Juno (film)
Juno est un film américain de Jason Reitman sur un scénario de Diablo Cody, sorti en 2007.
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Réalisation | Jason Reitman |
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Scénario | Diablo Cody |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Fox Searchlight Pictures Mandate Pictures Mr. Mudd |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 96 minutes |
Sortie | 2007 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Elliot Page y incarne le personnage principal, Juno MacGuff, une adolescente à l’esprit libre confrontée à une grossesse imprévue. Elle est entourée des acteurs Michael Cera, Olivia Thirlby, J. K. Simmons, Allison Janney, Jennifer Garner et Jason Bateman. Le tournage se déroule de début février à à Vancouver, en Colombie-Britannique. La première du film a lieu le au Festival international du film de Toronto, où il est ovationné.
Juno remporte l'Oscar du meilleur scénario original ; il est également nommé pour ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice. La bande originale du film, regroupant plusieurs morceaux joués par Kimya Dawson, est la première à se hisser au sommet des charts depuis Dreamgirls avec plus d'un million d'exemplaires vendus. Elle constitue la première bande originale de Fox Searchlight Pictures à se classer numéro un au Billboard 200. Le film récupère en vingt jours son budget de base de 6,5 millions de dollars, dont les dix-neuf premiers alors que le film est en sortie limitée. Il rapporte finalement plus de 35 fois sa somme de départ, avec un total de 231 millions de dollars. Juno reçoit des critiques majoritairement positives et de nombreux critiques de cinéma placent le film dans leur Top 10 des meilleurs films de l’année 2007. Le film suscite des éloges et des critiques contradictoires de la part des mouvements pro-vie et pro-choix concernant la manière d'aborder l'avortement. il s'agit du premier film de Fox Searchlight Pictures à mettre en vedette l'acteur des films X-Men de la 20th Century Fox, Elliot Page.
Synopsis
Juno MacGuff, élève du secondaire âgée de seize ans dans le Minnesota, apprend qu’elle est enceinte de son petit ami et admirateur de longue date, Paulie Bleeker. Elle pense d’abord se faire avorter, mais elle change d’avis et décide de faire adopter l’enfant. Avec l’aide de son amie Leah, Juno épluche les petites annonces du Pennysaver et trouve le couple idéal pour accueillir son enfant. Accompagnée par son père Mac, Juno fait la connaissance du couple, Mark et Vanessa Loring, dans leur superbe maison, et elle souhaite une adoption anonyme, c’est-à-dire que l’enfant ne connaîtra pas le nom de sa mère biologique (accouchement sous X). Quoique reconnaissante, Vanessa est un peu angoissée à l’idée que Juno puisse changer d’avis et leurs premières conversations ne sont pas faciles. Pourtant, Juno et Leah rencontrent Vanessa dans un centre commercial en train de jouer avec un enfant. Juno l’encourage à parler au bébé à travers son ventre. De l’autre côté, Juno se lie plus facilement d’amitié avec Mark avec qui elle partage les mêmes goûts musicaux et cinématographiques. Mark, qui a laissé de côté son groupe de rock lorsqu’il était jeune, travaille à domicile en tant que compositeur de musique de publicité. Juno passe quelquefois du temps avec Mark chez lui, ignorant les avertissements de sa belle-mère : elle ne devrait pas passer du temps seule avec un homme marié.
Tandis que la grossesse suit son cours, Juno lutte contre ce qu’elle ressent pour le père de son enfant, Paulie, qui est amoureux d’elle. En apparence, Juno se comporte de manière indifférente envers Paulie. Mais quand elle apprend qu’il a demandé à une autre fille d’être sa cavalière au bal de fin d’année, elle se sent blessée et lui dit ce qu’elle en pense. Paulie lui rappelle que c’est elle qui souhaitait garder une certaine distance entre eux et lui dit qu’elle lui a brisé le cœur. Il sous-entend aussi qu’elle ressent des choses pour lui mais qu’elle n’arrive pas à l’admettre.
Peu avant l’accouchement, Juno rend à nouveau visite à Mark. Cette rencontre devient très émotionnelle. Mark lui dit qu’il va bientôt quitter Vanessa. La réaction de Juno le surprend : elle est horrifiée. À ce moment-là Vanessa rentre à la maison et, à sa grande surprise, Mark lui avoue qu’il ne se sent pas prêt à être père et qu’il y a des rêves qu’il veut accomplir avant. Juno regarde le mariage des Loring s’effondrer, repart en voiture et éclate en sanglots sur le bas-côté de la route avant de prendre une décision. Elle retourne chez les Loring et laisse un mot à la porte avant de s’en aller.
Après une discussion sincère avec son père, Juno admet qu’elle aime Paulie et le lui dit. Peu après, Juno perd les eaux et file à l’hôpital où elle accouche. Elle n’avait rien dit à Paulie à cause de la compétition d’athlétisme de celui-ci. Voyant qu’elle n’est pas dans les tribunes, il court à l’hôpital et découvre que Juno a déjà accouché. Juno pleure et Paulie la réconforte. Vanessa arrive à l’hôpital où elle découvre, heureuse, son fils. Sur le mur de la nouvelle chambre du bébé, Vanessa a encadré le mot de Juno : « Vanessa, si vous êtes toujours d'accord, moi aussi. — Juno ». Le film se termine en été avec Juno et Paulie jouant une chanson à la guitare et s’embrassant à la fin du morceau.
