Léon Curmer
Léon Curmer, né et mort à Paris (-), est un libraire et éditeur français du XIXe siècle. Son nom reste attaché à la qualité de ses ouvrages illustrés. Il utilise la chromolithographie pour reproduire en couleurs d'anciens manuscrits enluminés. Il fait aussi appel à la technique alors nouvelle de la photographie.
Pour les articles homonymes, voir Curmer.

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(à 68 ans) 16e arrondissement de Paris |
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Biographie
Henry Léon[alpha 1] Curmer[alpha 2] naît à Paris, rue Saint-Honoré (4e arrondissement ancien, 1er actuel), le [1] (26 frimaire an X). Son père, Gilbert Léonard Curmer (1776-1812), est marchand de draps. Après la chute de Jacques II d'Angleterre en 1689, ses ancêtres paternels ont quitté la ville de Cork, en Irlande du sud, pour s'installer en France[2]. Sa mère, Antoinette Félicité Louvet (1776-1851), appartient à une famille aisée de fabricants de draps établie en Normandie[alpha 3],[3]. Ruiné par une faillite[4], son père suit l'armée napoléonienne[2] mais meurt prématurément à Flessingue (Pays-Bas)[5]. Un oncle paternel notaire[6] pourvoit alors à son éducation et lui fait entreprendre des études de droit[7]. Mais il s'en détache assez vite pour tenter sa chance dans le métier de la librairie. En 1833, il ouvre un commerce 25 rue Sainte-Anne, transféré par la suite 49 rue de Richelieu. Il fait faillite en 1845 mais continue à publier de nombreux ouvrages jusqu'en 1865.
Il voyage dans toute la France, et même à l'étranger[8], à la recherche d'illustrations destinées à ses publications. Issu d'une bourgeoisie[alpha 4] dont il partage les valeurs (entre autres catholiques), il s'adresse aux classes les plus riches du Second Empire. Toutefois, deux ans avant la Révolution française de 1848, il publie De l'établissement des bibliothèques communales en France, preuve d'une attention portée aux couches sociales modestes.
Il meurt d'un cancer [9] à Paris (XVIe arrondissement) le [10].
Il est inhumé au cimetière de Montmartre[11]. Il repose auprès de sa mère et de ses deux épouses.
Vie privée
Léon Curmer a trois frères cadets :
- Édouard Nicolas, contrôleur-receveur des contributions indirectes (Paris 1803 - Amiens 1876 - postérité actuellement vivante, dont l'athlète Grégoire Curmer) ;
- Alphonse Alexandre, pharmacien (Paris 1805-1855 - postérité actuelle non établie) ;
- Adolphe, orfèvre (Boulogne-sur-Mer 1809 - Paris 1890 - postérité actuelle non établie).
Il se marie deux fois :
- en 1833 avec Marie Catherine Borgers (ca 1801 - 1844), une Allemande[12], fille d'un cordonnier et veuve d'un tailleur d'habits. Début 1844, elle succombe encore jeune à un cancer de l'utérus, ce qui plonge son époux dans l'affliction[13];
- en 1846 avec Gertrude Heysters (1826-1919), une Hollandaise[14], fille d'un jardinier, sa gouvernante[2] . Elle ne se remarie pas et meurt au Pecq en .
Il n'a aucun enfant. Toutefois, d'un précédent mariage, sa première épouse laisse un fils et une fille qu'il élèvera comme les siens :
- Amand Moller (Paris 1826 - après 1881, avant 1893) ;
- Léonide Moller épouse Pohl (Paris 1828 - 1875).
Il est l'oncle du général Fernand-Alexandre Curmer (1854-1937).
Œuvres

Léon Curmer édite des ouvrages à caractère artistique. Il fait appel aux plus grands illustrateurs de son époque tels Charles-François Daubigny, Honoré Daumier, Paul Gavarni, Tony Johannot et Ernest Meissonier.
