Kōyū Ohara

Kōyū Ohara (小原宏裕, Ohara Kōyū), né le et mort le [1], est un réalisateur japonais surtout connu pour ses films Roman Porno Fairy In A Cage (1977) et la série des Pink Tush Girl (1978 - 1980). Il est l'un des réalisateurs des studios Nikkatsu aux talents les plus variés et des plus prolifiques avec huit films en 1979 à son actif. Ses préoccupations esthétiques l'on fait surnommer « le Roi du Pop Art Pornographique »[2].

Kōyū Ohara
Naissance
Tokyo (Japon)
Nationalité Japonais
Décès (à 57 ans)
Profession Réalisateur
Scénariste

Carrière

Les débuts

Kōyū Ohara est né le au Japon. Il attribue son intérêt pour le cinéma au fait que son grand-père travaillait comme réalisateur aux studios Nikkatsu et revendique avoir regardé jusqu'à 200 films par an lorsqu'il était enfant. Bien qu'il ait étudié le droit à l'Université Keiō et travaillé comme secrétaire d'un membre de la Chambre des représentants, il préfère passer l'examen d'entrée aux studios Shōchiku plutôt qu'à celui du barreau. Recalé, il se présente chez Nikkatsu et commence à travailler pour ces studios en 1961 en tant que réalisateur-assistant sous les ordres du réalisateur Koreyoshi Kurahara avec lequel il travaille aux côtés de Tatsumi Kumashiro (神代 辰巳, Kumashiro Tatsumi), le futur maître des Roman Pornos[3].

Nikkatsu : les Roman Porno

Ohara n'était pas très enthousiaste concernant la décision de Nikkatsu de recentrer son activité sur les Roman Porno, une version de films pinku eigas alors très en vogue. À cette époque, plusieurs réalisateurs et acteurs quittent les studios Nikkatsu plutôt que de travailler à la réalisation de films pornographiques. Ohara décide de rester en espérant devenir réalisateur à part entière. Il travaille comme assistant réalisateur en chef de Shōgorō Nishimura (西村 昭五郎, Nishimura Shōgorō) sur le premier des Roman Porno: Apartment Wife: Afternoon Affair (1971). L'année suivante, Ohara fait ses débuts en tant que réalisateur avec Passion: Ohichi's Love Song (1972). Le film est un succès. Après College Girl: Sex Equation (1973), un film classé parmi les dix meilleures ventes, Ohara devient l'un des réalisateurs les plus prolifiques de la firme Nikkatsu avec laquelle il travaillera exclusivement jusqu'au milieu des années 1980 produisant 42 films dont quatre se révèleront être parmi les dix films les plus lucratifs de tous les temps[4],[5].

Weisser résume le style d'Ohara en disant :

« Le réalisateur Ohara est l'un des cinéastes le plus sous estimé de chez Nikkatsu, [dont la valeur a été] finalement reconnue vers la fin des années 1990 lors de son incursion dans le pop art... Il était sans conteste le réalisateur le plus en vogue des studios mêlant la musique contemporaine aux scènes à la mode dans la plus pure tradition des films pinku eiga[6],[7]. »

Ohara est réputé pour sa faculté à réaliser avec succès des films roses dans des genres variés. C'est ainsi qu'il connaît la notoriété avec des films sadomasochistes tels que Fairy in a Cage (1977) et Wet Rope Confession. Lorsque Nikkatsu arrête la production de « films roses violents » à la suite de ''Rape! 13th Hour (Yasuharu Hasebe, 1976), Ohara reprend le genre en le modifiant dans Zoom Up: Rape Site (1979) puis réalise une série sur le thème des prisons pour femmes intitulée True Story of a Woman in Jail (L'histoire véridique d'une femme en prison) ainsi que le film rose Sister Lucia's Dishonor (Le déshonneur de sœur Lucie) (1978) et Wet Rope Confession: Convent Story (1979) ayant pour thème des nones dans un couvent s'adonnant à la lubricité. Il réalise des émissions enfantines pour la télévision tel que Three Sisters Shushutorian[8] ainsi que des films satyriques (Love Daydream, 1980) et des comédies roses comme I Like It From Behind (J'aime par derrière, 1981) sur le thème des femmes de chambre. Touche a tout, Ohara a également réalisé Lady Momoko's Adventure (Les aventures de Lady Mokomo, 1979), un film rose de science fiction[9].