Fiche technique
- Titre original : Juno ; Junebug (titre provisoire)[1],[n 1].
- Titre francophone : Juno
- Réalisation : Jason Reitman
- Scénario : Diablo Cody
- Musique : Mateo Messina
- Direction artistique : Michael Diner et Catherine Schroer
- Décors : Steve Saklad
- Costumes : Monique Prudhomme
- Photographie : Eric Steelberg
- Son : Fabrice Jean Jacques
- Montage : Dana E. Glauberman
- Distribution des rôles : Kara Lipson et Mindy Marin
- Production : Lilian Halfon, John Malkovich, Mason Novick et Russell Smith
- Coproduction : Kelli Konop et Jim Miller
- Production exécutive : Joseph Drake (en) (crédité Joe Drake), Daniel Dubiecki et Nathan Kahane (en)
- Sociétés de production : Mandate Pictures et Mr. Mudd
- Sociétés de distribution : Fox Searchlight Pictures (États-Unis) ; 20th Century Fox (Royaume-Uni) ; Twentieth Century Fox France (France) ; Fox-Warner (Suisse)
- Budget : 6 500 000 dollars
- Pays de production : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : couleur - 1,85:1 - DTS - 35 mm
- Genre : comédie dramatique
- Durée : 96 minutes
- Dates de sortie[1] :
- États-Unis : (Festival du film de Telluride), (sortie limitée), (sortie nationale)
- Canada : (Toronto International Film Festival), (sortie nationale)
- France, Belgique et Suisse romande :
Distribution
- Elliot Page (VF : Jessica Monceau) : Juno MacGuff (crédité Ellen Page)
- Michael Cera (VF : Hervé Grull) : Paulie Bleeker
- Jennifer Garner (VF : Laura Blanc) : Vanessa Loring
- Jason Bateman (VF : Bruno Choel) : Mark Loring
- Allison Janney (VF : Marie-Laure Beneston) : Brenda « Bren » MacGuff, la belle-mère de Juno
- J. K. Simmons (VF : Bernard Tiphaine) : Mac MacGuff, le père de Juno
- Olivia Thirlby (VF : Céline Ronté) : Leah, la meilleure amie de Juno
- Eileen Pedde : Gerta Rauss, l'avocate des Loring
- Candice Accola : Amanda, la partenaire de Juno au labo
- Rainn Wilson : Rollo, l'épicier
- Daniel Clark : Steve Rendazo, un athlète
- Darla Vandenbossche : Mme Bleeker, la mère de Paulie
- Aman Johal (en) : Vijay, un élève
- Valerie Tian : Su-Chin Qah, la petite militante anti-avortement
- Emily Perkins (VF : Alexandra Garijo) : la réceptionniste punk du planning familial
- Kaaren de Zilva (VF : Patricia Piazza) : l'échographiste
- Steven Christopher Parker et Candice Accola : les élèves au TP de Chimie
- Sierra Pitkin : Liberty Bell MacGuff, la fillette de Mac et Bren, demi-sœur de Juno
- Lucas MacFadden (VF : Serge Faliu) : le professeur de chimie
- Eve Harlow : la dure
- Kirsten Williamson : Infirmière
- Emily Tennant : Pretty-to-Goth Girl
- Ashley Whillans : Katrina De Voort
- Jeff Witzke : Track Announcer / Dad Smile Photo
- Colin McSween : Keith Conyers, un professeur
- Peggy Logan : la prof d'éducation sexuelle
- Cameron Bright : un nerd de JDR
- Joy Galmut : Médecin de la salle d'accouchement
- Wendy Russell et Robyn Ross : les amies de Vanessa
- Dallas Hanson, Bryson Russell, Derek Mann, Keith Frost, Grayson Grant, Robin Watts, Tyler Watts et Brandon Barton : Équipe d'athlétisme Dancing Elk
- Josephine Reitman, Oliver Gorin et Ethan Steelberg : Kids Smile Photo
- Matthew Sanders : Ultrasound Baby
Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[2] et sur VoxoFilm[3].
