Kincsem

Kincsem (prononciation Hongroise : [ˈkintʃɛm]; hongrois pour « Mon Trésor »; ) est un cheval de course hongrois. Demeurée invaincue en 54 courses à travers toute l'Europe, elle est devenue une icône nationale dans son pays natal où elle a fait l'objet d'un film en 2017, Kincsem, le plus cher jamais produit en Hongrie[1].

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Kincsem

Race pur-sang
Père Cambuscan (GB)
Mère Water Nymph
Père de mère Newminster
Sexe Femelle
Robe Alezan
Naissance 1874
Pays de naissance Hongrie
Mort 17 mars 1887
Éleveur Ernst von Blaskovich
Propriétaire Ernst von Blaskovich
Nombre de courses 54
Nombre de victoires 54

Carrière de course

Statue grandeur nature à Kincsem Park, Budapest

Kincsem est née chez son propriétaire Erno Blaskovitch à Kisbér, en Hongrie, en 1874. Une histoire, probablement apocryphe, entoure les débuts de Kincsem. Lorsqu’elle évoluait avec un groupe d'une cinquantaine de chevaux sur le terrain d'Erno Blaskovitch, elle était maigre et maladroite. Elle se tenait la tête basse et les yeux à moitié ouverts. Une nuit, elle disparut et fut ensuite retrouvée en compagnie d'une bande de gitans. Le propriétaire du cheval, perplexe, demanda au voleur  "Pourquoi avoir volé ce cheval quand il y en avait tant de mieux à choisir ?" "Parce que, répondit le bohémien, "Les autres chevaux ont peut-être plus d'allure, mais elle est la meilleure du lot. Elle va être une championne."[2]

Kincsem a commencé sa carrière en 1876. Elle a été inscrite à l'âge de deux ans dans dix courses à dix endroits différents de la Hongrie, d'Allemagne et d'Autriche et les a toutes remportées[3].

Comme sa série de victoires contre les meilleurs chevaux d'Europe a continué, Kincsem a suscité un grand intérêt chez le public européen. L'empereur François-Joseph Ier d'Autriche était connu pour être un fan. À trois ans, elle a remporté les Deux Mille Guinées à Pozsony, les Mille Guinées et les Chênes de Budapest, pour ne pas mentionner le Derby autrichien, le Kaiserpreis de Vienne, le Grand Prix de Hanovre et le Grand Prix de Baden. Elle totalisait déjà dix-sept victoires.

La campagne de ses quatre ans fut couronnée du même succès, en commençant avec neuf victoires consécutives. Elle s'est rendue en Angleterre pour prendre part à la Goodwood Cup, mais les blessures du favori, Verneuil, en fit un défi plus facile que prévu. Elle remporta aussi le Grand Prix de Deauville et le Grand Prix de Baden à nouveau.

Kincsem remporta sa cinquantième victoire à Francfort l'année d'après. Sa dernière course fut le Chêne d'Automne hongrois, qu'elle a remporté pour la troisième fois. Son 54e succès en 54 courses : un record d'invincibilité qui n'a jamais été approché au 20e siècle (l'Australienne Black Caviar, qui s'en est le plus approché, s'est arrêtée à 25 succès), et un record de victoires consécutives que le Portoricain Camarero a battu entre 1953 et 1955 (56 victoires d'affilée, pour un total de 73 victoires), alors que la championne australienne Winx a gagné 33 courses de rang (sur un total de 37 victoires en 43 sorties).

Au haras

Kincsem fut presque aussi extraordinaire comme poulinière qu'elle fut une incomparable compétitrice, mais sa carrière fut courte. Elle a eu cinq produits :

  • Budagyöngye ("la Perle de Buda"), pouliche de 1882, par Boucanier : Derby Allemand.
  • Olyan Nincs ("Pas de pareil"), pouliche de 1883, par Boucanier : St Leger hongrois.
  • Talpra Magyar ("Debout hongrois"), étalon 1885, par Boucanier, père de Tokio, vainqueur de la Triple Couronne autrichienne et du Grand Prix de Baden.
  • Kincsőr ("Gardien du Trésor"), étalon 1886, par Doncaster : deuxième dans le Derby autrichien, mort peu avant le Derby allemand dont il était le grand favori.
  • Kincs ("Trésor"), pouliche de 1887, par Doncaster : inédite couru, mère et grand-mère des championnes Napfény ("Soleil") et Miczi.

La descendance des trois filles de Kincsem a remporté 41 courses classiques en Autriche, en France, en Allemagne, en Hongrie et en Italie[3] et s'est perpétuée jusqu'au XXIe siècle puisqu'elle est la dix-septième mère du classique Camelot (par Montjeu), vainqueur notamment du Derby d'Epsom, des 2000 Guinées et de l'Irish Derby, et lui-même très bon étalon.

Elle est morte le jour de son treizième anniversaire, le d'une colique, peu de temps après la naissance de son dernier poulain, Kincs[3]. Les journaux de toute la Hongrie relayent cet événement. Les drapeaux ont été mis en berne[2].

Sa statue en taille réelle est située près du stade de Kincsem Park à Budapest, non loin du musée Kincsem.

Origines

Kincsem est une fille de Cambuscan, un pur-sang élevé par la Reine Victoria, vainqueur des July Stakes et deuxième du St. Leger 1864. Vendu à un investisseur hongrois du nom de Erno Blaskovitch[4], il s'installe comme étalon au haras national hongrois, à Kisbér, en 1873. La a mère était une jument hongroise du nom de Waternymph, elle-même descendante du fameux pur-sang Irlandais Sir Hercules.

Origines de Kincsem[5], femelle, alezan foncé.
Père
Cambuscan (GB)
1861
Newminster Touchstone Camel
Banter
Beeswing Doctor Syntax
Ardrossan mare (1817)
The Arrow
1850
Slane Royal Oak
Orville mare (1819)
Southdown Defence
Feltona
Mère
Waternymph
1860
Cotswold (GB)
1853
Newcourt Sir Hercules
Sylph
Aurora Pantaloon
Lady
The Mermaid (GB)
1853
Melbourne Humphrey Clinker
Cervantes mare (1825)
Seaweed Slane
Seakale

Voir aussi

Notes et références

  1. « Amour, trahison et révolution dans Kincsem, film d'époque hongrois », sur euronews, (consulté le )
  2. Turf and Sport Digest, September, 1949
  3. Ahnert, Rainer L. (editor in chief), “Thoroughbred Breeding of the World”, Pozdun Publishing, Germany, 1970
  4. « Amour, trahison et révolution dans Kincsem, film d'époque hongrois », sur euronews, (consulté le ).
  5. « pedigreequery.com - Kincsem » (consulté le )
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