Kieselguhr
Le kieselguhr (ou kieselgur, terme d'origine bas allemande) est une variété de diatomite, une roche sédimentaire siliceuse d'origine organique et fossile, se composant de restes fossilisés de diatomées. Il est également appelé célite (nom de marque lexicalisé, utilisé en chimie), terre de diatomée et terre d'infusoires.
Kieselguhr | |
Échantillon de célite. | |
La granulométrie du kieselguhr est généralement comprise entre 10 et 200 µm. Il est tendre et très léger en raison de sa forte porosité. Cette dernière propriété lui permet d'être utilisé pour la filtration dans l'industrie, notamment pour le vin et en brasserie.
Formation
La célite est le résidu siliceux des valves de diatomées. Elle est récupérée après sédimentation.
Utilisations
L’essentiel de l’usage de la célite est la filtration, les autres usages étant aussi variés que la stabilisation d’explosif, la destruction d'insectes ou l'abrasion.
Filtration
La filtration sur célite permet de retenir des particules de plus faible dimension que la filtration sur sable. Pour cette raison, la célite est utilisée pour l'épuration des eaux, par exemple des piscines. Contrairement au filtre à sable, la célite n’est pas régénérée.
La filtration sur célite est également pratiquée en chimie pour éliminer des résidus solides qui passeraient au travers d’un filtre en papier, ou qui boucheraient les dispositifs de filtration plus performants (frittés, membranes).
La granulométrie de la célite est idéale pour la filtration du vin qui peut ainsi être efficacement clarifié (voir photo).
Stabilisation d'explosif
Alfred Nobel a utilisé la célite pour stabiliser la nitroglycérine et empêcher qu’elle n’explose au choc. L’ensemble nitroglycérine-célite a été breveté sous le nom de dynamite en 1867. La célite absorbe jusqu'à 70 % de son poids de nitroglycérine[1].
Insecticides en extérieur
Il sert également de pesticide naturel et non toxique, notamment en agriculture biologique : les particules de silice provoquent des lésions du tube digestif des insectes, en particulier les blattes, et des lésions superficielles de la carapace qui entraînent leur mort par déshydratation. Cette méthode est aussi efficace pour l'éradication des punaises de lit (voir l'article). Devant l'augmentation des surfaces et des produits issus de l'agriculture biologique, la terre de diatomée est de plus en plus étudiée par rapport à ses performances. De plus, la terre de diatomée de qualité alimentaire est proposée en vente dans le but de proposer aux propriétaires d'animaux domestiques et d'élevage, une alternative aux produits de synthèse. À ce titre, les institutions de recherche gouvernementale s'intéressent de plus en plus à l'efficacité de ce produit. Certains laboratoires ont notamment mené des études, destinées à savoir pourquoi certaines terres de diatomée faisaient preuve d'un résultat positif par rapport à d'autres, et démontraient ainsi une supposée efficacité. La méthodologie scientifique consiste entre autres à déterminer quels éléments chimiques, constituaient une pertinence dans l'action insecticide du produit. Effectivement, la terre de diatomée est composée en plus du dioxyde de silicium, d'une certaine quantité d'autres minéraux[2], dont des oligo-éléments. Le problème majeur rencontré par les éleveurs peut être la persistance des infestations, malgré l'application du produit. Une équipe du département d'entomologie indienne[3] dont le pays est particulièrement concerné par les problèmes de rendement agricole, a effectué des analyses : leur conclusion a montré dans leur cas une optimisation de l'effet insecticide, lorsque la terre de diatomée contenait une quantité significative d'oxyde de calcium et d'oxyde de manganèse. D'où la stratégie qui pourrait consister à associer plusieurs marques de terre de diatomée, afin d'améliorer les effets.
Insecticides en intérieur
La terre de diatomée est parfois utilisées pour tuer les punaises de lit afin de dessécher ces insectes : une solution ancestrale consiste à répandre de la terre de diatomée autour du lit[4] et même dans le lit (version alimentaire), ainsi que dans le reste du logement. C'est un insecticide mécanique inoffensif pour les animaux domestiques et les humains, peu coûteux à l'usage et qui se nettoie d'un simple coup d'aspirateur.
À noter qu'après quelques jours, la terre de diatomée absorbe de l'eau et de la poussière et perd son efficacité. Donc la poudre est à aspirer et à renouveler régulièrement.[réf. nécessaire]
Une exposition prolongée d'une personne peut cependant exposer à un risque de pneumoconiose, comme la silicose, du fait de sa teneur en silice cristalline (variable selon les terres de diatomée utilisées). La terre de diatomée n'agit que sur les punaises adultes, il faut donc en répandre régulièrement tant qu'il reste des œufs à éclore. Son efficacité s'applique à tous les insectes, même bénéfiques, en absorbant la couche de cire qui leur permet de conserver leur hydratation corporelle, ce qui les dessèche en quelques jours. Il vaut donc mieux éviter d'en répandre à l'extérieur du logement[5].
Autres applications
L’utilisation de la célite comme abrasif, par exemple dans le dentifrice, est possible mais également pour le polissage de métal. C'est un abrasif doux.
Ce matériau rentre dans la composition de certains ciments et bétons.
Thermostable, il peut subir une forte calcination et ne se transforme pas par dessiccation. Poreux, il peut servir d'isolant thermique.
Il entre également dans la composition des agents de texture pour certaines préparations de tabacs à chiquer.
Origine
La célite est issue d'algues brunes appelées chromophycophytes. Ces algues vivent soit seules, soit en groupe, réunies en ruban. Elles peuvent également adhérer à d’autres plantes aquatiques, sans toutefois avoir un statut de parasite[1].
Les diatomées se rencontrent dans la nature dès que de l’humidité est présente (mer, eau douce).
Notes et références
- Les Diatomées
- Wanekat, « Etudes scientifiques et avis sur la terre de diatomée : chat, puces, insectes », sur Wanekat, (consulté le )
- (en) « Use of diatomaceous earth for the management ofstored-product pests », sur Researchgate.net,
- Yannick Tenet, Gilles Clémençon, Pierre-Alain Jaussi, Briag Bouquot, Beat Lambert, Élodie Steen, Maya Schmid, Didier de Giorgi, Benoît Mayer, « L’invasion des punaises de lit », RTS Un, Radio télévision suisse « MAP [mise au point] », (lire en ligne [[vidéo] présentation : Catherine Sommer]) « Elles colonisent bureaux, appartements, cinéma et même la classe affaire de certains avions... »
- Questions et réponses au sujet des punaises des lits, décembre 2010, sur le site Santé et Service sociaux du Canada.
Voir aussi
Articles connexes
- Bentonite (argile gonflante)
- Smectite (argile gonflante)
- Tamis moléculaire
- Terre à foulon (argile smectitique)
- Ponce
- Zéolithe
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