Karima Baloch

Baloch a commencé sa carrière de militante des droits de l'homme et de l'indépendance en 2005, lorsqu'elle a participé à une manifestation à Turbat sur les disparitions forcées dans la province pakistanaise du Baloutchistan, où elle portait la photo d'un de ses proches disparus. Elle a rejoint l'Organisation des étudiants baloutches (BSO) en 2006, occupant plusieurs postes différents et devenant finalement présidente de l'organisation en 2015.

Pendant ces années, Baloch a voyagé dans tout le Baloutchistan, organisant des programmes de sensibilisation tels que des protestations et des rassemblements. Un article d'OZY de 2014 sur elle indique :

"À Islamabad, la capitale du Pakistan, Karima est considérée comme un acteur politique dangereux et une menace pour la sécurité de la nation. Pendant ce temps, à mille kilomètres au sud-ouest, au fin fond du Baloutchistan, elle est un héros local et une lueur d'espoir."

En 2015, Baloch s'est exilée après que des accusations de terrorisme ont été déposées contre elle par l'État pakistanais, sa sœur cadette Mahganj Baloch déclarant : " Elle n'est pas partie à l'étranger parce qu'elle le voulait, mais parce que... le militantisme à visage découvert au Pakistan était devenu impossible. "Un an plus tard, en 2016, elle a obtenu l'asile au Canada, où elle a vécu jusqu'à sa disparition et sa mort en décembre 2020 En 2016, après le discours public du Premier ministre indien Narendra Modi à l'occasion du jour de l'indépendance de l'Inde, dans lequel il a mentionné la situation au Baloutchistan pakistanais, Baloch s'est adressé à lui dans une vidéo et l'a remercié d'avoir mentionné la question, déclarant : "Nous mènerons notre propre guerre, vous êtes juste notre voix" (traduction).

Baloch a été incluse dans la liste des 100 femmes par la BBC en 2016, où elle a été identifiée comme une activiste politique qui " milite pour l'indépendance du Baloutchistan du Pakistan " Baloch a énuméré Dad Shah et Hatun Bibi - tous deux des rebelles baloutches qui ont combattu l'État impérial d'Iran dans le Baloutchistan iranien - comme les principales inspirations derrière son activisme. En 2018, elle a soulevé des questions liées à l'inégalité des sexes au Pakistan au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Elle a également soulevé des questions liées au Baloutchistan au Canada, notamment lors d'une réunion à Toronto, où elle a mentionné "l'occupation" du Baloutchistan par le Pakistan.

Baloch a été vu vivante pour la dernière fois le 20 décembre 2020[30][31] Le 22 décembre 2020, son cadavre a été retrouvé au bord de l'eau à Toronto[32][33] Le service de police de Toronto a initialement déclaré que son corps avait été retrouvé près du lac Ontario, bien qu'aucun autre détail n'ait été donné CBC News a rapporté qu'un ami proche et militant baloutche, Lateef Johar, a déclaré que "les agents avaient dit à sa famille qu'elle avait été retrouvée noyée dans l'eau". Des manifestations à petite échelle exigeant une enquête sur sa mort ont eu lieu au Baloutchistan pakistanais et au Canada ; les groupes ethniques minoritaires baloutches, pachtounes et sindhis au Canada ont publié une déclaration commune à cet égard. La police canadienne a reconnu les préoccupations entourant la mort de Karima Baloch, mais a déclaré qu'elle n'avait trouvé aucune preuve d'acte criminel, et a conclu que sa mort était "non criminelle". Chris Alexander, l'ancien ministre canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, a déclaré dans un tweet : " Tous ceux d'entre nous qui connaissaient Karima considèrent que les circonstances de sa mort sont profondément suspectes. Nous ne devons négliger aucune piste pour découvrir et affronter la réalité de ce qui lui est arrivé".

Manifestation en réaction à sa mort, au Pakistan.

• (en) « Karima Baloch: Pakistani rights activist found dead in Toronto », sur bbc.com, 22 décembre 2020

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