Kirpan
Le kirpan (API : /kɪrˈpɑn/) (pendjabi : ਕਿਰਪਾਨ) est une arme symbolique s'apparentant à un poignard, portée par les sikhs orthodoxes pour rappeler le besoin de lutter contre l'oppression et l'injustice. Le kirpan est porté sur une ceinture de toile appelée gatra.
Historique
En 1699, Gurû Gobind Singh enjoint aux sikhs de porter en toutes circonstances le kirpan. Cet objet défensif forme avec les quatre autres kakars[1] les Cinq K, cinq symboles externes de la foi sikhe, affichés pour signifier son adhésion aux commandements du dixième maître.
Légalité au Canada
Au Canada, les tribunaux supérieurs du Québec ont confirmé la validité d'une interdiction du kirpan dans certains contextes ou lieux (avions, tribunaux). Toutefois, dans un arrêt rendu le dans l'affaire Multani, la Cour suprême a conclu, en se fondant sur la liberté religieuse garantie par la Constitution, qu'en milieu scolaire, le port du kirpan par un élève ne pouvait faire l'objet d'une interdiction totale, dans la mesure où il était porté dans des conditions sécuritaires, c'est-à-dire enveloppé dans un étui cousu, l'étui étant lui-même porté sous les vêtements de façon à n'être pas accessible aux tiers.
Dans le même pays, en 1999, un jeune garçon sikh qui suivait des cours de natation à la piscine publique de Dollard-des-Ormeaux s'est vu empêcher de porter le kirpan par la direction de la piscine. Le maire céda aux protestations de la communauté sikhe et permit au jeune de terminer son cours en portant le kirpan[2].
En , le service de police de Montréal a annoncé qu'un étudiant de 13 ans était accusé d'en avoir menacé un autre avec son kirpan[3]. Il a été acquitté de l'accusation le [4].
En , l'Assemblée nationale de Québec a voté unanimement pour interdire le port du kirpan dans tous les édifices de parlement[5].
En , le gouvernement canadien permet désormais le port du kirpan dans un avion, à l’exception des vols en direction des États-Unis. Cette loi soulève une vive polémique dans la population[6].
Italie
La cour de cassation italienne décide en d'interdire le kirpan, considéré comme une arme, dans les lieux publics[7].
Notes et références
- 1. Kesh, ne pas se couper les cheveux,
2. Kanga, un peigne de bois,
3. Kara, un bracelet d'acier, rappelant au croyant la liaison avec le guru,
4. Kachhera, un sous-vêtement de coton,
5. Kirpan, un poignard symbolique. - Amélie Billette, Pratiques municipales de gestion de la diversité ethnoreligieuse à Montréal : le cas des piscines publiques, étude exploratoire réalisée par Amélie Billette (étudiante à la maîtrise en études urbaines) sous la direction d’Annick Germain, Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation, Culture et Société, janvier 2005.
- http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2008/09/20080913-072001.html
- http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2009/04/15/003-kirpan-menace-lasalle_n.shtml
- « LaPresse.ca / Actualités et Infos au Québec et dans le monde », sur La Presse (consulté le ).
- Guillaume St-Pierre, « Les lames dans les avions font réagir à Ottawa », Le Journal de Montréal, (lire en ligne, consulté le ).
- Dominique Dunglas, « Italie : les sikhs privés de leur poignard », sur le point, (consulté le )
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