Kigali

La ville fut désignée de manière officielle en référence au mont Kigali au pied duquel elle se trouvait. En kinyarwanda, le préfixe classificateur ki- désigne les objets et les êtres inanimés, tandis que l'adjectif -gali signifie « vaste, très grand ». La traduction de nom Kigali est approximativement « grand mont »[1].

Boulevard à Kigali.

Kigali fut fondée en 1907 centre administratif pendant la colonisation allemande par Richard Kandt, à l'époque où la capitale traditionnelle du Rwanda était le siège du Mwami (roi) à Nyanza, alors que le centre culturel du pays était à Butare, alors appelé Astrida[2].

Les forces belges ont pris le contrôle du Rwanda et du Burundi en 1916, au cours de la Première Guerre mondiale, et ont obtenu la souveraineté d'un mandat de la Société des Nations en 1919[3].

En 1962, au moment de la décolonisation, Kigali fut préférée à Butare comme capitale, grâce à sa position centrale[4]. Depuis, la ville s'est rapidement agrandie et est maintenant devenue le centre politique, économique et culturel du pays.

Le 6 avril 1994, Kigali fut le théâtre de l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, qui fut l'événement déclencheur du génocide des Tutsis au Rwanda, lequel a tué 800 000 personnes dont 300 000 dans la capitale. Depuis, la majorité de la population de Kigali est constituée de personnes âgées de moins de 50 ans.

Après 1994, de très nombreux Rwandais revenus d'exil, en particulier des tutsis ou des anciens opposants hutus au régime du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND) s'y sont installés. La ville a connu un virage économique et a changé totalement de physionomie. Le centre de la ville est l'un des premiers en Afrique à être devenu piétonnier, selon la volonté des autorités d'arrêter le trafic routier.

Le Kigali Genocide Memorial, Mémorial du génocide à Kigali, a été établi dans le quartier Gisozi de Kigali.

Perchée à 1 500 mètres d'altitude, Kigali est constituée de plusieurs collines et a donc un relief très vallonné. Elle est contournée par la rivière Nyabarongo. Du point-de-vue administratif, la ville de Kigali constitue un territoire hors des quatre provinces qui découpent le Rwanda (Nord, Sud, Est, Ouest). Elle est elle-même découpée en trois districts correspondant aux anciennes communes (Gasabo, Kicukiro et Nyarugenge), en 35 secteurs et en de nombreux cellules et villages.

Comme c'est le cas dans de nombreuses villes rwandaises, les quartiers de Kigali s'articulent autour de collines et de quartiers qui portent des noms faisant référence à des lieux connus (comme un hôtel ou une administration) et servent ainsi de repères géographiques aux habitants qui dans leur grande majorité, ignorent le nom des rues. Celles-ci ont toutefois fait l'objet d'un plan de grande envergure afin de les numéroter en fonction de la province et du district (exemple : KG 569, KK 453 ou SH 5).

Ces dernières années ont également vu l’aboutissement de grands travaux afin d'asphalter le réseau secondaire et tertiaire de la capitale et de passer à deux bandes les axes structurants.

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  Kigali vu par satellite SPOT
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  Relief de Kigali.
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  Carte des principales banlieues de Kigali.

L’université du Rwanda a été fondée en 2013.

En 2017, le deuxième campus de l'African Leadership University est fondé à Kigali, avec l'ambition de former la future élite intellectuelle africaine[5].

La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport international de Kigali situé à environ 10 km à l'est de cette ville. Un nouvel aéroport est en construction à Bugesera depuis 2017[6]. La ville (comme pratiquement tout le Rwanda) est desservie par de nombreuses "moto-taxi", plus chères que les transports en commun mais meilleur marché et souvent plus rapides que les "taxi-voitures".

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  Aéroport international de Kigali
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  Bus des transports en commun de Kigali.
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  Station de bus de Nyabugogo.

Église catholique de la Sainte-Famille à Kigali.

Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Kigali (Église catholique), Lutheran Church of Rwanda (Fédération luthérienne mondiale), Province of the Anglican Church of Rwanda (Communion anglicane), Union des églises baptistes au Rwanda (Alliance baptiste mondiale), Assemblées de Dieu [7]. Il y a aussi des mosquées musulmanes, concentrées dans le quartier de Nyamirambo ainsi que la salle du royaume des témoins de Jehovah (TJ)[8] à Remera.

Depuis plusieurs années, la capitale rwandaise est considérée comme la ville la plus propre du continent africain, reconnue comme tel par ONU Habitat qui lui a décerné cette distinction pour la troisième année consécutive en 2016[9]. La ville s'impose comme capitale « modèle » en termes de propreté et d’innovation, grâce à l'implication de ses habitants dans le cadre notamment de l'« Umuganda », journée de travaux communautaires d'intérêt général, obligatoire, organisée tous les derniers samedis du mois, à laquelle aucune absence non justifiée n’est tolérée sous peine d'amende pouvant aller jusqu'à 5 euros environ[10]. Depuis 2010, une « journée sans voiture » a été également instaurée tous les mois[10]. Cette initiative est associée une politique promouvant les circulations douces visant à désengorger la circulation automobile du centre-ville par l'aménagement de voies piétonnes et de pistes cyclables qui devraient à terme êtres intégrées au réseau de transport en commun[11].

Enfin, comme dans tout le Rwanda, les sacs plastiques et emballages non biodégradables sont totalement prohibés[10]. La ville a aussi mis en place une collecte des déchets permettant leur recyclage. Ainsi, les résidus sont donc triés par les habitants selon cinq typologies : organique, papier/carton, plastique, déchet inertes ou dangereux. Seul ce dernier est incinéré tandis que le reste est recyclé dans les centres de la ville[12].

À leur vingt-huitième réunion tenue du 10 au 15 novembre 2016, les 197 Parties au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone (Protocole de Montréal) sont parvenues à un accord sur une réduction progressive de leur consommation et de leur production d’hydrofluorocarbones (HFC). Dans leur décision XXVIII/1, elles ont adopté un amendement au Protocole (l’Amendement de Kigali)[13].

• Juvénal Habyarimana (1937-1994), président de la République rwandaise, assassiné lors de l'attentat du 6 avril 1994.
• Cyprien Ntaryamira (1955-1994), président de la République du Burundi, assassiné lors du même attentat.
• Agathe Uwilingiyimana (1953-1994), première ministre du Rwanda, assassinée le 7 avril 1994.
• Marie Thérèse Mukamulisa (1965-), juriste.
• Sonia Rolland (1981-), Miss France 2000, actrice et réalisatrice franco-rwandaise.
• Marie-Clémentine Dusabejambo (1987-), scénariste et réalisatrice rwandaise.
• Paul Rusesabagina (1954-), humanitaire rwandais-belge.
• Kinjaah (1992-), actrice et chanteuse congolaise.
• Ncuti Gatwa (1992-), acteur britannico-rwandais.

La ville de Kigali est jumelée avec les villes de[14] :

•  Mayence (Allemagne)
•  Bruxelles (Belgique)
•  Québec (Canada)
•  Montréal (Canada)
•  Chengdu (Chine)
•  Jinan (Chine)