Au cours de sa carrière, le réalisateur a fait travailler les plus grandes actrices des studios Nikkatsu dont la célèbre Naomi Tani dans Fairy in a Cage, Rope Hell (1978) et Fascination: Portrait of a Lady (1977) dont les scénarios ont tous été écrits par Oniroku Dan[10]. Après avoir réalisé quelques films « noirs », Ohara commence sa trilogie gaie Pink Tush Girl en 1978. Axés sur la vie dans une grande école et une musique populaire, ces films ont touché une audience aussi bien masculine que féminine[11].

L'après Nikkatsu

Les Roman Porno perdent peu à peu leurs inconditionnels. En 1982, Ohara s'envole à Hong Kong où il réalise des films pour le compte de la société Golden Harvest. China Scandal: Exotic Dance, coproduit par Golden Harvest et Nikkatsu connaîtra un brillant succès[12]. Il quitte définitivement Nikkatsu en 1984 pour recentrer ses activités sur la musique. Il réalise des vidéos musicales destinées à un public d'adolescents sous la marque Warner/Pioneer et d'autres studios d'enregistrements japonais[13].

Ohara ne travaille plus qu'à temps partiel dès 1988[14]. En 1999, le réalisateur est victime d'une attaque cérébrale en rentrant chez lui après avoir un peu trop bu et se blesse dans sa chute. Depuis, il s'est vu contraint de mettre un frein à son mode de vie ainsi qu'à la réalisation de films[15].

Filmographie sélective

La filmographie est extraite de :

Titre du film Parution Notes
Passionate: Ohichi's Love Song
Jouen Ohichi no koiuta
1972 Débuts
College Girls: Sex Equation
女子大生 SEX方程式
Joshidaisei: Sex hoteishiki
Japan's Pleasure District: Three Sisters at a Turkish Bath
にっぽん歓楽地帯 トルコ三姉妹
Nippon kanraku-chitai: toruko sanshimai
Secret of the College Girls: Part-Time Sex Pros alias Sex Phobia
秘)女子大生 SEXアルバイト
Maruhi joshidaisei: Sex arbeit
Man & Woman Sexology: Private Lessons
男女性事学 個人授業
Danjo seiji-gaku: kojin jugyo
True Story of Woman Condemned: Sex Hell
実録おんな鑑別所 性地獄
Jitsuroku onna kanbetsusho: sei-jigoku
True Story of Woman Condemned Continues
続実録おんな鑑別所
Zoku jitsuroku onna kanbetsusho
White Female Cat: Ecstasy at High Noon
白い牝猫 真昼のエクスタシー
Shiroi mesuneko: mahiru no ecstasy
New True Story of Woman Condemned to Hell
新・実録おんな鑑別所 -恋獄-
Shin jitsuroku onna kanbetsusho rengoku
Runa's Confession: "Men Crawling All Over Me"
ルナの告白 私に群がった男たち
Runa no kokuhaku: watashi ni muragatta otokotachi
Tokyo Secret Night Report: Warm Sap
東京(秘)ナイト・レポート 熱い樹液
Tokyo maruhi night report: atsui jueki
Student Mistress: Taste of a Virgin
学生情婦 処女の味
Gakusei mabu: shojo no aji
Fairy in a Cage alias Woman in a Cage
檻の中の妖精
Ori no naka no yosei
Female Convict 101: Sucks
女囚101 しゃぶる
Joshuu 101: Shaburu
Fascination: Portrait of a Lady
幻想夫人絵図
Genso fujin ezu
* Sister Lucia's Dishonor
修道女ルシア 辱<けが>す
Sudojo Lucia: kegasu
Pink Tush Girl
桃尻娘 ピンク・ヒップ・ガール
Momojiri musume: Pinku hippu gaaru
Rope Hell
縄地獄
Nawa jigoku
Wet & Rope alias Wet Rope Confession
修道女 濡れ縄ざんげ
Shudojo: nure nawa zange
Pink Tush Girl: Love Attack
桃尻娘 ラブアタック
Momojiri musume: rabu atakku
Kōichirō Uno's Female Gymnastic Teacher
宇能鴻一郎の女体育教室
Uno Koichiro no onna taiiku kyoshi
Zoom Up: Rape Site
ズームアップ 暴行現場
Zoom Up: boko genba
Lady Momoko's Adventure
桃子夫人の冒険
Momoko fujin no boken
Pink Tush Girl: Proposal Strategy
桃尻娘 プロポーズ大作戦
Momojiri musume: purpozu daisakusen
Red Fleeting Rain
赤い通り雨
Akai toori-ame
Love Daydream
愛の白昼夢
Ai no hakujitsumu
From the Back or From the Front
後から前から
Ushiro kara mae kara
Lady Caligula in Tokyo
東京カリギュラ夫人
Tokyo Caligula fujin
Essential Information for a College Girl
女子大生の基礎知識 ANO ANO
Joshidaisei no kiso chishiki: ano ano
I Like it From Behind
バックが大好き!
Bakku ga daisuki
Female Gymnastic Teacher: "Step and Open"
女体育教師 跳んで開いて
Onna taiiku kyôshi: funde hiraite
Pink Tush Girls: Slinking Classmates
桃尻同級生 まちぶせ
Momojiri dokyusei: machibuse
Seiko's Juicy Thighs: Zoom Up
ズームアップ 聖子の太腿
Zoom Up: Seiko no futomomo
White Rose Campus: Then Everybody Gets Raped
白薔薇学園 そして全員犯された
Shirobara gakuen: soshite zenin okasareta
Gigolo: A Docu-Drama
実録色事師 ザ・ジゴロ
Jitsuroku irogotoshi: The Gigolo
Oh! Takarazuka!
OH!タカラズカ
Oh! Takarazuka
China Scandal: Exotic Dance
チャイナスキャンダル 艶舞
China scandal: Enbu

