Julius Döpfner

Julius Döpfner (né le à Hausen, près de Bad Kissingen et mort le à Munich) est un cardinal allemand qui fut évêque de Wurtzbourg, puis de Berlin et enfin archevêque de Munich et de Freising.

Julius Döpfner

Le cardinal Döpfner en 1964
Biographie
Naissance
Hausen (Allemagne)
Ordination sacerdotale par
Mgr Traglia
Décès
Munich
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Jean XXIII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de Santa Maria della Scala
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Kolb
Fonctions épiscopales Évêque de Wurtzbourg
Évêque de Berlin
Archevêque de Munich et de Freising
Archevêque de Munich et Freising
Évêque de Berlin
Évêque de Wurtzbourg

« Prædicamus crucifixum » (Co1, 1, 23)
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Jeunesse

Julius Döfner est le fils d'un hôtelier de Hausen près de Bad Kissingen. Il entre en 1924 au gymnasium des augustins de Münnerstadt et l'année suivante au petit séminaire Kilianeum de Wurtzbourg. Il obtient son baccalauréat en 1933 en tant que meilleur élève de la classe et commence ensuite ses études de théologie à l'université de Wurtzbourg. Il obtient une bourse au collegium Germanicum de Rome, faisant partie de la Grégorienne.

Julius Döpfner est ordonné prêtre le , au début de la guerre, par Mgr Luigi Traglia. Il est docteur en théologie en 1941, sa thèse portant sur Newman. De 1941 à 1944, il est vicaire en Basse-Franconie à Grosswallstadt, à Schweinfurt et à Gochsheim. Il est nommé en 1944 préfet au petit séminaire Kilianeum de Wurtzbourg et l'année suivante sous-régent du séminaire de Wurtzbourg.

Évêque de Wurtzbourg

Pie XII nomme Julius Döpfner évêque de Wurtzbourg, le , succédant à Mgr Matthias Ehrenfried. Il est consacré le par Mgr Joseph Otto Kolb, archevêque de Bamberg. Âgé de trente-cinq ans, il est le plus jeune évêque d'Europe.

Mgr Döpfner prend pour devise Prædicamus crucifixum (Première lettre aux Corinthiens, 1-23). La ville de Wurtzbourg est dévastée par les bombes américaines et il faut reconstruire. Il ne restait que six mille habitants à la fin de la guerre. Il s'attelle à la tâche: reconstruire les églises (on n'achèvera de restaurer la cathédrale qu'à la fin des années 1950), et redonner espérance et spiritualité aux habitants du diocèse. L'évêque fonde en 1949 l'œuvre Saint-Bruno, chargée de récupérer des fonds pour la reconstruction de logements.

Évêque de Berlin

Mgr Döpfner est nommé évêque de Berlin, le et intronisé à l'église Saint-Sébastien de Berlin, la cathédrale étant encore en travaux de restauration à cause des dommages subis pendant la guerre. La ville est divisée en quatre zones d'occupation, chacune étant gérée par l'une des grandes puissances victorieuses (États-Unis, URSS, Grande-Bretagne et France) et le mur de Berlin n'est pas encore construit. Mgr Döpfner est intronisé en . Sa résidence est à l'Est et il doit passer d'une zone à l'autre dans une ville encore à moitié en ruines. Il est élevé au cardinalat par Jean XXIII le et devient titulaire du titre cardinalice de Santa Maria della Scala. C'est alors le cardinal le plus jeune de l'Église et sa nomination est considérée comme marque d'attention particulière du Saint-Siège envers la situation troublée de Berlin. Mgr Alfred Bengsch lui succède, trois jours après la construction du mur.

Archevêque de Munich-Freising

Le cardinal Döpfner est nommé à la tête de l'archidiocèse de Munich et Freising, le , succédant à Mgr Josef Wendel. Il devient aussitôt président de la conférence épiscopale de Freising (créée en 1850) réunissant les évêques de Franconie, de Souabe et de Bavière. Le cardinal prend part aux sessions du concile Vatican II de 1962 à 1965 à Rome et prend au début l'abbé Joseph Pascher comme conseiller théologien. Il est aussi l'un des modérateurs du concile et s'appuie sur le pape Jean XXIII.

Le cardinal prend part au conclave de qui élit Paul VI. Il est nommé président de la conférence épiscopale allemande en 1965 et, de 1971 à 1975, il est président du synode de Wurtzbourg. Il est considéré comme libéral et ses prises de position heurtent les sensibilités traditionnelles.

Il meurt subitement d’une crise cardiaque à l'âge de soixante-deux ans à Munich. Joseph Ratzinger lui succède.

Hans Küng lui rend hommage : « .... il n’avait pas son pareil dans tout l’épiscopat allemand, ni avant ni après le concile : c’était le meilleur[1] »

Source

  1. Hans Küng, Mémoires II, une vérité contestée, Paris, Éditions du Cerf, , 731 p. (ISBN 9782204088558), Page 470

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