K-141 Koursk
Le K-141 « Koursk » (en russe : К-141 « Курск ») est un sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière russe (code OTAN : SSGN) du projet 949A « Anteï » (classe Oscar-II). Mis en service en 1994, il a sombré le avec ses 118 hommes d'équipage. Une torpille d'exercice, en cours de lancement, aurait explosé accidentellement à bord.
Pour les articles homonymes, voir Koursk (homonymie).
K-141 Koursk | |
Le K-186 Omsk, un sous-marin de classe Oscar II semblable au Koursk. | |
Autres noms | К-141 « Курск » |
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Type | Sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière |
Histoire | |
A servi dans | Flotte du Nord Marine russe |
Chantier naval | Sevmash, Severodvinsk |
Quille posée | 22 mars 1990 ou le 31 janvier 1991 |
Lancement | 16 mai 1994 |
Armé | 30 décembre 1994 |
Statut | Coulé le 12 août 2000 |
Équipage | |
Équipage | 44 officiers et 68 hommes d'équipage |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 154 m |
Maître-bau | 18,2 m |
Tirant d'eau | 9 m |
Déplacement | 13 400 t en surface 16 400 t en plongée |
Propulsion | nucléaire : 2 réacteurs OK-650b (VM-5) de 190 MW chacun 2 blocs turbine-réducteur OK-9DM SAPFIR de 49 000 ch chacun électrique : 2 turbo-alternateurs autonomes de 3,2 MW chacun 2 diesel-alternateurs de secours DG-190 (ASDG-800) de 800 kW 2 groupes de batteries (accumulateurs acide-plomb) de type inconnu 2 moteurs électriques de secours PG-160 de 475 ch chacun autres : 2 lignes d'arbre, 2 hélices à 7 pales, 2 propulseurs éclipsables |
Vitesse | 16 nœuds (30 km/h) en surface 32 nœuds (59 km/h) en plongée |
Profondeur | 520 à 600 m |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | Double coque coque externe : acier AK-33 de 45 à 68 mm |
Armement | 24 missiles P-700 Granit (3M45) 6 tubes lance-torpilles à l'avant (4 × 533 mm, 2 × 650 mm) |
Rayon d'action | limité par les réserves en nourriture |
Carrière | |
Port d'attache | Base navale de Vidiaïevo |
Description
Commandé par la marine soviétique avant sa dissolution, le K-141 est inscrit à la liste des navires de guerre comme « croiseur sous-marin » (KrPL), sa quille est posée au chantier naval no 402 de la Sevmash à Severodvinsk le ou le [1].
Le , le bâtiment est reclassé en « croiseur sous-marin nucléaire » (APK) et le , il est renommé K-141 Koursk[1], en référence à la bataille de Koursk, dans la province du même nom.
Le K-141 Koursk est lancé le afin de subir une série d'essais constructeur (menés par la Sevmash) et officiels (menés par la marine russe) en mer. Ces essais réussis, il entre en service le [1]. Le K-141 fait alors partie des sous-marins les plus perfectionnés de la marine russe.
D'une longueur de 154 mètres, et haut de quatre ponts, il a un déplacement de 13 500 tonnes. C'est un sous-marin à propulsion nucléaire, équipé de deux réacteurs à eau pressurisée de type OK-650. Le bâtiment dispose d'une double coque : une coque externe, faite d'acier enrichi en nickel et en chrome, hautement inoxydable et de signature magnétique très faible, et une coque interne, de 5 cm d'épaisseur. Il est séparé en neuf compartiments, dont le dernier est un « compartiment-refuge ». Ses deux réacteurs nucléaires lui assurent une vitesse de pointe de 32 nœuds en plongée, et il peut évoluer jusqu'à 300 m de profondeur.
Les sous-marins de la classe Oscar II sont équipés de deux rangées de 12 tubes de lancement inclinés à 40° capables de tirer en plongée 24 missiles antinavires P-700 Granit (code OTAN : SS-N-19). Ces sous-marins, conçus lors de la guerre froide, avaient pour mission de contrer les porte-avions de l'OTAN et leur escorte.
