Justify

Justify, né en 2015, est un cheval de course pur-sang anglais américain. En , il devient le treizième détenteur de la Triple Couronne des courses américaines, et le deuxième à réaliser cette passe de trois en étant invaincu après Seattle Slew en 1977.

Justify

Justify après sa victoire dans les Preakness Stakes, le 19 mai 2018.

Père Scat Daddy
Mère Stage Magic
Père de mère Ghostzapper
Sexe Mâle
Naissance 2015
Pays de naissance États-Unis
Pays d'entraînement États-Unis
Éleveur John D. Gunther
Propriétaire China Horse Club Int.Ltd
Entraîneur Bob Baffert
Jockey Mike E. Smith
Rating FIAH 124
Timeform 127
Nombre de courses 6
Nombre de victoires 6
Gains en courses 3 798 000 $
Distinction Cheval de l'année aux États-Unis (2018)
Principales victoires Kentucky Derby
Preakness Stakes
Belmont Stakes
Santa Anita Derby

Carrière de courses

Casaque du China Horse Club

Élevé à Glenwood Farm dans le Kentucky, ce fils du très regretté Scat Daddy, brillant étalon mort prématurément, est acquis pour $ 500 000[1] par une association d'investisseurs comprenant le China Horse Club, Winstar Farm et Tom Ryan's SF Bloodstock. Confié à l'entraînement du Français Rodolphe Brisset, ancien assistant du grand entraîneur Bill Mott nouvellement installé à son compte, le poulain se blesse à 2 ans, si bien que ses débuts sont retardés. Après lui avoir laissé le temps de récupérer, ses propriétaires l'envoient en Californie, aux bons soins de Bob Baffert, l'un des entraîneurs les plus titrés des États-Unis. C'est donc à Santa Anita que Justify fait des débuts très remarqués en , s'imposant par près de dix longueurs dans un maiden. Bob Baffert annonce aussitôt la couleur : il va tenter de qualifier son protégé pour le Kentucky Derby, son grand objectif[2]. Un mois plus tard, le poulain confirme qu'il sort de l'ordinaire en remportant très facilement une course, pour la première fois sous la monte de celui qui deviendra son jockey attitré, l'inusable Mike Smith, 52 ans. C'est donc dans la peau du favori que Justify se présente au départ du Santa Anita Derby, la course-reine des 3 ans californiens, qu'il remporte de trois longueurs.

D'un derby à l'autre, Justify devient le prétendant numéro 1 du Kentucky Derby, après trois courses seulement, et sans avoir couru à 2 ans : depuis Apollo en 1882, aucun poulain n'avait gagné à Churchill Downs en ayant débuté à 3 ans. Dans le derby, Justify retrouve au départ son dauphin de Santa Anita, Bolt d'Oro, Good Magic, le vainqueur du Breeders' Cup Juvenile ou encore l'Irlandais Mendelssohn, un autre fils de Scat Daddy, vainqueur du Breerders' Cup Juvenile Turf à 2 ans et qui surtout vient de causer une impression phénoménale dans l'UAE Derby qu'il a survolé à la Secretariat, 18 longueurs à la clé[3]. Ce Kentucky Derby se dispute dans des conditions très particulières, puisque de fortes pluies ont rendu la piste de Churchill Downs complètement boueuse. Mais cette météo, qui n'a pas empêché près de 160 000 personnes[4] de se rendre sur l'hippodrome, ne va pas perturber non plus Justify qui, alors que Mendelssohn s'embourbe et disparait, devance Good Magic pour la victoire et rejoint Apollo dans l'histoire des courses, 136 ans après[5]. Le poulain est donc lancé sur la route de la Triple Couronne américaine, et se présente au départ quelques semaines plus tard des Preakness Stakes, où les conditions météorologiques sont encore plus apocalyptiques qu'à Louisville. Mais ces courses de forçat semblent convenir à Justify, qui remporte la deuxième manche dans le brouillard, et à la lutte, une demi longueur devant une mêlée de chevaux parmi lesquels Good Magic, quatrième.

L'arrivée des Preakness Stakes
L'arrivée des Belmont Stakes

La dernière manche de la Triple Couronne, les Belmont Stakes, accueille enfin le jeune champion dans des conditions de courses décentes, c'est-à-dire sans pluies diluviennes. Justify a tiré un mauvais numéro à la corde, le 1, qui l'oblige à prendre un très bon départ pour ne pas se retrouver englué dans le peloton. Devant 60 000 personnes venues pour un nouveau sacre, trois ans après American Pharoah, le poulain parvient à s'élancer en tête devant ses neuf adversaires, parmi lesquels seul Tenfold a déjà participé aux deux premières manches, les autres ayant jeté l'éponge. Il ne quittera plus cette première place, s'imposant facilement. Justify devient donc le treizième lauréat de la Triple Couronne, le seul avec Seattle Slew à réussir cet exploit en demeurant invaincu. C'est une consécration pour son jockey Mike Smith, l'homme aux 5 000 victoires et l'un des plus fameux jockey de l'histoire des courses américaines, lui qui a remporté toutes les grandes courses du pays et 26 épreuves de la Breeders' Cup, un record.

Au cours de l'été 2018, alors qu'il préparait ses objectifs de fin de saison (en particulier la Breeders' Cup Classic), Justify se blesse à une jambe, et le , son entourage annonce la fin de sa carrière[6]. Il devient le premier vainqueur de Triple Couronne à se retirer invaincu et se voit naturellement élu cheval de l'année. Quant à Bob Baffert, il est devenu le deuxième entraîneur à remporter deux Triples Couronnes, après Sunny Jim Fitzsimmons (Gallant Fox en 1930 et Omaha en 1935), complétant ainsi un palmarès aussi long que la liste de ses chevaux plus ou moins soupçonnés de dopage. D'ailleurs, en septembre 2019 le New York Times révèlera que Justify a échoué à un test anti-dopage après le Santa Anita Derby[7], mais le California Horse Racing Board, l'autorité locale des courses, a accepté les explications de l'entraîneur plaidant une contamination accidentelle. Justify, il est vrai, n'a plus été testé positif par la suite.

