Kemoch
Kemoch ou Kemosh, aussi appelé Kamosh, Chamôs ou Chemosh est le dieu des Moabites. Il est vocalisé כְּמוֹשׁ (kĕmôš) dans le texte massorétique de la Bible hébraïque, mais il écrit χαμώς (kamos) dans la Septante. La vocalisation de la Septante correspond à la vocalisation originale, tandis que le texte massorétique semble être une distorsion[1]. Dans la stèle de Mesha, il est écrit כמש (kmš), c'est-à-dire sans la lettre vav[2].
Le dieu Kemosh, sous la forme Kamish, est attesté à Ebla et dans le toponyme Karkemish « quai de Kamish ». Son nom apparaît comme une divinité mineure à Ougarit où il est écrit kmṯ. Une liste akkadienne de dieux l'identifie au dieu mésopotamien des Enfers Nergal[2]. Kemoch figure dans la stèle de Mesha comme la principale divinité de Moab. Les Moabites l'honorent jusqu'à la période perse. Kemosh apparaît comme un élément théophore dans plusieurs noms de rois moabites et dans des noms de particuliers retrouvés sur des sceaux ou dans des papyrus égyptiens. Sous l'influence de la culture grecque, il est ensuite assimilé au dieu grec de la guerre Arès. Dibon, la capitale de Moab est alors renommé en Areopolis[1].
Le livre des Juges indique de manière erronée que Kémosh est le dieu des Ammonites (Jg 11,12-24). La Souda, une encyclopédie byzantine du Xe siècle se trompe également lorsqu'elle indique que Kémosh est le dieu de la ville de Tyr et des Amorrites[1].
Selon la Bible, le roi moabite Mesha lui aurait offert son fils en holocauste lorsque sa ville, Qir-Hareset, fut assiégée par les armées alliées du roi d'Israël, Joram, et du roi de Juda, Josaphat[3]. Kemoch est qualifié par les auteurs de la Bible hébraïque d'« abomination de Moab » ou d'« ordure de Moab » (1R 11,7). Influencé par ses femmes étrangères, dont certaines sont moabites ou ammonites, le roi Salomon consacre à Kemoch un haut lieu de cultes aux portes de Jérusalem. Plus tard, le pieux roi Josias met un terme à son culte, à l'occasion de la dernière grande réforme religieuse avant l'Exil à Babylone. Le temple de Kemoch est alors « souillé », c'est-à-dire inapte à tout usage religieux.
Références
Bibliographie
- (en) H.-P. Müller, « Chemosh », dans K. van der Toorn, B. Becking et P. W. van der Horst (dir.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leyde, Boston et Cologne, Brill, (ISBN 978-90-04-11119-6), p. 186-189
- (en) Bustanay Oded, « Chemosh », dans Fred Skolnik et Michael Berenbaum (dir.), Encyclopaedia Judaica, vol. 4, Thompson Gale et Keter Publishing House, , 2e éd.
- Thomas Römer, « L'énigme de ‘Ashtar-Kemosh dans la stèle de Mésha », dans I. Finkelstein, C. J. Robin et T. Römer, Alphabets, Texts and Artifacts in the Ancient Near East : Studies presented to Benjamin Sass, Paris, Van Dieren, p. 385-394
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