Le , il est affecté à la 7e division de la 1re flottille de sous-marins de flotte du Nord, stationnée dans la baie d'Ara (base navale de Vidiaïevo). Il passe sur dock pour entretien et réparations en 1998[1].
Redevenu le fer de lance de la flotte du Nord russe après une décennie de coupes budgétaires, le K-141 Koursk se distingue lors d'une mission de surveillance de la sixième flotte américaine de l’US Navy menée avec succès en mer Méditerranée du 5 juillet au pendant la guerre du Kosovo.
En , il effectue une sortie en mer de Barents et reçoit le prix du commandant-en-chef de la marine pour un tir de missile réussi[1].
Le naufrage
Le samedi , le Koursk est en exercice en mer de Barents, dans le cadre de grandes manœuvres visant à montrer au peuple russe que la flotte est de nouveau opérationnelle comme l'avait promis Vladimir Poutine lors de son élection. Selon la thèse officielle, il devait lancer deux torpilles d'exercice, de type 65-76 (plus familièrement Tolstouchka, « grosse fille »)[2] sur le navire amiral de la flotte du Nord, le Pierre le Grand, un croiseur à propulsion nucléaire de classe Kirov.
Le système de propulsion des torpilles 65-76 est basé sur une réaction chimique entre le peroxyde d'hydrogène concentré et l’eau. La réaction chimique pousse les gaz résultants vers la turbine. Le peroxyde d’hydrogène est contenu dans un réservoir en métal à l’intérieur de la torpille. Très corrosif, il impose un entretien très régulier des torpilles, avec le changement du réservoir de peroxyde si nécessaire. Si un feu lèche l’enveloppe de la torpille, le peroxyde d’hydrogène se met à bouillir puis explose. Les mémos de sécurité des arsenaux de la marine donnent un délai maximum de deux minutes d’exposition au feu avant explosion de la torpille.
Selon une autre thèse[3], le peroxyde d'hydrogène ne serait plus utilisé depuis des années en raison des risques qu'il présente ; en revanche, le Koursk devait lancer la dernière version d'un autre type de torpille, une Chkval, qui se caractérise par une propulsion à la vitesse exceptionnelle de 500 km/h (au lieu de 70 km/h pour les torpilles classiques). La Chine en ayant déjà acheté, la présence de deux officiels chinois accrédite l'hypothèse que ces manœuvres étaient l'occasion de faire une démonstration de la nouvelle version.
Deux explosions font sombrer le Koursk à approximativement 135 km de la ville de Severomorsk, à 69° 40′ N, 37° 35′ E. Il s'immobilise sur une zone peu profonde de la mer de Barents, à 108 m de profondeur ; une profondeur si faible que si l'on avait fait basculer le Koursk verticalement, les 50 m de l'arrière (il mesure 154 m de long) auraient été hors de l'eau et les marins qui s'y étaient réfugiés auraient pu en sortir.
Première explosion
À 11 h 28 heure locale (7 h 28 UTC), peu avant le lancement des torpilles, une première explosion d'une puissance équivalente à 100 kg de TNT et d'une magnitude sismique de 1,5 se produit dans le compartiment avant du sous-marin. Selon la version officielle, ce serait une fuite de peroxyde d'hydrogène (employé pour amorcer la propulsion des torpilles) qui aurait réagi avec le cuivre et le laiton des compartiments torpille, conduisant à une réaction en chaîne.
La cloison étanche qui sépare la salle des torpilles du reste du bâtiment étant ouverte, peut-être pour éviter une surcompression d'air lors du lancement des torpilles mais selon toute vraisemblance plutôt à cause d'une erreur humaine, l'onde de choc se propage aux deux premiers compartiments, tuant probablement sur le coup les sept marins du premier et blessant grièvement les trente-six présents dans le second, où se trouve le poste de commandement.