Notes et références

  1. (en) Jasper Sharp, Behind the Pink Curtain: The Complete History of Japanese Sex Cinema, FAB, , 415 p. (ISBN 978-1-903254-53-0), p. 228
  2. Thomas Weisser & Yuko Mihara Weisser, 1998, p. 182, éditeur: Vital Books : Asian Cult Cinema Publications, Miami, Japanese Cinema Encyclopedia : The Sex Films, , 637 p. (ISBN 978-1-889288-52-9 et 1-889288-52-7)
  3. (en) Ohara, Kōyū. Interview avec Maki Hamamoto. (2000). "Kōyū Ohara Speaks Out!" Asian Cult Cinema, volume 27 (2e trimestre 2000), p.30.
  4. Ohara, p.32.
  5. Weisser, p.49.
  6. « Director Ohara is one of Nikkatsu's most underrated filmmakers, finally recognized in the late '90s for his forays into pop art... He was easily the studio's hippest director, interminably mixing contemporary music and fashionable events-of-the-day within the traditional pinku eiga format »
  7. Weisser, p.357
  8. Ohara, p.36.
  9. Weisser, p.134.
  10. Weisser, p.138.
  11. Weisser, p.313.
  12. Ohara, p.35.
  13. Weisser, p.78.
  14. Weisser, p.143.
  15. Ohara, p.38.

Voir aussi

Bibliographie

  • Thomas Weisser et Yuko Mihara Weisser, Japanese Cinema Encyclopedia: The Sex Films, 1998, éditeur: Vital Books : Asian Cult Cinema Publications, Miami, , 637 p. (ISBN 978-1-889288-52-9 et 1-889288-52-7)
  • Graham Lewis, "The Films of Kōyū Ohara", 1998, pp. 24-29, éditeur: Vital Books : Asian Cult Cinema Publications, Asian Cult Cinema, Vol. 27 (2e trimestre 2000), , 637 p. (ISBN 978-1-889288-52-9 et 1-889288-52-7)
  • (en) Ohara, Kōyū. entretien avec Maki Hamamoto. (2000). "Kōyū Ohara Speaks Out!", paru dans Asian Cult Cinema, Vol. 27 (2e trimestre, 2000, p. 24-29

Liens externes

  • Portail de la télévision
  • Portail de la réalisation audiovisuelle
  • Portail du cinéma japonais
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.