Léon Cligman
Léon Cligman, né le à Tighina dans le royaume de Roumanie (aujourd'hui Bender en Moldavie) et mort le dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un industriel français du secteur du textile.
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(à 101 ans) 16e arrondissement de Paris |
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Leib Cligman |
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Biographie
Jeunesse et formation
Né Leib Cligman à Tighina, ville de l'ancienne URSS aujourd'hui nommée Bender et située en Moldavie, Léon Cligman est fils d'industriel confectionneur du textile. Il étudie à l'École supérieure de commerce de Paris, promotion 1938[2].
En 1941, Léon Cligman entre dans la Résistance française et devient secrétaire du Comité départemental de Libération pour la région d'Issoudun en 1944. À la Libération, il est un temps maire de cette ville et assure l'intérim avec les nouvelles institutions[3].
Carrière
Léon Cligman est nommé président (1940), cogérant (1946) puis gérant (1961) de la Confection de l'Indre à Issoudun, entreprise fondée par son père Serge en . En 1955, la Confection de l'Indre devient Indreco. Il est gérant (1958) puis cogérant (1961) de la Manufacture tourangelle de confection, animateur des établissements textiles Lemmel (1960), Duthilleul (1964) devenus Cidel SA (1969), Labrosse et Fils (1964), entités du groupe Indreco qu'il préside depuis 1989.
Simultanément, Léon Cligman est administrateur (1973) puis vice-président (1977-1991) des Nouvelles Galeries réunies, gérant de Devanlay-Recoing (1975-1984), puis président de Devanlay SA (1984-1998), qui possède les marques Lacoste, Scandale, Jil, Orly. À la fin des années 1970, le groupe Indreco-Devanlay emploie plus de 40 000 salariés[4]. En 1998, Léon Cligman vend Devanlay au groupe suisse Maus pour un montant de 2,9 milliards de francs[5].
Il s'associe à Pierre Bergé, président d'Yves Saint Laurent, pour contrer l'OPA lancée par Maurice Bidermann sur Saint Laurent via le groupe Mendès SA, fondé par Cerf Mendès France en 1902, dépositaire des licences Yves Saint Laurent[6]. Il devient président de Mendès SA (1989-2000) puis cède Mendès au Gucci Group en 2000 (devenu Kering en 2013)[7]. En 1992, il renonce à la fusion d'Indreco et Devanlay qui faisait l'objet d'une dispute entre les familles Lévy et Cligman[8].
Le géant du textile Indreco possède également la marque New Man depuis 1966. Léon Cligman prend la présidence de New Man en 1986 et le groupe Jacques Jaunet SA est rebaptisé du nom de la marque. En 2000, il revend New Man au groupe Morepeace[9].
Mort
Léon Cligman meurt le à Paris à l'âge de 101 ans[10]. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 9).
Famille
Léon Cligman est le mari de Martine Lévy, dite « Martine Martine », artiste peintre, sculptrice, chevalier de l'ordre national du Mérite (2003)[11], commandeur des Arts et des Lettres (2009)[12], chevalier de la Légion d'honneur (2011)[13] ; et le père de l'avocate Olivia Cligman, co-défenderesse de Florence Rey dans l'affaire Rey-Maupin en 1994[14].
Mandats
- Vice-président fondateur de la Ligue française contre la sclérose en plaques (depuis 1987)[15]
- Administrateur de la Fondation du patrimoine (depuis 1997)
- Président du Cercle des fondateurs de l'Atelier lyrique de l'Opéra national de Paris (depuis 2005)
- Vice-président de l'Observatoire du patrimoine religieux aux côtés de Bernadette Chirac (depuis 2006)[16]
- Administrateur (depuis 1990) et président d'honneur (depuis 2012) de l'Association pour le rayonnement de l'Opéra national de Paris[17].
- Administrateur d'Uniprix (1973-1992)
- Administrateur (1979-1982) puis membre du Conseil de surveillance (1982-1993) de Printemps SA
- Administrateur de la BNP (1982-1989)
- Administrateur de Christian Dior SA (1983-1987)
- Président du Comité de développement et de promotion du textile et de l'habillement (1984-1987)
- Administrateur du Musée des arts décoratifs de Paris (1985-2005)
- Administrateur de la chemiserie Lacoste (1986-1998)
- Administrateur de Diffusion Rive Gauche - YSL (1987-2000)
- Administrateur du groupe Yves Saint Laurent SCA (1989-1993)
- Censeur de Pinault-Printemps-Redoute (1993-2002)
- Trésorier (1995-1999), puis président (1999-2002) de l'Association pour le rayonnement de l'Opéra national de Paris
Distinction
Décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur (1988)[18],[19], décoré par le président de la République François Mitterrand au Palais de l'Élysée[20] ; officier (date inconnue) ; chevalier (date inconnue)[21]
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite (2015)[22], par le Premier ministre Manuel Valls[23]; grand officier (2005)[24] ; commandeur (1985)[25]
- Croix de guerre 1939-1945[Quand ?]
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (nommé directement commandeur, 1985)[26],[27]
- Officier de l'ordre du Ouissam alaouite (nommé directement officier, 2003)[28], par l'ambassadeur du Maroc en France à la demande du roi Mohammed VI
Donation
En , le conseil municipal de Tours a été saisi d'un projet de donation de la collection Léon Cligman au musée des Beaux-Arts. Sur 1 800 œuvres, 1 200 ont été retenues. Parmi les œuvres, on compte des peintures de Camille Corot, Henri de Toulouse-Lautrec, Maurice de Vlaminck, des sculptures de César, Eugène Delacroix, Edgar Degas, des dessins de Jean-Baptiste Carpeaux, Kees van Dongen, ou encore des objets d'antiquités (Afrique, Égypte, Grèce, Rome)[29]. Cette donation est assortie d'un financement pour construire une extension du musée qui accueillera cette collection.