Au cours des deux minutes qui suivent, le commandant du navire, qui officie dans le troisième compartiment, ne lance pas de signal de détresse. Aucune balise de détresse n'est larguée, alors qu'un dispositif automatique réagit normalement à tout feu ou explosion dans le sous-marin. Mais un incident survenu l'été précédent dans la Méditerranée, lors duquel un lancement de balise mal évalué avait risqué de dévoiler la position du sous-marin à la flotte américaine, avait amené l'équipage à désarmer ce dispositif. Le moteur du Koursk est mis à pleine puissance, sans que l'on connaisse l'intention du commandant, surface ou fuite.
Seconde explosion
Deux minutes et quinze secondes après le premier choc, une explosion bien plus importante ébranle le Koursk. Les stations de mesure sismique d'Europe du Nord montrent que cette explosion intervient au niveau du fond marin, ce qui tendrait à prouver que le sous-marin a alors heurté le fond ; ce choc additionné à la hausse de température engendrée par la première explosion a déclenché l'explosion d'autres torpilles. Cette seconde explosion développe une puissance équivalente à 3-7 tonnes de TNT, ou une demi-douzaine de têtes de torpilles ; les mesures montrent une magnitude sismique de 3,5.
La coque, prévue pour résister à des pressions externes de 1 000 m de profondeur, est éventrée sur une surface de 2 m2 ; l'explosion ouvre également des voies d'eau vers les troisième et quatrième compartiments. L'eau s'y engouffre à 90 000 litres par seconde, tuant tous les occupants de ces compartiments, dont cinq officiers. Le cinquième compartiment contient les deux réacteurs nucléaires du sous-marin, et il est protégé par une paroi de 13 cm d'alliage de titane ; les cloisons résistent. Les barres commandant les réacteurs restent donc en place.
L'agonie de l'équipage
Dans les compartiments 6 à 9, 23 hommes survivent aux deux explosions. Ils se rassemblent dans le 9e compartiment, qui contient le second sas de secours (le premier sas, situé dans le 2e compartiment, est détruit et hors d'atteinte). Le capitaine-lieutenant Dmitri Kolesnikov (un des trois officiers de ce grade ayant survécu) prend le commandement. Après le renflouage du Koursk, on retrouvera sur lui un dernier écrit où il avait dressé une liste des survivants. Dans la partie rendue publique, il relate ainsi les dernières heures de l'équipage :
« Il fait trop sombre ici pour écrire, mais je vais essayer au toucher. Il semble qu'il n'y ait pratiquement aucune chance, 10 - 20 %. J'espère qu'au moins quelqu'un lira ceci. Voici la liste de membres d'équipage des autres sections qui sont maintenant dans la neuvième et qui vont essayer de sortir. Salut à tous, pas besoin d'être désespéré. Kolesnikov. »
« Здесь темно писать, но наощупь попробую. Шансов похоже нет % - 10-20. Будем надеяться, что хоть кто-нибудь прочитает. Здесь список л/с отсеков, которые находятся в 9-м и будут пытаться выйти. Всем привет, отчаиваться не надо. Колесников. »
La pression dans la coque est la même qu'en surface ; il est donc théoriquement possible pour les rescapés d'utiliser un sas de secours pour sortir dans la mer Arctique et remonter en surface dans une combinaison de sauvetage spéciale, à condition que des secours attendent au-dessus. La raison pour laquelle cette possibilité n'est pas exploitée n'est pas connue : il est présumé que les survivants préfèrent attendre qu'un submersible vienne s'y arrimer ou que l'écoutille externe du sas est peut-être hors d'usage. L'équipe de renflouement ne mettra que quelques minutes pour ouvrir l'écoutille, ce qui invalide cette dernière hypothèse.
