827-1888), Chambéry, Librairie Dardel, .
  • « Jules Philippe », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la politique française
  • Portail de l'histoire de la Savoie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.