Léo Glaeser
Léo Glaeser, né le [1],[Note 1] à Riga[2],[3] (aujourd'hui en Lettonie) et mort le à Rillieux (alors dans l'Ain) fusillé par la milice française, est un avocat français, un résistant français investi dans le Comité Amelot[2] et une victime de la Shoah.
Pour les articles homonymes, voir Glaeser.
Naissance | |
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Décès | |
Surnom |
Louis Garnier |
Nationalité | |
Activités | |
Famille |
Victor Glaeser (1888 - 1970), (frère) Régina Glaeser (1890 - 1958), (sœur) |
Conjoint |
Marguerite Goulouboff (1892 - 1950) |
Enfants |
Distinction |
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Le rapport no 814 de la gendarmerie de Sathonay du situe son domicile au 15, rue Thérèse à Paris[4].
Biographie
Origines et jeunes années
Fils d'Esther Jacobson et de Moshé Peretz Glaeser[1], Léo Glaeser quitte Riga vers 1905-1906 (probablement pour raisons politiques) en compagnie de son frère Victor Glaeser (1888-1970)[1] et s'inscrit en 1906 en faculté de philosophie à Heidelberg. Il y reste peu de temps et quitte l'Empire allemand pour rejoindre Paris, où il s'établit en 1907[3] et où il suit une formation en droit qui le conduit à devenir avocat.
Le Résistant
Avant-guerre, en 1937, il aurait participé à l'organisation du 20e congrès sioniste de Zurich[3]. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est membre du Comité de défense des Juifs[Note 2] et surtout de la Fédération des sociétés juives de France (FSJF)[Note 3].
Le , quelques membres de la FSJF se réunissent chez Léo Glaeser[3] et créent le comité Amelot[Note 4].
En 1942, il est arrêté par la Gestapo[3]. Il réussit toutefois à s'échapper et à rejoindre la Zone libre[3], s'établissant dans les régions de Grenoble et de Lyon. En Zone libre, il devient le secrétaire général du comité de défense des Juifs[3].
Circonstances du décès
Au cours de la journée du , les miliciens Lyonnais arrêtent[5] un certain nombre de Juifs[5] ensuite incarcérés impasse Catelin, (dans les locaux de la milice, à Lyon), parmi lesquels Léo Glaeser. Il est probable que Léo Glaeser ait été arrêté en raison de sa judaïté et non à cause de ses activités de résistance au sein du comité Amelot. Ces arrestations seraient des représailles à l'assassinat du secrétaire d'État à l'Information de Vichy Philippe Henriot, assassiné par des résistants (s'étant fait passer pour des miliciens), à Paris, le [6].
Le au matin, Henri Gonnet un milicien aux ordres de Touvier, fait sortir[5] sept prisonniers juifs[5] de la cellule, dont Léo Glaeser. Ils sont emmenés dans une camionnette au cimetière de Rillieux[5] où ils sont fusillés vers 5h30 du matin[5].
Procès Touvier
Après le procès Touvier où Paul Touvier est condamné pour complicité de crimes contre l'humanité pour les faits survenus à Rillieux, son fils Henri Glaeser (qui était plaignant avec son frère Georges, et donc partie civile), déclare le :
« Je crois que c'est un jugement mérité, il y a les mêmes stigmates à Rillieux qu'à Auschwitz, le mensonge, le délire, la torture : c'est certainement un procès pour l'Histoire[7]. »
Famille
Il était marié avec Marguerite Goulouboff (1892 - 1950)[1], avec laquelle il eut deux enfants[1] : le mathématicien Georges Glaeser et le cinéaste Henri Glaeser.
Notes et références
Notes
- Alors que de nombreuses sources évoquent à tort, une année de naissance en 1897.
- Voir l'article sur le Comité de défense des Juifs en Belgique.
- Au sujet de la FSJF, voir Union générale des israélites de France.
- En référence à la rue Amelot où se trouvait au 36 de la rue, une colonie scolaire. Lire à ce sujet, l'article Henry Bulawko.
- L'inscription comporte une erreur : est inscrit Léon plutôt que Léo.
Références
- Bernier Gildas, La vie de Léo Glaeser : Mémoire de DEA à l'université des Sciences Humaines de Strasbourg, Strasbourg, (lire en ligne).
- « Glaeser Léo », sur memoresist.org (consulté le ).
- « La Résistance Juive », sur memorialdelashoah.org (consulté le ).
- Rapport 814 du 4 novembre 1944 de la brigade de gendarmerie de Sathonay in Le Livre noir des crimes nazis dans l'Ain pendant l'Occupation, Édition du Bastion, , 132 p. (ASIN 2745503030, présentation en ligne), p. 71.
- « Lyon 1942-1944 », sur jewishtraces.org (consulté le ).
- (en) Carroll Franklin Terrell, À companion to the Cantos of Ezra Pound, vol. 2, t. 2, Berkeley ; Los Angeles ; London/Orono, Me, University of California, 1980-1984, 800 p. (ISBN 978-0-520-04731-0 et 0-520-04731-1, lire en ligne), p. 465.
- « Réactions », sur humanite.fr, L'Humanité, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « Photographie de Léo Glaeser », sur yadvashem.org, Comité Yad Vashem (année inconnue).
- [PDF]« 2012 DAC 172. Apposition d’une plaque commémorative en souvenir du Comité Amelot 36 rue Amelot à Paris », sur odjcp.paris.fr, Mairie de Paris évoque l'action de Léo Glaeser au sein du comité Amelot.
- (en) « Pages of Testimony (Leo Gleaser) », sur The Central Database of Shoah Victims' Names, Mémorial de Yad Vashem.
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