- Elliot Page
- Michael Cera
- Jennifer Garner
- Jason Bateman
- Allison Janney
- J.K. Simmons
- Olivia Thirlby
Production
Genèse
Diablo Cody est d’abord contactée par le producteur Mason Novick pour écrire un scénario. Il avait décroché un contrat d’édition avec elle pour son autobiographie Candy Girl : A Year in the Life of an Unlikely Stripper, après avoir découvert son blog sur le striptease[4]. Il la convainc d’adapter son livre à l’écran, mais lui suggère d'en écrire d’abord un aperçu pour le présenter aux studios. Cet aperçu deviendra Juno[4]. Après avoir décidé de diriger l’histoire vers l’adoption, Cody commence à rassembler des histoires de personnes ayant été adoptées, de parents biologiques et adoptifs, dont son mari de l’époque, un enfant adopté qui a retrouvé sa famille après qu’elle a écrit le film[5]. Elle trouve aussi l’inspiration grâce à une amie proche qui est tombée enceinte au lycée, expérience dont elle réutilise certains éléments dans le film notamment lorsque Juno passe l’échographie[6],[7]. Cependant la majeure partie du film est basée sur la propre expérience de Cody lorsqu’elle était au lycée : elle est ainsi sortie avec un amoureux des Tic Tac comme Paulie[8], sa meilleure amie était pom-pom girl comme Leah et elle se servait d’un hamburger comme téléphone, identique à celui du film[4]. Après avoir écrit le scénario en sept semaines dans le coin Starbucks d’un Target de Minneapolis dans le Minnesota[9], Cody a comparé l’acte d’écrire le scénario à celui de respirer, considérant Juno comme un prolongement d’elle-même[10].
Novick envoie le scénario de Cody à son ami Jason Reitman. Lorsque Reitman arrive à la moitié du scénario, il comprend que s’il ne réalise pas ce film, il le regrettera toute sa vie[9]. Reitman a d'abord du mal à obtenir la réalisation du film car son premier long-métrage, Thank You for Smoking, n'est pas encore sorti en salles, si bien qu'il n'a pas encore de long-métrage à son actif[11]. D’autres réalisateurs, dont Jon Poll[12], sont envisagés, mais c’est Reitman qui est finalement choisi. Il s’arrête dans l'écriture de son propre script spéculatif pour réaliser Juno[13]. Cody dit avoir écrit de façon cynique le scénario (« je ne pensais pas que quelqu’un produirait le film »)[14],[15]. Le film est repoussé à cause de problèmes financiers, confirmant son impression[15]. Les grands studios de production prennent peur en apprenant le thème du film, et c’est donc la société de production de John Malkovich, Mr. Mudd, qui récupère le projet[14].
Distribution des rôles
Comme il avait beaucoup aimé le travail d’Elliot Page (alors Ellen Page, pré-transition) dans Hard Candy, Reitman le choisit pour le rôle principal, déclarant que lorsqu’il lut le scénario la première fois, c’est Page qu’il imagina dans le rôle de Juno. Il est allé le voir sur le plateau du film qu’il tournait à l’époque et lui offrit le rôle[16]. Il donne aussi le scénario à J. K. Simmons, qui jouait dans son précédent film, Thank You for Smoking, sans lui dire qu’il a l’intention de lui donner le rôle de Mac. Après avoir lu le scénario, Simmons lui dit qu’il aurait aimé jouer dans le film, même pour un rôle sans répliques comme le personnage du professeur[17]. Reitman avait d’autres acteurs en tête, dont Olivia Thirlby — qui avait au départ auditionné pour le rôle de Juno — et Michael Cera[18]. Il les emmène avec Page et Simmons en Californie pour tourner 45 pages du scénario en 35 mm sur toile de fond noire. Il montre les rushes à la Fox Searchlight pour leur présenter le casting de base[19]. Il souligne l’importance de faire un essai à l’écran plutôt que des auditions individuelles, déclarant : « c’est un film qui parle des relations entre les gens et l’idée de les faire auditionner sans les faire se rencontrer ne semblait pas avoir de sens »[19].
Reitman confirme que l'actrice Jennifer Garner, qui a accepté un salaire plus bas que d’habitude pour éviter des dépassements de budget, a rejoint le projet en [20],[21]. Garner avait travaillé avec l'acteur Jason Bateman sur Le Royaume et l'a recommandé à Reitman lors de leur première rencontre. Bateman passa une audition pour le rôle de Mark et a été pris[22]. Lucas McFadden, plus connu sous le nom de Cut Chemist, DJ et producteur de musique, fait une apparition dans le film dans le rôle du professeur de chimie. Reitman qualifie ce caméo de « parfaite ironie »[23].
Tournage
Doté d'un budget de 6,5 millions de dollars[14], le film est tourné dans et aux alentours de Vancouver en Colombie-Britannique[24], au lieu du Minnesota où le tournage est censé avoir lieu à l'origine[25]. Bien qu’il soit fréquent de tourner au Canada un film dont l'action se déroule aux États-Unis pour des raisons budgétaires[26], Reitman insiste pour choisir lui-même les lieux de tournage[24]. Les lieux de tournage incluent une maison près de White Rock, représentant la maison de Vanessa et Mark[27], le lycée Eric Halber Secondary School pour le lycée du film, Dancing Elk High School[28], et la piste d'athlétisme de South Serrey’s pour la piste d'athlétisme du lycée du film[29].
Après quelques répétitions[30], le tournage a lieu de début février à [31], sur un planning de six semaines[24], dont 30 jours consacrés au tournage[27],[29]. L’équipe du tournage avait l’intention d’importer de la neige pour les scènes qui se déroulent en hiver mais il a neigé sur place, permettant selon la deuxième assistante du réalisateur Josy Capkun d'obtenir des plans de neige beaucoup plus larges que ceux initialement prévus[24]. Le film est tourné sans ordre, mais la dernière scène du film était prévue pour le dernier jour de tournage. Mais après une longue période de pluie, l’équipe de tournage envisage d’arrêter la production et de reprendre quelques mois plus tard pour tourner cette scène qui se déroule en été. Finalement, la pluie fait place au beau temps et la scène peut être tournée[29]. La dernière scène montre Juno et Paulie qui chantent Anyone Else But You (en) des Moldy Peaches. Kimya Dawson, membre du groupe, leur rend visite pendant qu’ils s’entraînent à chanter la chanson[32].