Résumé de carrière

Date Hippodrome Pays Course Statut Distance Jockey Place Écart Vainqueur ou deuxième
2018, 3 ans
18 février Santa Anita États-Unis Del Mar Futurity 1 400 m D. Van Dyke 1er / 5 9 ½ Camby
11 mars Santa Anita États-Unis Allowance 1 600 m M. Smith 1er / 8 6 ½ Shivermetimbers
7 avril Santa Anita États-Unis Santa Anita Derby Gr. 1 1 800 m M. Smith 1er / 7 3 Bolt d'Oro
5 mai Churchill Downs États-Unis Kentucky Derby Gr. 1 2 000 m M. Smith 1er / 20 2 ½ Good Magic
19 mai Pimlico États-Unis Preakness Stakes Gr. 1 1 900 m M. Smith 1er / 8 1/2 Bravazo
9 juin Belmont Park États-Unis Belmont Stakes Gr. 1 2 400 m M. Smith 1er / 10 1 ¾ Gronkowski

Au haras

À l'issue de sa victoire dans les Belmont Stakes, Justify fait l'objet d'une transaction à hauteur de 75 millions de dollars avec le consortium irlandais Coolmore, en vue de sa future carrière de reproducteur - soit la transaction publique d'un cheval de courses la plus élevée de l'histoire[8]. Il prend donc ses quartiers au haras de Ashford Stud, au tarif de $ 150 000 la saillie.

Origines

Justify fait partie de l'avant-dernière production de Scat Daddy, étalon exceptionnel disparu prématurément. Double lauréat de groupe 1, Champagne Stakes à 2 ans et Florida Derby à 3 ans, Scat Daddy entra en 2008 au haras de Ashford Stud, appartenant au consortium irlandais de Coolmore. D'abord proposé à $ 30 000 la saillie, il fit la navette avec le haras australien de Coolmore et le haras Paso Nevado au Chili de 2009 à 2011 (il y sera trois fois tête de liste des étalons) pour les saisons de monte dans l'hémisphère sud. Face à une demande moindre qu'attendu, son prix de saillie baissa à $10 000 en 2011, avant de remonter à $ 17 500 en 2012 puis $ 30 000 en 2013, après que ses premiers produits se soient montrés en compétition. En 2015, l'année de sa mort, le tarif annoncé pour 2016 était passé à $ 100 000 en attendant d'être probablement doublé l'année suivante. C'est que Scat Daddy s'est avéré comme un reproducteur phénoménal, autant aux États-Unis qu'en Europe, où l'écurie Coolmore lui présente de nombreuses poulinières. En 2015, il battit le record détenu par son aïeul Storm Cat en 2002, du nombre de 2 ans vainqueurs de stakes en une saison. Parmi ses meilleurs produits, hormis Justify, on peut citer : Lady Aurelia (Prix Morny, King's Stand Stakes), Caravaggio (Phoenix Stakes, Commonwealth Cup) ou Mendelssohn (Breeders' Cup Juvenile Turf). Lorsque Justify remporta le Kentucky Derby, quatre rejetons de Scat Daddy avaient pris le départ, ce qui n'était jamais arrivé à un étalon. Il décède en , d'une crise cardiaque[9], à l'âge de 11 ans, alors qu'il était l'étalon le plus demandé d'Ashford Stud.

Côté maternel, Justify est issu de Stage Magic, une fille du crack Ghostzapper placée de groupe 3, elle même fille d'une placée des CCA Oaks (Gr.1). Stage Magic a également donné The Lieutenant, lauréat des All American Stakes (Gr.3) et troisième des California Stakes (Gr.2).

Pedigree

Origines de Justify
Père
Scat Daddy
2004
Johannesburg
1999
Hennessy Storm Cat
Island Kitty
Myth Ogygian
Yarn
Love Style
1999
Mr. Prospector Raise a Native
Gold Digger
Likeable Style Nijinsky
Personable Lady
Mère
Stage Magic
2007
Ghostzapper
2000
Awesome Again Deputy Minister
Primal Force
Baby Zip Relaunch
Thirty Zip
Magical Illusion
2001
Pulpit A.P. Indy
Preach
Voodoo Lily Baldski
Cap the Moment

Notes et références

  1. Maxime Bourrat, « Justify remporte les Preakness Stakes et continue sa quête de la Triple Couronne », Equidia, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « TDN Rising Stars », sur www.thoroughbreddailynews.com, (consulté le )
  3. Cédric Yetta, « Kentucky Derby : l'Europe n'a jamais été aussi près de l'exploit », Equidia, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Kentucky Derby : Justify, le nouveau joyau de Bob Baffert », Eurosport, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Le poulain Justify remporte le Derby du Kentucky », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Fin de carrière pour Justify », sur Jour de Galop (consulté le )
  7. (en-US) Joe Drape, « Justify Failed a Drug Test Before Winning the Triple Crown », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. Darren Rovell, « Triple Crown gives Justify $75M value », ESPN.com, (lire en ligne, consulté le )
  9. « Scat Daddy victime d'une crise cardiaque. », sur France sire (consulté le )
  • Portail équestre
  • Portail du sport
  • Portail des États-Unis
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.