Konrad Wolf
Konrad Wolf, né le à Hechingen et mort le à Berlin-Est, est un cinéaste de la République démocratique allemande.
Pour les articles homonymes, voir Wolf.
Président Académie des arts de la RDA | |
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- | |
Naissance | |
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Décès |
(à 56 ans) Berlin-Est |
Sépulture | |
Nationalités | |
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Formation |
École Karl-Liebknecht (en) Institut national de la cinématographie (- |
Activités | |
Période d'activité |
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Père | |
Fratrie |
Markus Wolf Thomas Naumann (d) |
Conjoint |
Christel Bodenstein (en) (de à ) |
A travaillé pour | |
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Parti politique | |
Membre de |
Comité central du Parti socialiste unifié d'Allemagne (d) |
Conflit | |
Genre artistique |
Drame (en) |
Distinctions | Liste détaillée Médaille du mérite au combat (en) Ordre du Mérite patriotique d'argent Ordre de l'Étoile rouge Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 Citoyenneté d'honneur (Bernau bei Berlin) Prix national de la République démocratique allemande (, , et ) Erich-Weinert-Medaille () Médaille Johannes-R.-Becher () Art Prize of the German Democratic Republic (en) () Ordre de Karl-Marx () Art Award of the FDGB () |
Archives conservées par |
Biographie
Une jeunesse partagée
Issu d'une famille de communistes juifs, Konrad Wolf quitte avec les siens l'Allemagne pour Moscou lorsque les nazis arrivent au pouvoir en 1933. À l'âge de 10 ans, Wolf joue un rôle mineur dans Kämpfer (Combattants) réalisé par Gustav von Wangenheim, où il figure parmi les émigrants communistes allemands arrivant à Moscou. À l'âge de 17 ans, il rejoint l'Armée rouge, pour laquelle il sert notamment d'interprète lors de l'entrée des Soviétiques sur le territoire du Reich à l'hiver 1945, lors du repli de la Wehrmacht. Il est témoin à cette occasion de l'ouverture de camps d'extermination (Majdanek) et de concentration (Sachsenhausen). Profondément marqué par ces événements, il les mettra plus tard en images dans son film de 1968 J'avais 19 ans (Ich war neunzehn), dans lequel il s'interroge sur sa double culture et la difficile acceptation de sa « part allemande ». Après la guerre, il reste attaché à l'armée d'occupation pendant deux ans, puis travaille à Berlin à la Maison de la Culture de l'URSS, entre 1947 et 1949. Il garde la nationalité soviétique jusqu'en 1952, mais restera toute sa vie fidèle à l'Union soviétique et œuvrera pour l'amitié germano-russe.
Carrière cinématographique
En 1949, Wolf retourne à Moscou où il suit les cours de l'Institut national de la cinématographie (VGIK). Puis de retour dans son pays natal, il travaille aux studios est-allemands de la DEFA à Babelsberg, d'abord comme assistant pour Joris Ivens ou Kurt Maetzig. Passant à la réalisation, et malgré la censure qui touche Chercheurs de soleil en 1958, il s'affirme dès la fin des années 1950, aux côtés de Gerhard Klein, comme l'un des jeunes cinéastes les plus prometteurs de RDA. Son film Étoiles (Sterne), coproduit par la Bulgarie, est particulièrement remarqué en 1959 au Festival de Cannes où il remporte un prix. Il aborde de nouveau le thème de la persécution des juifs par les nazis deux ans plus tard, en adaptant la célèbre pièce de son père Friedrich Wolf, Professeur Mamlock. Puis au cours des années 1960, qui sont marquées pour le cinéma est-allemand par l’émergence d'une "nouvelle vague" et par la série des censures de 1965-1966, il signe deux œuvres importantes : l'adaptation du premier roman de Christa Wolf, Le Ciel partagé, en 1964, et J'avais 19 ans (1968), basé sur son expérience de soldat de l'Armée rouge en 1945. Il s'agit d'un de ses films les plus personnels, auquel il donnera dix ans plus tard une sorte de complément avec Maman, je suis vivant (1977). À partir de J'avais 19 ans, Wolf collabore principalement avec le scénariste Wolfgang Kohlhaase.