Musique
Le film inclut plusieurs chansons de Kimya Dawson, Antsy pants et des Moldy Peaches, notamment grâce à Page qui les suggère à Jason Reitman[33].
« [Il] est allé sur mon ordinateur, a joué les chansons, et je suis tombé amoureux de ça. Diablo et moi avons discuté de la possibilité d'intégrer une chanson des Moldy Peaches dans le film, où les personnages chanteraient les uns pour les autres. J'ai pris contact avec Kimya Dawson des Moldy Peaches et elle a commencé à m'envoyer son travail, qui était magnifique, et c'est devenu une grande partie de la bande sonore »[34]
Reitman se met en contact avec Dawson et après avoir lu le scénario, celle-ci accepte que Reitman utilise ses chansons dans le film et lui envoie des CD contenant 120 chansons. Les chansons sont pratiquement toutes autoproduites par Dawson[9], qui déclare n'avoir rien écrit en particulier pour Juno et que toutes les chansons ont été écrites et enregistrées avant qu’elle ne soit contactée pour travailler sur le film[34]. Reitman lui demande de réenregistrer des versions instrumentales qui incluait aussi de murmurer par-dessus les paroles de certaines de ses chansons[35]. Il prend aussi contact avec Mateo Messina, compositeur, avec qui il avait précédemment travaillé sur Thank You for Smoking, pour créer la musique du film[35]. Il lui donne les chansons de Kimya Dawson et lui demanda de créer « le son du film ». Messina décida d’intégrer « une guitare acoustique qui tinte libre comme Juno »[36]. Il essaie plusieurs guitares avant de trouver le son qu’il fallait qu’il trouva grâce à « Stella », une guitare d’occasion qui appartenait au guitariste Billy Katz. Il décrivit cette guitare comme « plutôt petite, pas très bien accordée, mais qui a tous les styles de tempérament ». Katz fut engagée pour jouer la guitare acoustique et classique pour la musique du film et utilisa beaucoup « Stella »[36].
Page suggère aussi d’intégrer la chanson Sea of Love reprise par Cat Power. Reitman y est d’abord réticent car cette chanson est déjà utilisée dans le film Mélodie pour un meurtre sorti en 1989. Il décide pourtant que l’inclure ajouterait de nouvelles références cinématographiques à son film[35]. Il lui semble que Superstar reprise par Sonic Youth définit bien la relation entre Juno et Mark : dans le film, Juno préfère la version originale de 1971 des Carpenters tandis que Mark préfère celle reprise par Sonic Youth. Reitman avait associé A Well Respected Man des Kinks à un personnage d’un autre de ses scénarios et il déclara que cela lui brisa le cœur quand il prit la décision d’utiliser cette chanson pour présenter Paulie bien qu’il sentit que la chanson allait parfaitement avec la scène[35]. Il découvre Barry Louis Polisar (en), chanteur pour enfant, et sa chanson All I Want is You en cherchant sur iTunes pendant des heures en utilisant des mots et des noms différents dans le moteur de recherche. Il se dit que cette qualité fait-maison est parfaite pour la chanson d’ouverture[35].
À la base, Reitman imagine Juno fan de glam rock. Mais il rejette ensuite l’idée car elle ne lui paraît pas authentique. Il déclara qu’il veut que Juno soit fan de musique authentique et vraie. Il fait donc d’elle une fan de punk rock, dont The Runaways, Patti Smith et Iggy Pop and the Stooges[37].
Le compositeur de musique de publicité Chris Corley, avec qui Reitman avait précédemment travaillé sur le tournage de publicités pour Wal-Mart, écrit le jingle Brunch Bowlz que Mark écrit dans le film[38].
Design
Le film est divisé selon les saisons. Jason Reitman explique que « cette idée tomba sous le sens lorsque j’ai lu le scénario car les saisons reflètent les trois trimestres de la grossesse de Juno »[39]. Comme le film est tourné sur seulement 30 jours, de la fausse végétation est utilisée pour marquer le changement de saison. Des feuilles marron se trouvent sur un faux arbre devant la maison de Juno et devant chez Leah un cerisier est retouché pour donner l’impression qu’on est en automne. Un ventilateur est utilisé sur des feuilles pour donner l’illusion qu’elles tombaient des arbres. Des fausses fleurs sont utilisées devant la maison de Paulie à la fin du film pour faire comme si c'était l'été[23]. Reitman joue aussi avec les couleurs des personnages, par exemple la tenue de course bordeaux et doré de Dancing Elk High School ou, plus tôt dans le film, Juno porte une veste à capuche « tout en marchant dans un univers de verts et de marrons foncés »[39].
