Julien de Lescar
Julien, devenu saint Julien, est le saint patron de la commune de Lescar. Il passe pour être le premier évêque de Beneharnum (ancien nom de la commune) durant la première moitié du Ve siècle. Il est fêté le à l'occasion des fêtes patronales de Lescar[1].
Saint Julien | |
Statue de Saint Julien dans la cathédrale de Lescar | |
Décès | Ve siècle Lescar |
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Fête | |
Présentation
Julien passe pour être l'évangélisateur du Béarn , le premier évêque de Beneharnum au Ve siècle. Cité originelle des Béarnais, qui devient Lescar après sa destruction par les Normands. La légende de Saint Julien se base pour partie sur les actes du concile d'Orange de 441 ainsi que sur le bréviaire de Lescar daté de 1541. Le concile d'Orange fait ainsi mention de la présence d'un Saint Julien : « Sanctus Julianus cujus subscriptio inter patres Aransicani concilii conspicua est. »[2]. Tandis que le bréviaire de 1541 développe une hagiographie de Julien.
Sa légende
La légende rapportée par le bréviaire de 1541, montre Julien envoyé par l'évêque de Trèves Léonce en Béarn pour évangéliser cette terre plongée dans les ténèbres de l'idolâtrie[3] : « ceignez vos reins et allez annoncer la véritable religion aux habitants du Béarn, qui sont encore adonnés au culte des démons »[3]. Julien part vers Beneharnum accompagné par deux prêtres, Austrilien et Alpinien. Mais Austrilien succombe aux fatigues du voyage. Découragé, Julien s'en retourne auprès de Léonce, qui l'assure de reprendre son chemin avec son bâton pastoral, pour redonner vie à son compagnon. Le miracle opère, Julien reprend donc le chemin de son voyage. Il est accueilli avec bienveillance par les habitants de la cité des Béarnais, il y accompli de nombreux miracles, gagnant les cœurs[4]. La légende ajoute que Léonce aurait rejoint Julien à Beneharnum sur le chemin d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Léonce serait ainsi mort à Beneharnum, puis enseveli, tout comme Julien plus tard, dans l'église Saint-Julien.
Interprétation
Au début du Ve siècle, Trèves était encore une cité importe des Gaules, depuis laquelle la plupart des affaires civiles ressortait[2]. Son évêque pouvait donc très bien dépêcher un missionnaire en Novempopulanie, d'autant plus qu'un prêtre nommé Léonce originaire d'Aquitaine est mentionné vers 358. Pour le reste, la légende résiste mal aux faits historiques. Tout d'abord, le Julien mentionné au concile d'Orange faisait plutôt parti de l'église d'Apt[1]. Tandis que le pèlerinage de Léonce vers Saint-Jacques-de-Compostelle est anachronique, ce pèlerinage ne débutant qu'au IXe siècle. Il apparaît enfin que cette légende n'est guère antérieure à la parution du bréviaire en 1541[1].
La légende attribuée à Julien présente de nombreux points communs avec celle de Martial de Limoges. Il n'est donc pas à exclure que les rédacteurs du bréviaire de 1541 aient voulu attribuer au patron de leur commune, une gloire comparable avec ce personnage très en vue[5]. Il n'en reste pas moins que le culte voué à Julien est profondément ancré dans la tradition lescarienne, au travers de la fête patronale fin août, de l'église qui porte son nom ou de vieilles antiennes. Un culte qui s'étendit dans plusieurs autres paroisses du Béarn, comme à Nousty et Sedze-Maubecq, et même au-delà à Beyrie-sur-Joyeuse.
Reliques
Il n'existe plus de reliques de Julien, les invasions normandes et protestantes ont entraîné le saccage de l'église Saint-Julien. Le tombeau de Saint Julien devait se trouver dans l'église primitive avant l'arrivée de Normands[6]. Aussi, en 1780 des fouilles sont réalisées dans le cimetière de la basse-ville de Lescar, à proximité immédiate de l'actuelle église Saint-Julien. Les murs de l'ancienne église sont découverts ainsi que les fondements du maître-autel. C'est sous cet autel que trois petits coffres en marbre sont découverts, contenant des cendres, des restes de linge, des os et des dents[7]. Il est alors supposé que ces reliques appartiennent au corps de Saint Julien. En 1933, de nouvelles fouilles sont effectuées, sans trouver traces des trois coffres. Ces derniers ont peut-être été vendus, les reliques placées dans un seul coffret destiné à la chapelle que la confrérie des agonisants devait construire[8]. Le lieu de cette chapelle étant indéterminé.
Notes et références
- Petite histoire de Lescar : Des origines à la Réforme. D.Labau. Pau, 1972, p 34
- Le bréviaire de Lescar de 1541 : réédité avec des notes de l'abbé Dubarat. V. Dubarat. 1891, p XIV
- Petite histoire de Lescar : Des origines à la Réforme. D.Labau. Pau, 1972, p 32
- Petite histoire de Lescar : Des origines à la Réforme. D.Labau. Pau, 1972, p 33
- Le bréviaire de Lescar de 1541 : réédité avec des notes de l'abbé Dubarat. V. Dubarat. 1891, p XVII
- Le bréviaire de Lescar de 1541 : réédité avec des notes de l'abbé Dubarat. V. Dubarat. 1891, p XX
- Le bréviaire de Lescar de 1541 : réédité avec des notes de l'abbé Dubarat. V. Dubarat. 1891, p XXI
- Petite histoire de Lescar : Des origines à la Réforme. D.Labau. Pau, 1972, p 51
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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