On ne sait pas avec exactitude combien de temps les rescapés survivent. Les réacteurs à eau pressurisée s'étant automatiquement éteints, l'alimentation électrique de secours décline rapidement en puissance et l'équipage est plongé dans une obscurité totale et une température proche de zéro degré Celsius.
Les opinions divergent sur la durée de l'agonie des rescapés. Certains commentateurs, notamment du côté russe, se prononcent pour une mort rapide. Sur un sous-marin de classe Oscar II (celle du Koursk) immobile, des fuites apparaissent sur l'arbre porte-hélice. À une profondeur de plus de 100 m, il aurait été impossible de les reboucher (il est douteux que les presse-étoupes fuient autant sur un sous-marin capable de plonger à plus de 300 m. Ses fuites sont probablement une conséquence des explosions et chocs). D'autres pointent que de nombreuses cartouches d'absorbeur de dioxyde de carbone, qui servent à maintenir une composition chimique viable dans l'air du caisson de sauvegarde, ont été retrouvées utilisées après le renflouage, ce qui tendrait à prouver que les rescapés auraient survécu pendant plusieurs jours. Ces cartouches semblent d'ailleurs avoir été la cause de la mort des derniers survivants : au contact de l'eau de mer, elles prennent feu. L'enquête officielle démontre qu'un tel incendie a probablement eu lieu, et que quelques membres d'équipage y auraient survécu en plongeant sous l'eau — les marques de carbonisation sur les cloisons indiquent qu'à ce moment, l'eau devait arriver au niveau du buste de ceux qui étaient dans le compartiment inférieur. Mais l'incendie consomma rapidement l'oxygène résiduel, tuant les derniers survivants par asphyxie.
La tentative de sauvetage
En fin de soirée, la marine russe minimise l'incident : les premiers communiqués de presse mentionnent seulement des « difficultés techniques mineures » du Koursk. Vladimir Poutine, élu président de la Fédération de Russie trois mois auparavant, apparaît dans les médias 24 h après l'accident en bras de chemise à l'occasion d'un barbecue avec des amis dans sa villa de la mer Noire.
Le navire de sauvetage Roudnitsky, arrivé sur les lieux du drame le lendemain , vers 8 h 40, contient deux petits submersibles d'assistance en grande profondeur l’AS-32 (projet 18392) et le Priz (projet 1855). Cependant, les batteries du premier ont une capacité insuffisante (il est plus probable que ces batteries n'aient pas été suffisamment chargées, le délai de rechargement étant de 14 à 16 heures) et le mauvais temps va empêcher le second d'atteindre l'épave. Lorsqu'il y arrive, quatre jours plus tard, il ne parvient pas à s'y arrimer.
D'après Jean-Michel Carré, quelques heures à peine après le naufrage, un petit submersible de type AS-15 (projet 1910) et des nageurs d'élite de la marine russe plongent, examinent en secret le Koursk, puis remontent. Aucune preuve n'a cependant permis d'appuyer cette hypothèse.
La Russie accepte les aides britannique et norvégienne, mais seulement le . Les navires de sauvetage partis de Norvège arrivent sur le lieu du sinistre le . Plusieurs tentatives de sauvetage sont lancées, à l'aide d'un mini-submersible britannique, le . En raison de l'inclinaison du sous-marin, le mini-submersible ne peut se fixer sur les issues de secours du Koursk. Les secours peuvent uniquement constater que le neuvième compartiment du sous-marin, censé servir de compartiment de secours, est complètement inondé. Les chances de trouver des survivants sont donc nulles, et la mission de sauvetage est interrompue.
À l'époque de l'accident, les causes sont encore inconnues et trois hypothèses sont évoquées : une explosion de torpille, une collision avec un sous-marin étranger ou l'explosion d'une mine marine de la Seconde Guerre mondiale.