Dans les années 1970, alors que disparaissent progressivement les espoirs d'un évolution du régime et-allemand, il aborde à plusieurs reprises la question du rôle de l'artiste dans la société[1]. Goya, l'hérétique, tourné en 70 mm, est une grande fresque biographique sur le peintre espagnol et les bouleversements politiques de son temps. Puis, en 1974, Konrad Wolf montre dans L'Homme nu sur le stade les difficultés que rencontre un sculpteur pour faire accepter son œuvre dans l'espace public. Enfin, avec Solo Sunny, en 1980, il brosse le portrait d'une jeune chanteuse de pop éprise de liberté qui peine à trouver sa place parmi les hommes et les musiciens. Ce dernier film de cinéma de Wolf rencontre un grand succès (Renate Krößner est récompensée à la Berlinale 1980). Il entreprend après Solo Sunny la production d'une série documentaire sur le comédien communiste Ernst Busch, mais il meurt prématurément du cancer en .
Vie publique
Konrad Wolf est un des réalisateurs est-allemands les plus connus à l'étranger, notamment pour ses films Étoiles, Goya, et Solo Sunny. Il est une personnalité très respectée en Allemagne démocratique, à la fois pour la sincérité de son engagement et pour son intégrité morale (il a toujours soutenu les cinéastes en délicatesse avec les autorités)[2].
Membre des Jeunesses communistes en URSS, puis du SED à partir de 1952, il a de plus occupé plusieurs fonctions dans l'administration culturelle de RDA, comme la présidence de l'Académie des arts de la RDA de 1965 jusqu'à sa mort en 1982.
Il est par ailleurs le fils du romancier et dramaturge Friedrich Wolf, ainsi que le frère de l'espion Markus Wolf. Après sa mort, son nom est donné à l'école de cinéma et de télévision de Babelsberg, à Potsdam.
Filmographie
- 1936 : Kämpfer (de)
- 1955 : Einmal ist keinmal
- 1956 : Genesung (de)
- 1957 : Lissy
- 1958 : Chercheurs de soleil (de) (Sonnensucher)
- 1959 : Étoiles (Sterne)
- 1960 : Ceux qui ont des ailes (de)[3] (Leute mit Flügeln)
- 1961 : Professeur Mamlock (de)[4] (Professor Mamlock)
- 1964 : Le Ciel partagé[5] (Der Geteilte Himmel)
- 1966 : Le Petit Prince (de) (Der Kleine Prinz) (TV)
- 1968 : J'avais 19 ans (Ich war neunzehn)
- 1971 : Goya, l'hérétique (Goya - oder Der arge Weg der Erkenntnis)
- 1974 : L'Homme nu sur le stade[5] (Der Nackte Mann auf dem Sportplatz)
- 1977 : Maman, je suis vivant[6],[5] (Mama, ich lebe)
- 1980 : Solo Sunny
- 1982 : Busch singt, film collectif composé de six court-métrages documentaires sur la première moitié du XXe siècle.
Notes et références
- Cyryl Buffet, Défunte DEFA, histoire de l'autre cinéma allemand, Paris-Condé-sur-Noireau, Cerf-Corlet, .
- (de) Wolfgang Jacobson et Rolph Aurich, Der Sonnensucher Konrad Wolf, Berlin, Aufbau Verlag, .
- « Ceux qui ont des ailes », sur cineressources.net (consulté le )
- Jacques Siclier, « Professeur Mamlock », sur lemonde.fr,
- Bernard Eisenschitz, « Valse avec la censure », sur monde-diplomatique.fr,
- « Films sur la guerre pour les jeunes enfants. », sur marichi-moda.ru (consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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