Léon Chertok
Léon Chertok, né le à Lida, non loin de Vilnius (en Lituanie, alors province de l'Empire russe, aujourd'hui en Biélorussie) et mort le [1] à Deauville[2], est un psychiatre français connu pour ses travaux sur l'hypnose et la médecine psychosomatique.
Ne doit pas être confondu avec Grégoire Chertok.
Naissance |
Lida |
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Décès |
(à 79 ans) Deauville |
Sépulture | Cimetière du Montparnasse |
Nationalité | Russe et française |
Profession | Psychiatre et résistant français (d) |
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Biographie
Léon Chertok, né dans une famille juive[3], passe son doctorat de médecine à Prague en 1938, en raison des quotas universitaires en Pologne. Arrivé à Paris en 1939, il entre dans la résistance communiste au sein de la section juive de MOI (« Main d’œuvre immigrée »)[3],[4]. Pendant l'occupation, il vit avec de faux-papiers en France[5].
En 1947, il effectue un stage en psychiatrie à l'hôpital Mount Sinai de New-York dans un service de médecine psychosomatique dirigé par le psychanalyste Lawrence Kubie. De retour en France, il fait une analyse chez Jacques Lacan de 1948 à 1954. De 1948 à 1949, il est l'assistant de Marcel Montassut à l'hôpital psychiatrique de Villejuif. En 1949, il y traite son premier cas, une femme mariée de 43 ans qui a oublié les douze dernières années de sa vie et pense qu'elle a vingt-deux ans. Se souvenant de sessions d'hypnose lors d'une année passée à Vienne, il choisit cette méthode pour traiter sa patiente et ça marche. Il confessera cet épisode « hérétique » à Lacan par la suite[4].
En 1950, il crée le centre de médecine psychosomatique à Villejuif avec Victor Gachkel où il reçoit la visite de Franz Alexander. À cette époque, il travaille bénévolement au sein du service d'urologie de Pierre Aboulker. Dans les années 1950, il voyage aux États-Unis, où il se fait hypnotiser par Milton Erickson, et en Allemagne où il se fait hypnotiser par Johannes Heinrich Schultz. C'est à cette époque qu'il rencontre le psychanalyste Raymond de Saussure et l'érudit spécialiste du magnétisme animal Robert Amadou. En réaction au régime russe qui publicise sa nouvelle méthode pavlovienne d'accouchement sans douleur, Léon Chertok publie un livre qui explique que le procédé développée se base principalement sur la suggestion, et non l'apprentissage mécanique d'un refoulement de la douleur[4].
En 1957, il contribue à la création de la société française de médecine psychosomatique avec Michel Sapir et Pierre Aboulker. En 1959, il donne sa première conférence sur l'hypnose devant des psychanalystes au sein de la société L'Évolution psychiatrique de Henri Ey.
Il pratique ensuite à l'Institut de psychiatrie de La Rochefoucauld. En 1980, il publie l'ouvrage le Non-Savoir des Psy : L'hypothèse entre la psychanalyse et la biologie aux éditions Payot[6].
La fin des années 1970 et les années 1980 sont marquées par ses échanges avec des philosophes tels François Roustang, Mikkel Borch-Jacobsen, Michel Henry et Isabelle Stengers.
Chertok considère que les psychanalystes négligent la pratique de l'hypnose et s'attire ainsi de nombreuses et vives critiques de leur part. Il fait une analyse chez Jacques Lacan et est l'élève de Francis Pasche mais il est refusé comme analyste à la Société psychanalytique de Paris. Il est aussi l'un de ceux qui ont maintenu des contacts avec la psychiatrie soviétique. Sa position « d'hérétique » l'isole et sa contribution à l'hypnose est négligée à la faveur des auteurs ericksonniens. Avec Isabelle Stengers, il dit et redit son opposition à la psychanalyse et aux institutions la représentant.
Famille
Léon Chertok est le père du banquier d'affaires Grégoire Chertok.
Œuvres
- Les Méthodes psychosomatiques d'accouchement sans douleur, 1957
- L'Hypnose : problèmes théoriques et pratiques, 1959
- La Relaxation : aspects théoriques et pratiques, 1959
- L'Hypnose, 1965, ( éd. remaniée et augmentée, 2006 (ISBN 2228881147))
- Féminité & maternité. l'accouchement sans douleur, 1969
- L'Hypnose avec envoi, 1972
- Avec Raymond de Saussure, Naissance du psychanalyste. De Mesmer à Freud, Paris, Payot, 1973 (réédition Les Empêcheurs de penser en rond / Synthélabo, 1997 (ISBN 2908602881))
- Le Non-savoir des psys, 1979
- Actualité de la suggestion, 1983
- Résurgence de l'hypnose : une bataille de deux cents ans, 1984
- Avec Mikkel Borch-Jacobsen, Hypnose et psychanalyse, 1987
- Avec Isabelle Stengers, Le Cœur et la Raison. L'hypnose en question de Lavoisier à Lacan Paris, Payot, 1989
- Hypnose et suggestion, 1989
- Avec Isabelle Stengers et Didier Gilles, Mémoires d'un hérétique, Paris, La Découverte, 1990
- Avec Isabelle Stengers, L'Hypnose, blessure narcissique, Les Empêcheurs de penser en rond, 1990
- L'Hypnose entre la psychanalyse et la biologie, Éditions Odile Jacob, 2006
Films
- Avec Didier Michaux, Le Corps et la Raison, 1990.
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Ouest-France, 31 juillet 1991.
- (en) Alain de Mijolla, International Dictionary of Psychoanalysis, Thomson-Gale, (lire en ligne), p. 276
- Isabelle Stengers et Didier Gille, « Léon Chertok et la réhabilitation de l'hypnose », Le Temps, (lire en ligne)
- Raphaël Fresnais, « Caen. Pluie d’experts autour de Léon Chertok, figure de la psychiatrie et de l’hypnose à l’Imec », Ouest France, (lire en ligne)
- Roland Jaccard, « Léon Chertok, hypnotiseur », Le Monde, (lire en ligne)
Liens externes
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