Cody est impressionnée par les décors que l’équipe de design du film réussissent à créer grâce à seulement quelques phrases du scénario. Elle décrit la chambre de Juno comme étant « pleine de souvenirs [pour moi] car elle me rappelait tant la chambre que j’avais quand j’étais adolescente »[40]. Les murs de la chambre de Juno sont recouverts de poster de groupes de musique tandis que les murs de celle de Leah sont recouverts par des posters d’hommes plus vieux qu’elle trouve attirants. La chambre de Paulie est décorée de manière enfantine pour rappeler son innocence[23]. Steve Saklad, chef décorateur, crée la maison de Mark et Vanessa en supposant que « Vanessa a sûrement dû lire tous les magazines d’intérieur et a essayé de copier ce qu’elle y a vu le mieux qu’elle put »[39]. La chef décoratrice Monique Prudhomme est nommée aux Costume Designers Guild Awards dans la catégorie Meilleurs costumes pour un film contemporain pour son travail sur Juno[41]. Elle décide d’habiller Vanessa de vêtements « simple et de bon goût » mais « très méticuleux », tandis qu’elle donne un style classique à Mark ce qui complète le goût de Vanessa[39]. Page suggère que Juno porte des chemises en flanelle et des gilets sans manche[14]. Page est obligé de porter deux faux ventres attachés dans le dos comme un corset, et un troisième « vrai » ventre que l’on voit pendant l’échographie[42] de Juno et plusieurs couches de fausses poitrines[43]. Les images que l’on voit sur l’écran pendant l’échographie sont en fait celle du fils de Scott Sanders qui s’occupe du son, images qui sont intégrées à la scène après la production[39],[44].
Générique d’introduction
Il faut sept à huit mois au petit studio de Shadowplay (basé à Los Angeles) pour mettre en place le générique d’introduction de Juno, qui la dépeint comme dans un dessin animé marchant dans la ville avec une bouteille de Sunny Delight à la main[45]. Shadowplay crée aussi le générique du précédent film de Reitman Thank You for Smoking. Il les contacte à nouveau lorsqu’il apprend qu’il va réaliser Juno[46]. Avec pour inspiration des posters punk rock vintage des années 1970, Smith et l’artiste Jenny Lee décident de créer un générique qui « a du grain et du mordant mais qui transmette aussi la chaleur du scénario »[47]. Pendant les derniers jours de tournage à Vancouver[47], on photographie Page avec un appareil photo à haute vitesse de plusieurs angles différents sur un tapis roulant buvant du Sunny Delight[45]. 900 photos de Page marchant et buvant sont imprimées et passées plusieurs fois dans une photocopieuse Xerox pour altérer leur qualité jusqu’à ce qu’elles semblent avoir été dessinées à la main[46]. Les images sont découpées, scannées puis mises en place sur l’arrière-plan dessiné par Lee grâce à un logiciel de compositing[45] pour créer une animation en volume qui correspond à All I Want is You de Barry Louis Polisar[35]. Shadowplay crée aussi les titres des saisons du film[23], la police d'écriture pour le générique d’introduction et de fin et collabore sur le design de la bande originale du film et le DVD[47].
Bande originale
Sortie | |
---|---|
Enregistré |
1959-2007 |
Durée | 46:42 |
Genre |
Rock indépendant Musique de films |
Label | Rhino Records |
Critique |
La bande originale du film, sortie le , contient des chansons interprétées par Kimya Dawson et ses groupes Antsy pants et The Moldy Peaches. Le choix des chansons est dû à une suggestion de Page, après que le réalisateur Jason Reitman, qui pensait dans un premier temps, faire du personnage de Juno une fan de glam-rock a sollicité l'avis de l'actrice. La BO contient également des titres déjà enregistrés comme A Well Respected Man des Kinks et All the Young Dudes des Mott the Hoople.
La version du titre Anyone Else But You interprétée par Michael Cera et Elliot Page est enregistrée le dernier jour de tournage du film dans les rues de Vancouver. Pendant la répétition, Kimya Dawson est présente pour aider le duo dans son interprétation ; a posteriori elle déclare qu'ils « chantent mieux » qu'elle ne l'a fait elle-même dans la version enregistrée avec son groupe, The Moldy Peaches.
Pour sa première semaine, la bande originale se classe huitième au Billboard US 200, puis troisième et deuxième les semaines suivantes, avant d'atteindre la première place, qu'elle conserve pendant une semaine, avec 65 000 exemplaires vendus. L'album est depuis certifié disque de platine aux États-Unis, avec plus d'un million d'exemplaires vendus. Il s'agit du premier numéro un pour une bande originale d'un film de la 20th Century Fox depuis Titanic, sorti en 1997[49].
Accueil
Sortie au cinéma
La première de Juno a lieu le au Festival international du film de Toronto et reçoit une ovation ce qui fait dire au critique Roger Ebert « Je ne sais pas quand j’ai entendu une ovation si longue, bruyante et chaleureuse »[50]. Le film est présenté Festival du Film d’Austin, au Festival international du film de Rome, au Festival du film de Londres, au Festival du Film des Bahamas et gagne de nombreux prix à plusieurs reprises.
