Kayssoun

Kayssoun est le titre distinctif d'une loge maçonnique fondée à Damas le 27 juin 1922 sous les auspices de la Grande Loge de France et portant le n°506.

Kayssoun
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Pays
Organisation
Affiliation

Historique

Le terme « Kayssoun » est à chercher du côté du Mont Qasioun (en) près de Damas signifiant « dur et sec » dans la langue syriaque, caractéristique de cette montagne rocheuse et aride[1].

Fondée en 1922, la loge tient à ses débuts ses réunions au premier étage de la Banque de Syrie avant d'implanter ses locaux et son temple dans la rue Al Manak près du souk Sarouja[2]

Les fondateurs de la loge sont recrutés par défaut : avec la fermeture d'ateliers comme « Light of Damascus », Kayssoun devient l'un des seuls ateliers français à Damas, et récupère alors les anciens francs-maçons sans loge et de nouveaux membres[2].

Implication de la loge dans la société syrienne

En 1929; les membres de la loge Kayssoun[3]. participent à l'amélioration de la vie et la santé de la société Syrienne ; par exemple avec cette décision prise lors de l'une de ses séances de travail, de créer un hôpital antituberculeux, et un grand nombre de donateurs prêts à participer à cette édification[4].

Au cours du 19e siècle, la plupart des élites politiques du pays appartiennent à la franc-maçonnerie qui se présente de plus en plus comme un club militant et une annexe des partis. En 1924, par exemple, tous les portefeuilles de ministres du gouvernement seront attribués aux membres de la loge Kayssoun de Damas[5],[6].

La loge Kayssoun fut mise en sommeil à la suite des lois antimaçonniques de Vichy qui s'appliquent alors dans une Syrie sous mandat Français[7].

Personnalités notables membre de la loge

Année Nom de l'affilié commentaire
? Saadallah al-Djabiri Homme politique syrien, deux fois Premier ministre de Syrie Membre affilié[8]
1923 - Ibrahim Hananou Homme politique syrien, fondateur du parti indépendantiste Bloc national Membre initié dans cette loge en juillet 1923[9]
? Housni al-Barazi Homme politique syrien et ancien Premier ministre de 1942 à 1943. Membre initié dans cette loge[8]
? Ihsan al-Jabiri Homme politique syrien, maire d'Alep, l'un des fondateurs du journal La Nation arabe en 1930 Membre affilié[8]
? Sami Mardam-Bey Homme politique syrien, élu député et vice président de la fédération syrienne Membre affilié[8],[6]
? Jamil el-Oulchi Président de la République Syrienne (du 17 janvier au 25 mars 1943) Membre initié dans cette loge[8]
? Abd al-Rahman al-Kayyali membre du mouvement nationaliste syrien, ministre de la Justice durant deux mandats Membre initié dans cette loge[8]
1924 - Fawzi Al-Ghazi Homme politique et de loi syrien, est l'un des fondateurs du Bloc national et auteur de la première constitution républicaine de Syrie de 1928 Membre affilié[8]
1923 - Fakhri al-Baroudi Leader politique syrien, l'un des fondateurs du Bloc national, et reconnu dans le monde arabe comme résistant et poète, artisan d'un souffle nouveau dans la musique et l'art. Membre initié dans cette loge[8]
? Youssef Ataallah Ministre de l'agriculture de Syrie en 1918 Membre affilié[8]
1922 Husni Al-Jundi Directeur du service de contrôle de santé à Damas[2] Premier vénérable maître de la loge[2]
? Jalal al-Din Juhdi Ministre de la Justice de Syrie vers 1920 Membre affilié

travaillant dans les hauts grades[8]

? Hassan al-Hakim Homme politique syrien, Responsable du gouvernement pendant la Seconde Guerre mondiale et au milieu des années 1950 ; il est l'un des pères fondateurs de la République syrienne et l'un des rédacteurs de sa constitution en 1950. Membre initié dans cette loge[8]
? Hachem al-Atassi Homme d'État syrien, qui a été président de la Syrie de 1936 à 1939, de 1950 à 1951 et en 1954. Membre affilié dans les années 1920 [8]
? Hanna Malek Magistrat et secrétaire général de la présidence du Conseil syrien Vénérable maitre de la loge en 1937

Notes et références

  1. (ar) Yassin Abdel Rahim, Encyclopédie de la langue vernaculaire syrienne, Damas, Syrian General Organization of Books, , p. 1817
  2. Thierry Millet, Le tablier et le tarbouche: francs-maçons et nationalisme en Syrie mandataire, Classiques Garnier, (ISBN 978-2-8124-2563-9, lire en ligne), p. 62
  3. Jean Martin, « Le tablier et le tarbouche : francs-maçons et nationalisme en Syrie mandataire / Thierry Millet » (pdf), Les recensions de l’Académie, , p. 1 (lire en ligne)
  4. « Les Echos ["puis" : de Damas]. Journal bi-hebdomadaire », sur Gallica, (consulté le ), p. 3
  5. Thierry Zarcone, Le croissant et le compas: Islam et franc-maçonnerie, de la fascination à la détestation., Dervy, (ISBN 978-2-84454-862-7, lire en ligne), p. 104
  6. Thierry Millet, « La Franc-maçonnerie en Syrie sous l’administration française (1920-1946). Attraits et rejets du modèle français », Cahiers de la Méditerranée, no 72, , p. 377–402 (ISSN 0395-9317, lire en ligne, consulté le )
  7. « Recherche loge Kayssoun et JORF », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  8. Jean Marc Aractingi, Dictionnaire des Francs maçons arabes et musulmans, Amazon editions,
  9. Thierry Millet (paragraphe 17), « La Franc-maçonnerie en Syrie sous l’administration française (1920-1946). Attraits et rejets du modèle français », Cahiers de la Méditerranée, no 72, , p. 377–402 (ISSN 0395-9317, lire en ligne, consulté le )


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