On peut citer, comme publications majeures :
- Paul et Virginie (1836-1838), l'un des fleurons du livre romantique, orné de 479 gravures sur bois dont certaines dues à Tony Johannot ;
- Discours sur l'Histoire universelle par J.-B. Bossuet, évêque de Meaux (1839), avec un frontispice en chromolithographie et douze gravures sur acier par Ernest Meissonier, Tony Johannot et Émile Ollivier ;
- Les Français peints par eux-mêmes (1839-1842), encyclopédie morale et critique de la France de Louis-Philippe Ier, contemporaine des portraits de la Comédie humaine ;
- L'Imitation de Jésus-Christ (1855-1857), illustrée de nombreuses enluminures des siècles passés ;
- Le livre d'heures de la reine Anne de Bretagne (1861), reproduction intégrale de ce manuscrit célèbre pour son calendrier restituant la vie quotidienne, ses compositions à pleine page et ses innombrables plantes peintes en trompe-l'œil ;
- Les Évangiles des Dimanches et Fêtes (1862-1864), comportant cent illustrations polychromes ;
- L'œuvre de Jehan Foucquet (1866-1867), première monographie consacrée au grand peintre français du XVe siècle.
Notes et références
Notes
- Seul le second prénom sera en usage.
- Ce patronyme serait à rapprocher du mot gaélique cormar qui signifie grand espoir.
- Mathieu Quesné, aïeul maternel d'Antoinette Félicité Louvet, est maire d'Elbeuf de 1778 à 1782.
- Les oncles paternels de Léon Curmer sont :
- vérificateur en chef des poids et mesures (Jean-Baptiste Marie Saint-Germain - Fontainebleau [Seine-et-Marne] ca 1753-Paris 1833) ;
- marchand de draps (Pierre Ambroise Fernel - Brienon-sur-Armançon [Yonne] 1755-Paris 1829) ;
- receveur principal des droits indirects (Jacques Michel Curmer - Paris 1774-1838) ;
- notaire (Alexandre François Curmer - Paris 1777-1839).
Références
- Archives de Paris. État civil reconstitué. Naissances. Vues 33 à 35/50.
- Selon la tradition orale familiale.
- Archives départementales de Seine-Maritime. Elbeuf. Acte de mariage Curmer/Louvet du 13 pluviôse an IX/2 février 1801. Vue 15/134.
- Archives de Paris - D11 U3 / Carton 35 / Faillite n° 2298 du 12 mai 1806.
- Archives départementales de la Somme. Doullens. Acte de mariage n° 19 Curmer/Warmé du 2 juillet 1838. Vue 148/303.
- Alexandre François Curmer (voir note d).
- L'acte de naissance précité (référence 1) fut reconstitué le 15 juillet 1872, après les incendies de la Commune, grâce à un dépôt de l'École de droit de Paris.
- Précision autobiographique fournie, par exemple, dans Les Évangiles des dimanches et fêtes - 1864 - Appendice - Pages IV sqq.
- L'article nécrologique paru le 6 février 1870 dans le Journal des débats politiques et littéraires mentionne une longue et douloureuse maladie.
- Archives de Paris. 16e arrondissement. Année 1870. Acte de décès n° 87. Vue 12/31.
- Concession perpétuelle n° 47 P de 1844 (division 4 - ligne 2 - tombe 1). Cette chapelle funéraire est à l'état d'abandon (décembre 2011).
- Archives de Paris. État civil reconstitué. Mariages. Vue 3/48.
- Après le décès de sa première épouse, Léon Curmer publie hors commerce une plaquette à tirage limité intitulée L'agonie d'un Ange.
- Archives de Paris. État civil reconstitué. Mariages. Vues 3 à 6/46.
Bibliographie
- Jean-Yves Mollier in Dictionnaire encyclopédique du Livre, Paris, éd. du Cercle de la Librairie, 2002, T. 1, p. 708
- M. Cloche, "Un grand éditeur du XIXe siècle, Léon Curmer", Arts et métiers graphiques, no 31 (1931-1932), p. 27-32
Articles connexes
Liens externes
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- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- WorldCat
- Bnf - Léon Curmer (1801-1870)
- Le Bibliomane. 7 mars 2009. Curmer amoureux de son art
- Le Bibliomane. 17 novembre 2011. Léon Curmer, éditeur célèbre, homme méconnu
- Le Bibliomane. 5 juillet 2012. Souvenir de Léon Curmer
- Le Bibliomane. 18 janvier 2013. Les dessous d'un billet autographe de Léon Curmer
- Le Bibliomane. 28 octobre 2013. Une lettre inédite de Léon Curmer
- Le Bibliomane. 27 mars 2015. Le rêve du jaguar
- Le Bibliomane. 13 avril 2022. Une lettre à Monsieur Denis - Quand Léon Curmer ressuscite Jean Fouquet
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