Le renflouage du Koursk
Le renflouage du Koursk est un véritable exploit, puisqu'il s'agit de remonter un sous-marin de 13 500 tonnes du fond marin. Vladimir Poutine prend l'initiative de l'opération afin de récupérer les corps des victimes et de déterminer les causes du naufrage. C'est la société néerlandaise Mammoet — la seule à avoir accepté l'exigence des Russes de découper l'avant et de ne remonter que l'arrière — qui décroche le contrat de 65 millions de dollars. Elle envoie sur place un bateau spécialisé dans ce genre d'opérations, le Giant 4.
Le compartiment avant du sous-marin est d'abord découpé par un filin-scie géant actionné par des robots disposés sur le fond marin de part et d'autre du bâtiment. Ce compartiment — dont l'examen aurait permis de révéler les causes des explosions — est laissé au fond, sous prétexte qu'il contiendrait probablement des torpilles non explosées. Les périscopes et les mâts télescopiques sont sciés et retirés du kiosque pour ne pas gêner le remorquage.
Vingt-six câbles sont ensuite fixés sur la partie principale du sous-marin par un système analogue à celui des chevilles expansives (type « Molly »). Chaque câble est constitué de 54 filins de près de 2 cm de diamètre, eux-mêmes tressés à partir de 7 fils d'acier. La remontée, effectuée depuis le Giant 4 par 26 vérins de levage géants, dure 11 heures.
Le sous-marin amputé, qui contient encore 115 corps, deux réacteurs nucléaires et un nombre indéterminé de torpilles, est ensuite remorqué au port de Rosliakovo dans le golfe de Mourmansk pour être mis en cale sèche. L'opération se termine le , soit plus d'un an après le naufrage.
Le renflouage du Koursk permet d'identifier les corps (sauf trois) et de procéder aux obsèques, attendues par les familles. L'équipage est décoré par le gouvernement russe de l'ordre du Courage, et son commandant, Guennadi Liachine, est nommé héros de la Fédération de Russie. Le témoignage manuscrit retrouvé sur le corps de Kolesnikov aide les enquêteurs à déterminer les circonstances de l'accident mais une partie de ce document est gardée secrète.
Les causes du naufrage
Vladimir Poutine confie l'enquête au procureur Vladimir Oustinov. Ses conclusions rendues en 2002, basées notamment sur une inspection de quatre mois de l'épave renflouée, avalisent l'hypothèse de l'explosion accidentelle d'une torpille due à une fuite du liquide propulseur. En effet, la torpille mise en cause utilise un carburant liquide qui, mis en contact avec l'eau de mer, produit une énorme quantité de gaz qui entraîne la turbine et les hélices. De multiples négligences ont conduit à ce désastre et des fuites sur ce type de torpille ont été relevées sur d'autres bateaux[4]. Les Américains, les Norvégiens et les Britanniques ont confirmé cette thèse.
Explications alternatives
Presque immédiatement après l'accident, l'agence de presse tchétchène indépendante Kavkaz-Center annonce que l'explosion serait due à un attentat-suicide d'un islamiste du Daghestan embarqué dans le sous-marin. Cette hypothèse est cependant vite écartée par les autorités russes.
D'autre part, des indices sérieux semblent accréditer la présence de bâtiments étrangers (notamment américains) sur zone, dont un sous-marin de classe Los Angeles qui aurait été surpris accidenté dans un port norvégien quelques jours après le drame. Cependant, une photographie prise sur le quai durant cette période ne montre aucun dégât apparent sur le sous-marin américain, seulement une tonnelle derrière le kiosque destinée à protéger la trappe d'accès de l'équipage des intempéries et prise à tort par le journaliste pour l'emplacement d'une bouée de détresse.
Jean-Michel Carré, journaliste, mène une contre-enquête sur cette catastrophe en étudiant des faits qui contredisent la thèse officielle russe. Sa théorie met en cause deux sous-marins de l'US Navy et fait l'objet d'un documentaire en forme de controverse (« Koursk », un sous-marin en eaux troubles) diffusé sur France 2 le vendredi au soir et d'un article dans le journal Libération, dans la même semaine[5]. Ce documentaire n'apporte cependant aucune preuve solide, la plupart des éléments étant des interprétations personnelles de divers intervenants, plus ou moins qualifiés, permettant d'autres interprétations possibles et tout aussi (voire plus) plausibles.
