Gaspard Jodoc Stockalper
Gaspard Stockalper (en allemand Kaspar Stockalper vom Thurm) (né le à Brigue, mort le )[1] était un marchand, banquier, homme politique, militaire et entrepreneur suisse.
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Naissance | |
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Décès |
(à 81 ans) Brigue-Glis |
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Distinction |
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Extension du commerce
Surnommé le « Roi du Simplon » ou le « Grand Stockalper », il érigea un empire commercial à l'époque de la guerre de Trente Ans en profitant du col du Simplon pour importer exporter des marchandises. Basé initialement à Brigue, il étendit son empire et prit en charge la formation de troupes mercenaires. Stockalper possédait des entreprises en France, en Espagne et nouait des liens économiques avec les grandes Cours royales. Il a également exploité les ressources minières du Valais : or, plomb, cuivre et fer ; Louis XIV lui enviait d'ailleurs sa fortune. Il règne également sur le transport de la soie entre Lyon et Milan et sur la poste entre Genève et la Lombardie[2].
Monopole du sel
En 1648, il devient maître du sel en Valais, un titre attribué par la Diète et qui lui offre un monopole complet sur cette denrée. À l'époque le sel était un élément stratégique dans le commerce de Stockalper et servait également de moyen de pression politique. Le Haut-Valais était approvisionné par l'Italie tandis que le Bas-Valais recevait du sel français ou espagnol.
Pour améliorer le transport du sel, il lança un projet de canal dans le Bas-Valais, le canal Stockalper[3], qui fut creusé près du Rhône entre 1651 et 1659 de Vouvry à Collombey-Muraz. Son château à Brigue, vendu en 1948 à la commune par ses descendants, fut construit entre 1658 et 1678. Stockalper y siégeait et y entreposait également ses marchandises. En tant que maître d'ouvrage, il fut à l'origine de l'église Mariä Himmelfahrt à Glis, du collège jésuite de Brigue et du monastère des ursulines ainsi que d'un hospice au Simplon[2].
Chute
Mais le vent tourna pour l'homme d'affaires et quatre dizains (Loèche, Sion, Sierre et Viège) s'associèrent secrètement pour déposer une plainte auprès de la Diète. Par jalousie, le Grand Stockalper fut destitué le , condamné à une lourde amende, une perte de privilèges et perdit de facto le monopole du sel. Une année plus tard, en , un tribunal prononça la peine de mort à l'encontre du « roi du Simplon ». Afin d'avoir la vie sauve, il s'enfuit à Domodossola au début du mois d'octobre.
Après avoir laissé les esprits s'apaiser, il revint triomphant le . La Diète décida d'abandonner une partie des charges et l'assigna à domicile.
Origine et Descendance
La famille von Stockalper établit avec précision son ascendance dès la fin du XVe siècle, mais aurait déjà été anoblie par Charlemagne, vers l'an 800. La descendance a donné au Valais et à la Suisse de nombreux magistrats, chefs militaires et dignitaires religieux (cf. Almanach généalogique suisse 1936, p. 684-695).
Titres de noblesse
Il fut fait Chevalier Romain par le nonce du pape, reçut de l'empereur Ferdinand III la dignité de Chevalier de l'Empire et obtint du duc Charles-Emmanuel de Savoie la baronnie de Duingt ; le Roi Soleil, Louis XIV, l'avait décoré des Ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit.
Fonctions et titres
Durant son règne, Stockalper a multiplié les titres et les mandats politiques[4].
Titre | Période |
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Châtelain du dizain de Brigue | 1638 |
Colonel de la Morge | 1645 |
Gouverneur de Saint-Maurice | 1646-1647 |
Châtelain de Martigny (à vie) | 1646-1691 |
Maître du sel en Valais | 1648 |
Chancelier | 1652-1670 |
Grand bailli | 1670-1678 |
Articles connexes
Références
- Marie-Claude Schöpfer Pfaffen (trad. Laurent Auberson), « Gaspard Stockalper de la Tour », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
- Christian Regat - François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie - Chablais, Faucigny, Genevois, Cabédita, 1994 (ISBN 9782882951175), p. 74.
- Le Canal Stockalper
- Encyclopedie
Liens externes
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