Karakalpakistan
Le Karakalpakistan (en karakalpak Qaraqalpaqstan / Қарақалпақстан ; en ouzbek Qoraqalpogʻiston), officiellement la République du Karakalpakistan (en karakalpak Qaraqalpaqstan Respublikası / Қарақалпақстан Республикасы ; en ouzbek Qoraqalpog‘iston Respublikasi), anciennement connue sous les noms de République autonome des Karakalpaks ou Karakalpakie créée en 1925 sous l'époque soviétique, est une région administrative d'Ouzbékistan, la seule à avoir le statut de république autonome. Sa capitale est Nukus en ouzbek, ou No‘kis en karakalpak. Les langues ouzbèke et karakalpake sont co-officielles.
République du Karakalpakistan Qaraqalpaqstan Respublikası / Қарақалпақстан Республикасы (kaa) | |
Armoiries. |
Drapeau. |
Carte de l'Ouzbékistan mettant en évidence le Karakalpakistan (en jaune) | |
Administration | |
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Pays | Ouzbékistan |
Statut politique | République autonome |
Capitale | Nukus |
Gouvernement - Président |
Moussa Ierniazov |
Démographie | |
Population | 1 814 500 hab. (2017) |
Densité | 11 hab./km2 |
Langue(s) | Karakalpak, ouzbek |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 02′ 24″ nord, 58° 51′ 36″ est |
Superficie | 161 358 km2 |
Histoire
Pendant près d'un millénaire, de 500 av. J.-C. à 500 apr. J.-C., la région qui aujourd'hui est connue sous le nom de Karakalpakistan était une zone agricole qui tirait sa fertilité de l'irrigation intensive offerte par la mer d'Aral. Stratégiquement central, ce territoire était contesté par les seigneurs locaux comme le prouvent la présence de plus de 50 forteresses construites à travers les siècles parsemée à travers toute la région. Les premiers écrits étrangers relatant la présence des Karakalpaks, peuple nomade d'éleveurs-pécheurs datent du XVIe siècle. Son incorporation à l'Empire russe date de 1873, année à laquelle la région fut cédée par le khanat de Khiva au tsar. Durant l'époque soviétique, la région jouissait d'une certaine autonomie jusqu'en 1936 lorsqu'elle fut placée sous le contrôle de la république d'Ouzbékistan. Le territoire connu une forte période de prospérité jusque dans les années 1960, après quoi le recul de la mer d'Aral causa un appauvrissement général de la population qui tirait notamment sa richesse de l'exploitation des eaux. Aujourd'hui, le Karakalpakistan est l'une des régions les plus pauvres de l'Ouzbékistan et souffre de nombreuses épidémies infectieuses ainsi que de fréquentes sécheresses.
Démographie
La population de Karakalpakie est estimée à 1,8 million d'habitants, dont 400 000 font partie de l’ethnie karakalpake, 400 000 de l’ethnie ouzbèke et 300 000 de l’ethnie kazakhe. Les Karakalpaks étaient autrefois des bergers et pêcheurs nomades, et ont été pour la première fois mentionnés au XVIe siècle. Leur nom signifie chapeau noir, mais la culture karakalpake a été si bien décimée lors de l’époque communiste[réf. nécessaire] que la signification de ce chapeau noir est désormais inconnue[réf. nécessaire]. La langue karakalpake est considérée comme étant plus proche de la langue kazakhe que de la langue ouzbèke. Il est parfois suggéré que le groupe ethnique karakalpak serait une invention du gouvernement soviétique, dans le but de diviser la population kazakhe[réf. nécessaire]. La langue s’écrivait dans un alphabet cyrillique modifié lors de l’époque soviétique. Elle s’écrit désormais en principe avec l’alphabet latin, le cyrillique étant toujours usité.
Mise à part la capitale, Nukus, les autres grandes villes sont Xo‘jeyli ((kaa) Xojeli ; (ru) Ходжейли), un site important de ruines khorezmiennes, et Mo‘ynoq ((kaa) Moynaq, (ru) Муйнак), un ancien port sur la mer d’Aral qui s’en trouve aujourd’hui éloigné de plusieurs kilomètres.
Économie
L'économie de la région, autrefois hautement dépendante de la pêche, est maintenant principalement tournée vers le coton, le riz et le melon. L'énergie hydroélectrique d'une grande centrale construite par les soviétiques sur l'Amou Darya est également une source importante de revenus.
Le delta de l'Amou Darya était autrefois densément peuplé, et on y trouvait une agriculture basée sur un système d'irrigation extensif depuis des millénaires. À l'époque des Khorezm, la région disposait d'une puissance et d'une prospérité importantes. Cependant, les changements climatiques progressifs et le désastre écologique de la mer d'Aral à la fin du XXe siècle ont anéanti la Karakalpakie. Les anciens oasis, rivières, lacs, marais, forêts et fermes se sont asséchés, stérilisés par le sel porté par le vent depuis l'ancien lit de la mer d'Aral. Les températures estivales ont augmenté de plus de 10 °C tandis que celles hivernales ont baissé d'autant, entraînant une hausse considérable des problèmes sanitaires en général et respiratoires en particulier.
Politique
La région est hôte de plusieurs mouvements demandant le détachement du Karakalpakistan du reste du pays. Les scénarios envisagés par ses groupes incluent l'indépendance, mais aussi le rattachement au Kazakhstan ou à la Russie.
Au début du mois de , des troubles ont opposé des manifestants anti-gouvernementaux et les forces de sécurité dans le nord-ouest du pays. Dix-huit personnes sont mortes à Noukous. Le déroulement des évènements reste flou, les autorités ayant censuré les médias. L'état d'urgence a été décrété pour une période d'un mois. La foule des manifestants voulait dénoncer un projet de réforme réduisant l'autonomie du Karakalpakistan au sein de l'Ouzbékistan[1].
Notes et références
Notes
Références
- D.V. Ossel et Belga, « Ouzbékistan : 18 morts lors des manifestations la semaine dernière », RTBF, (consulté le )
- « Uzbekistan », World's Statesmen.
- Slavomír Horák, « Separatism in Uzbekistan? Karakalpakstan after Crimea », The Central-Asia-Caucasus Analyst.
- (en) « Karakalpakstan parliament head Musa Yerniyazov dies of COVID-19, as several other top Uzbek officials undergo treatment », sur Fergana News.
- (en) « New chairman of Karakalpakstan Jokargy Kenes elected », sur Tashkent Times.
- Slavomír Horák, « Qoraqalpog‘iston Vazirlar Kengashiga yangi rais tayinlandi », Gazeta.
Bibliographie
- S. Daniyarov, B Daniyarova et T. Tochtemirova, Ouzbekistan, Paris, Guides peuples du monde, , 478 p. (ISBN 9 782907629 867), p. 231-238
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