En , le conseil municipal de Tours met fin de manière anticipée au partenariat qui liait la ville au Jeu de Paume, dans le but d'installer la collection Cligman au château de Tours, qui accueillait jusque-là des expositions temporaires du Jeu de Paume[30].
Après l'échec du projet avec la ville de Tours en , c'est finalement à la région Pays de la Loire que va la donation du couple Cligman[31]. Ainsi, c'est l'abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud qui accueillera les œuvres courant 2020[32],[33]. Le au ministère de la Culture, Léon Cligman et son épouse signent avec Françoise Nyssen l'acte officiel de donation des œuvres[34]. Le musée d'art moderne de Fontevraud, dont le coût de la construction s'éleva à 11,8 millions d'euros, ouvre en septembre 2021[35],[36].
Hommages
Après la donation de plusieurs terrains à la ville d'Issoudun (l'un où est édifié l'actuel gymnase Serge-Cligman, l'un pour la construction du square Anne-Frank, l'autre pour la maison de la Croix-Rouge avenue de Chinault), Léon Cligman est fait citoyen d'honneur de la ville d'Issoudun en 1994.
Le site industriel d'Indreco d'une surface de près de 4 000 m2 ferme définitivement en 1998 et fait l'objet d'une nouvelle donation en . L'usine devient le Piaf (Pôle Images Arts et Formations) en 2006. En 2012, un nouveau legs d'un terrain de 12 000 m2 est fait à la ville. À cette occasion, une plaque commémorative honorant la famille Cligman est apposée à l'endroit de l'ancienne usine Indreco[37].
Une rue Serge-Cligman porte également le nom de son père à Issoudun.
Références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Léon Cligman, promotion 1938 : une vie sous le signe de l'exception, 27 juin 2019.
- La Nouvelle République, 18 février 2012.
- Les Cligman et Issoudun, La Nouvelle République, février 2012.
- Libération du 19 mars 1998.
- Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN 978-2-84105-223-3), « Saint Laurent Rive Gauche », p. 255 à 258
- Bruna Basini, « Avec les "Gucci men", Saint Laurent adopte le style business », L'Expansion, .
- Sylvie Ramadier et Valérie Leboucq, « Léon Cligman renonce à fusionner Indreco et Devanlay », sur Les Echos,
- Morepeace acquiert New Man, Le Figaro, 3 juin 2010.
- https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/fontevraud-leon-cligman-donateur-a-l-origine-du-musee-d-art-moderne-est-decede-b2262532-d516-11ec-bd06-4e730397c904
- Journal officiel de la République française no 264, 15 novembre 2003.
- Arrêté de janvier 2009
- Journal officiel de la République française no 1, 1er janvier 2011.
- « Olivia Cligman, ancienne avocate de Florence Rey », Le Parisien, 22 novembre 2013.
- Ligue française contre la sclérose en plaques, qui sommes-nous ? Conseil d'administration.
- Observatoire du patrimoine religieux, qui sommes-nous ?
- Conseil d'administration de l'AROP.
- Décret du 14 juillet 1988 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
- « Légion d'honneur », sur Le Monde, (consulté le )
- Catalogue raisonné de l'œuvre de Martine Cligman, p. 11.
- La biographie de Léon Cligman p. 451, 12e édition du Who's who in France 1975-1976, indique le grade de chevalier de la Légion d'honneur.
- Décret du 15 mai 2015 portant élévation aux dignités de grand croix et de grand officier dans l'ordre national du Mérite.
- Journal officiel de la République française no 112 du 16 mai 2015.
- Décret du 15 novembre 2004 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite.
- Date de décret inconnue, prise de rang au 5 décembre 1985.
- Arrêté du 4 juin 1985 portant nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.
- Vérifié auprès de la section des distinctions honorifiques du ministère de la Culture, janvier 2019.
- « Les amis du Maroc », Maroc Hebdo, 24 janvier 2003.
- « Tours : l'incroyable donation faite au musée des Beaux-Arts », La Nouvelle République, (lire en ligne).
- « Le Jeu de Paume poussé vers la sortie du château », La Nouvelle République, (lire en ligne).
- « La donation Cligman ira en Pays de la Loire », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- La donation Cligman à Fontevraud, ministère de la Culture, DRAC Pays de la Loire, 1er septembre 2017.
- Marie Rogatien, « Fontevraud, une abbaye en plein art », Le Figaro Magazine, , p. 100-101 (lire en ligne).
- Ouest France, signature de la donation Cligman, 24 juillet 2018.
- (en) Sarah Belmont, « As French museums reopen, Loire region unveils Modern art collection in a Medieval abbey », sur Theartnewspaper.com, (consulté le )
- Christophe Turgis, « Fontevraud : l'inauguration du musée d'art moderne de la collection Cligman », sur Francetvinfo.fr, (consulté le )
- « Issoudun honore son généreux donateur », La Nouvelle République, 18 février 2012.
Voir aussi
Bibliographie
- Sylvie Santini, Andrée Putman : la diva du design, Tallandier, 2020 (ISBN 979-1021031838).
Articles connexes
Liens externes
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