Bien que Juno devait au départ sortir en salle le , sa sortie est avancée afin de profiter des bonnes critiques et du buzz[51]. Le film sort dans certaines salles le : seulement sept salles à Los Angeles et New York[52]. Le , le film sort dans 25 salles de cinéma dans 13 villes différentes, puis d’autres salles le avant de sortir partout le [52].
Promotion
Anthony Breznican de USA Today déclare dans un article de 2008 que la sortie de Juno a été « orchestrée de manière à ce que grâce au bouche-à-oreille il devienne un film apprécié des cinéphiles »[53]. Après la sortie de Juno, la Fox Searchlight envoie des téléphones en forme de hamburger aux journalistes et aux critiques pour les inciter à faire une critique du film[54]. Bien que les téléphones soient à l’origine distribués en petit nombre aux spectateurs assistant aux événements promotionnels, des sociétés non-affiliées à la Fox Searchlight commencent à vendre des téléphones sur eBay et d’autres magasins en ligne[55],[56]. Le mois suivant la sortie du film, les ventes de ce téléphone augmentent de 759 %[56]. L'objet est cité dans la liste des « 10 cadeaux les plus sympas à offrir pour les cinéphiles » établie par Entertainment Weekly[57].
À noter que la scénariste Diablo Cody confie posséder ce genre de téléphone elle-même[58].
Accueil critique
Le film bénéficie d’excellentes critiques avec notamment 94 % d'avis positifs sur le site Rotten Tomatoes, avec une note moyenne de 8,10/10[59]. Le consensus critique du site est le suivant : « L'une des comédies les plus brillantes et les plus drôles de l'année, le scénario et la réalisation intelligents de Juno sont accompagnés de performances assurées dans une histoire de passage à l'âge adulte avec une touche du XXIe siècle »[59]. Juno est aussi la comédie la mieux notée sur le site en 2007[60]. Metacritic donne au film une moyenne de 81 sur 100, chiffre basé sur 37 critiques[61].
Roger Ebert du Chicago Sun-Times donne 4 étoiles au film et déclare que c’est le meilleur film de l’année et vante l’excellente prestation d’Elliot Page[62]. Le critique place Juno à la première place de sa liste annuelle des meilleurs films. Le film est aussi classé 463e dans la liste des 500 meilleurs films de tous les temps établie par le magazine Empire en 2008[63]. Juno MacGuff est également classé au 56e rang dans la liste des 100 plus grands personnages de films de tous les temps du magazine Empire[64]. Paste le classe parmi les 50 meilleurs films de la décennie (2000-2009), au 15e rang[65]. En , Entertainment Weekly désigne Juno comme l'un des 100 plus grands personnages des 20 dernières années[66].
Pourtant, toutes les critiques de Juno ne sont pas positives comme celle de David Edelstein du New York Post. Celui-ci estime que le film cherche désespérément à être « un film qui rend les adolescents branchés, qui donne envie aux jeunes d'utiliser le même argot et de s'arracher la bande-son »[67]. Le critique musical Jim DeRogatis reproche au film ses dialogues stylisés et ce qu'il considère comme une approche désinvolte de l'avortement et de la naïveté de Juno lorsqu'elle tombe enceinte : « En tant que féministe de la vieille école, père d'une fille bientôt adolescente, journaliste qui parle régulièrement à de vrais adolescents dans le cadre de son travail et simple cinéphile, j'ai détesté, détesté, détesté ce film »[68].
Box-office
Comme Juno ne sort que dans 7 cinémas à Los Angeles et à New York, le film ne fait qu'un bénéfice de 420 113 $ durant sa première semaine d'exploitation[52]. Lorsque Juno, depuis sorti dans une combinaison de salles plus importante (maximum 2 534 salles) devient le premier film de la Fox Searchlight à dépasser les 100 millions de dollars au box office américain, Peter Rice, président de la société, déclare que le film a dépassé toutes leurs attentes[69]. Le film rapporte 140 millions de dollars rien qu’aux États-Unis et plus de 87 millions de dollars à l'international, pour un total de 231 millions de dollars de recettes mondiales[70]. Le succès du film permet d'afficher une rentabilité à 9 256 % par rapport à son budget[71]. Juno constitue également le plus gros succès commercial parmi les cinq films nommés à l'Oscar du meilleur film lors de la 80e cérémonie des Oscars.
En France, Juno démarre à la sixième place du box-office lors de sa première semaine d'exploitation avec 182 134 entrées pour une combinaison de 149 copies[72]. La semaine suivante, avec une combinaison de 166 copies (17 copies en plus par rapport à la semaine précédente), le film reste dans le Top 10, bien que se trouvant dorénavant à la huitième place, engrangeant 184 565 entrées, faisant un total de 366 699 entrées cumulés sur le territoire français[73]. Le long-métrage se maintient sa huitième place la semaine suivante et enregistre 152 758 entrées, pour un cumul de 519 457 entrées[74].
Bien que chutant de semaines en semaines de la huitième à la dixième place[75],[76],[77] pour bientôt quitter le top 20 des meilleurs entrées en France du moment[78] avec une variation de combinaisons de copies (de 180 à 191 copies en salles), Juno enregistre 779 637 entrées, obtenant un succès surprise.