La piste de la collision est aussi soutenue par l'amiral Vyacheslav Popov, qui a été le commandant de la flotte du Nord de la marine russe en 2000. Dans une interview accordée à RIA Novosti [6] ,il a déclaré que la perte du sous-marin croiseur lanceur d’engins (SNLE) à propulsion nucléaire russe était le résultat d’une collision avec un sous-marin de l’OTAN. L’amiral a souligné qu’un sous-marin de l’OTAN avait suivi le sous-marin Kursk pendant les exercices de la flotte du Nord.
Conséquences du naufrage
- Cet accident a tué les cent dix-huit membres de l'équipage.
- Les torpilles Tolstouchka type 65-76, utilisées par la marine russe depuis 1976, ont été stockées à terre après cet accident. L'inflammabilité du liquide propulseur est jugée trop dangereuse. De plus, ce liquide est hautement corrosif. Il convient donc de changer régulièrement tous les réservoirs le contenant, ainsi que tous les circuits par lesquels il peut passer. C'est ce qui n'avait probablement pas été fait dans les délais normaux dans le cas de la torpille embarquée sur le Koursk.
Bibliographie
- Marc Dugain le rebaptise Oskar dans son roman Une exécution ordinaire, 2007, Gallimard.
Jeux vidéo
- Tomb raider: Sur les traces de Lara Croft, La troisième partie du jeu se déroulant sous l'eau dans un sous-marin russe s'est librement inspirée de l'affaire du Koursk[réf. nécessaire].
Documentaires télévisés et radiophonique
- La tragédie du Koursk, 3e épisode de la 3e saison de La Minute de vérité sur National Geographic Channel et sur Direct 8.
- Affaires sensibles : La tragédie du Koursk, diffusé sur France Inter le [7].
- Koursk, un sous-marin en eaux troubles, Jean-Michel Carré[8]
Filmographie
- Kursk, film franco-belge du réalisateur danois Thomas Vinterberg (2018)[9].
Musiques
- Le naufrage fait l'objet d'un morceau de l'album Drinking Songs par Matt Eliott, sorti en 2004[10].
- David Chisholm, compositeur australien, a écrit en 2011 une œuvre très moderne et ambitieuse intitulée : Kursk, an Oratorio Requiem (90 minutes) sur des poèmes de la poétesse russe Anzhelina Polonskaya[11].
Notes et références
- K-141 Kursk sur soumarsov.eu
- Torpille 65-76 : (65 cm de diamètre, 11 m de long), date de conception, 1976 (amélioration d’un dessin de 1953)
- Jean-Michel Carré « Koursk », un sous-marin en eaux troubles, diffusé sur France 2 dans l'émission InfraRouge du .
- (fr) « Le sous-marin Koursk, victime de négligences multiples »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Monde, 4 septembre 2002
- «Koursk», la thèse officielle torpillée
- https://ria.ru/20211122/kursk-1760100757.html?utm_source=yxnews&utm_medium=desktop
- « La tragédie du Koursk », (consulté le )
- « Koursk, un sous-marin en eaux troubles », sur canal-u.tv,
- « Brest : Tournage d’un film sur le naufrage du Koursk », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- « Matt Elliott - Drinking Songs », sur Discogs (consulté le )
Liens externes
- « Projet 949A - Liste des unités », sur soumarsov.eu (consulté le ).
- L'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire publie plusieurs communiqués de presse bien documentés.
- (en + ru) Liste nominative des victimes du désastre.
- (en) Schéma du renflouage du K-141.
- (ru) Galerie photo et plans des sous-marins Oscar II.
- (en) Un article du Guardian qui évoque d'autres théories à travers la publication de deux livres deux ans après le drame.
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