Le film continue son succès français en finissant son exploitation dans les salles françaises avec 873 420 entrées[79].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
Mondial[80] | 231 450 102 USD | ? | |
États-Unis[81] | 143 495 265 USD | 28 | |
France[82] | 875 109 entrées | 19 | |
États-Unis (ventes de DVD)[80] |
873 420 USD (3 267 000 unités) |
15
|
Sortie en vidéo
Le film sort le en DVD et Blu-ray chez 20th Century Studios Home Entertainment[83]. Il est disponible en édition simple, qui contient notamment le commentaire audio de Jason Reitman et de Diablo Cody, onze scènes coupées, un bêtisier et des essais caméras[83]. L’édition collector en deux disques inclut le même contenu, avec en plus 4 documentaires exclusifs : Way Beyond 'Our' Maturity Level: Juno – Leah – Bleeker, Diablo Cody Is Totally Boss, Jason Reitman For Shizz et Honest To Blog! Creating Juno[83]. Le deuxième disque de cette édition est une version du film cryptée par DRM pour les lecteurs portables[83]. Le Blu-ray contient en plus de tous ces bonus deux documentaires exclusifs : Fox Movie Channel Presents: Juno World Premiere et Fox Movie Channel Presents: Casting Session[83].
Distinctions
En 2008, Reitman déplore la non éligibilité de Juno aux Prix Génie :
« Il s'agit d'un réalisateur canadien, d'acteurs canadiens, d'une équipe canadienne, d'un tournage au Canada. Comment se fait-il que nous ne soyons pas éligibles pour un prix Génie alors que le film de David Cronenberg [Les Promesses de l'ombre] sur des Russes vivant à Londres, tourné en Angleterre avec une équipe et des acteurs britanniques, l'est ? Je suis désolé, mais il va falloir que quelqu'un m'explique cela »[84]
Sara Morton, directrice de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision, qui décerne les Prix Génie, publie par la suite un communiqué expliquant que le film n'a jamais été soumis à l'examen des prix Génie par son studio[85]. Le Hollywood Reporter explique que les règles des prix Génie définissent les films canadiens comme étant financés au moins en partie par des sociétés canadiennes, et comme les sociétés américaines Mandate Pictures et Fox Searchlight sont les seules à financer le film, Juno n'est pas admissible[85]. Néanmoins, Chris McDowall, porte-parole des Prix Génie, déclare que si le film n'a pas été évalué pour son éligibilité puisqu'il n'a pas été soumis, « le financement est l'un des critères, mais ce n'est pas tout »[85]. Malgré cela, le film est nommé aux Canadian Comedy Awards 2008, obtenant deux prix sur trois nominations[86],[87].
Entre 2007 à 2009, Juno remporte 54 récompenses et 39 nominations, dont un Oscar[88].
Récompenses
Seules les récompenses principales sont notées ici. Pour une liste exhaustive, se référer à la page Awards du film sur l'Internet Movie Database[88].
Les récompenses concernant Elliot Page lui étant adressées avant sa transition, elles sont au nom d'Ellen Page.
Nominations et sélections
Analyse
« On peut le voir comme un film qui célèbre la vie et l'accouchement, ou comme le film d'une jeune fille libérée qui fait le choix de continuer à l'être. On peut aussi le voir comme une sorte d'histoire d'amour tordue, une méditation sur la maturité. »
Avortement
Certains critiques ont interprété Juno comme étant un film pro-vie, Ann Hulbert du magazine Slate considérant pour sa part que Juno est « à la fois pro-vie et pro-choix »[89], alors que Jeff Dawson du Sunday Times pense que le film fait partie du « sous-genre des grossesses non-désirées » comme En cloque, mode d'emploi et Waitress, deux autres films traitant de grossesses imprévues. A. O. Scott du New York Times est d’accord pour dire que Juno « n’a pas un message qui véhicule l’anti-avortement mais plutôt la pro-maturité »[90].
Elliot Page déclare : « Ce qui me frustre le plus, c’est quand les gens disent que le film est pro-vie, ce qui est complètement absurde… La chose la plus importante est qu’on a le choix, et le film montre cette idée »[91]. Cody et Page ont ouvertement dit être pro-choix[92]. Pour sa part, Jason Reitman s'est déclaré ravi que les mouvements pro-vie et pro-choix adhérent au film[9] : « Juno est comme un miroir et les gens [des deux côtés] se retrouvent dedans »[93].
Féminisme
D’autres critiques considèrent Juno comme un film féministe à cause du portrait atypique de Juno, adolescente confiante et intelligente. Wesley Morris du Boston Globe estime que « Juno offre aux filles cool et intelligentes quelque chose qu'elles voient rarement dans un film : elles-mêmes ». L’antiféministe Phyllis Schlafly écrit notamment que le thème de Juno « n’est ni l’amour, ni le respect pour la vie, mais le triomphe de l’idéologie féministe, c’est-à-dire que les hommes ne sont pas pertinents, surtout les pères »[94]. La scénariste déclare à propos du film que « les femmes sont intelligentes, drôles, vives et je voulais montrer que ces filles sont humaines et pas les adolescentes types que nous voyons souvent à la télé »[95] et qu’« il manquait des personnages de vraies adolescentes… j’ai vu l’écriture de ce scénario comme étant l’opportunité de créer une femme emblématique »[14]. Elliot Page (avant sa transition, donc en tant qu'Ellen) fait l’éloge du film concernant sa description positive des adolescentes, décrivant le personnage de Juno comme « étant une vraie bouffée d’air frais et montrant aux jeunes filles les nouvelles possibilités qui s’offrent à elles »[91]. Il souligne aussi que « les jeunes filles n’avaient jamais eu affaire à ce type de personnage auparavant. Nous n’avons pas notre Attrape-cœurs ». Il critique les médias et la perception qu’ils ont de son personnage, qui la jugent « forte », et soutient que si Juno avait été un homme, la force du personnage n’aurait pas été considérée comme remarquable[32]. Jason Reitman était intéressé par le conflit personnel et politique de Vanessa : « le féminisme a ouvert la voie à la carrière professionnelle de Vanessa, mais finalement Vanessa veut être une mère à plein temps »[96].
Postérité
L’« effet Juno »
En 2008, après que 17 lycéennes de moins de 16 ans tombèrent enceintes, le Time donne au phénomène le nom de l’effet Juno[97]. Le Time déclare que certains adultes nient les statistiques qui pour eux sont un accident de courbe tandis que d’autres accusent les films comme Juno et En cloque, mode d'emploi de rendre la grossesse à l’adolescence glamour. Kristelle Miller, professeur de psychologie de l'adolescence à l'université du Minnesota à Duluth, affirme que « l'effet Juno montre comment médias glorifient, glamourisent la grossesse et combien [...] celle-ci permet d'effacer les problèmes du passé »[98].
En , John McCain, candidat républicain à l'élection présidentielle des États-Unis, désigne Sarah Palin comme sa colistière au poste de vice-présidente des États-Unis advenant son élection. On révéla alors que la fille de Palin, Bristol, âgée de 17 ans, est enceinte, à la suite d'une liaison hors-mariage avec un adolescent[99],[100]. Certains commentateurs conservateurs comparent alors Bristol à Juno[101],[102]. Le critique de la New Republic Leon Wieseltier note que « les républicains voulaient une nouvelle conversation, et ils l'ont eue. Juno à Juneau ! »[101]. Roger Friedman, de Fox News, s'interroge : « Juno a à la fois bafoué et validé les valeurs conservatrices. La question est de savoir si le public va se rallier à Bristol Palin comme il l'a fait pour Juno. Ou la rejettera-t-il pour s'être mise dans cette situation en premier lieu ? »[102].
L'acteur Jason Bateman défend le film, déclarant que « malheureusement, on a des exemples comme ceux-ci où des types tuent des gens à cause des paroles de chansons rock. Si on commence à rendre responsables les films et les chansons pour nos bonnes ou mauvaises actions, il est clair que ce ne sont pas les meilleurs références pour influencer nos vies. Je pense que les gens devraient chercher leçons et guides vers leurs parents, leurs professeurs, leurs amis… »[103].
Amy Benfer, de Salon.com, écrit en 2010 que, selon les chiffres publiés par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, les taux de grossesse pour l'ensemble des adolescentes ont baissé de 2 % entre 2007 et 2008, ce qui signifie que « la légère hausse des taux de grossesse chez les adolescentes entre 2005 et 2006 est probablement juste une anomalie et non une tendance odieuse provoquée par la culture pop », et que s'il y a eu un « effet Juno », il aurait fait baisser le nombre de grossesses, et non l'augmenter[104]. Elle critique les partisans de cette théorie, affirmant qu'ils croient que les adolescents « perdent en quelque sorte toute capacité à saisir la moindre nuance ou le moindre contexte dans la situation particulière d'une femme, et établissent au contraire une sorte de lien primitif de cause à effet » et qu'« en parlant des filles enceintes, et surtout en osant en dépeindre certaines comme ordinaires, voire sympathiques, nous aurions beaucoup plus de bébés qui auraient des bébés »[104]. Elle conclut que « la représentation des parents adolescents n'est pas forcément glamour, mais plutôt humaine. Vous savez, cette chose qui se produit lorsqu'une personne reconnaît que quelqu'un d'autre est aussi une personne ? Donc, maintenant que nous pouvons affirmer fermement qu'une représentation réaliste de la vie du minuscule pourcentage de filles qui tombent enceintes ne contaminera pas nécessairement les autres, il est temps d'arrêter de s'inquiéter et de se demander ce que nous pouvons faire pour aider »[104].
À la lumière de la loi anti-avortement de Géorgie, Diablo Cody déclare qu'elle n'aurait pas écrit Juno maintenant que les gens le perçoivent comme un film « anti-choix »[105].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Juno » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Le titre provisoire a été changé pour ne pas être confondu avec le film Junebug, en 2005, avec Amy Adams.
- Récompensé également pour son rôle dans SuperGrave (2007).
- En tant que scénariste.
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Annexes
Article connexe
Liens externes
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