Léon Faucher

Léonard Joseph Léon Faucher, né le à Limoges et mort le à Marseille, est un journaliste, économiste et homme d'État français.

Pour les articles homonymes, voir Faucher.

Léon Faucher

Léon Faucher.
Fonctions
Président du conseil de facto[N 1]
et Ministre de l'Intérieur

(6 mois et 16 jours)
Gouvernement Faucher
Législature Assemblée législative
Prédécesseur Alphonse Henri d'Hautpoul (de facto)
Successeur Émile Ollivier (indirectement)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Limoges, Haute-Vienne (France)
Date de décès
Lieu de décès Marseille (France)
Nationalité française
Parti politique Parti de l'Ordre
Profession Économiste
Chef du gouvernement de facto

Député de la Marne de 1847 à 1851, il est, sous la IIe République, ministre des travaux publics (1848), ministre de l'Intérieur (1848-1849), puis chef de facto du gouvernement d' à , sous la présidence de Louis Napoléon Bonaparte, dont il refuse cependant de cautionner le coup d'État du 2 décembre 1851.

Biographie

Tombe de Léon Faucher (cimetière du Père Lachaise, division 26)

Origines et formation

Léon Faucher est issu d'une famille sans fortune. Agrégé de philosophie en 1827[1], il débute comme précepteur dans la famille Dailly, avec laquelle il est resté ami par la suite.

La monarchie de Juillet

Engagé d'abord au côté de la gauche royaliste, il se lance dans le journalisme militant au côté des libéraux après la révolution de 1830[1]. Il écrit d'abord des articles dans le Temps (1830-1833) puis devient rédacteur en chef du Constitutionnel avant de rejoindre le Courrier français, dont il est le rédacteur en chef de 1839 à 1842[1]. Après avoir quitté le Courrier français, il s’intéresse surtout à l’économie et défend le principe de la liberté de commerce, prônant notamment la constitution d’une union douanière d'abord entre pays latins puis entre la France et la Belgique pour faire face au Zollverein[1].

En 1845, il publie, dans la Revue des deux Mondes, une étude en 2 volumes sur le système social anglais[1].

Partisan affirmé du libre échange économique, il est élu député de Reims en 1846 et siège parmi les réformistes.

La IIe République

Après la chute de Louis-Philippe en , il est élu à l’Assemblée constituante où il s’oppose à plusieurs propositions des députés républicains concernant la limitation du temps de travail ou l'abolition de la peine de mort.

Après l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République (), ce « républicain du lendemain » est appelé au ministère des travaux publics () puis à celui de l'Intérieur (). Dans cette fonction, il réprime énergiquement les désordres, mais, censuré par l’Assemblée à la suite de la découverte d’une circulaire adressée par lui aux préfets afin d'infléchir le résultat des futures élections, il démissionne en mai 1849.

Il redevient ministre de l'intérieur le tout en étant le principal ministre et chef de facto d'un gouvernement de compromis, constitué entre bonapartistes et monarchistes du Parti de l'Ordre. Le but du président de la République, Louis Napoléon Bonaparte, est alors de rallier le vote conservateur à une modification de la loi électorale pour réinstaurer le suffrage universel masculin[2] mais c'est un échec. Léon Faucher est d'ailleurs hostile à l'abrogation de la loi électorale du 31 mai 1850 dont il avait été le rapporteur devant l'assemblée nationale.

L'assemblée nationale débat ensuite d'une proposition de loi visant à réviser la constitution pour rendre le président de la République rééligible. Malgré une majorité de 446 voix pour et 278 contre, la révision constitutionnelle est rejetée, n'ayant pas obtenu le seuil des trois-quarts des suffrages exigé par la constitution. Dans une dernière tentative de révision régulière, Louis-Napoléon tente de nouveau d'obtenir de l'Assemblée nationale le rétablissement du suffrage universel et l'abrogation de la loi électorale de 1850[3]. Léon Faucher, qui refuse de soutenir cette initiative, démissionne le 14 octobre suivi des autres ministres de son gouvernement. Un nouveau cabinet est formé le 26 octobre[4] puis la proposition d'abrogation de la loi électorale déposée à l'Assemblée. Elle est une fois de plus rejetée le [5]. Louis-Napoléon décide alors de procéder à son coup d’État du 2 décembre 1851.

Faucher refuse de siéger dans la commission consultative chargée de discuter une nouvelle Constitution mise en place par le prince-président afin de remplacer l'Assemblée dissoute et le conseil d'État. Il se retire dès lors de la vie politique.

Les dernières années

Admis dès 1849 à l'Académie des sciences morales et politiques, il se consacre dès lors exclusivement aux études économiques.

Au retour d'une cure en Italie en 1854, il meurt de la fièvre typhoïde à Marseille. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (26e division)[6].

Famille

En 1837, Léon Faucher épouse Alexandra (ou Alexandrine) Wolowska (1812-1905)[7], fille de François Wołowski, juriste polonais exilé en France, et sœur de l'économiste Louis Wolowski.

Par ailleurs, Léon Faucher est cousin germain d'un trisaïeul de François Mitterrand[8].

Postérité

Après sa mort, sa veuve fait en son nom un don de 20 000 francs à l'Académie des sciences morales et politiques, destiné à fonder un prix annuel d'économie politique, et un autre à la Faculté de médecine de Paris pour quatre bourses de thèse[9]  ; Louis Wolowski, éditeur de la Revue de Jurisprudence, publie ses écrits sous le titre de Mélanges d'économie politique et de finances (1856).

Quelques papiers personnels de Léon Faucher sont conservés aux Archives nationales[10].

Publications

  • Léon Faucher, De la réforme des prisons, Paris, Angé, 1838

Décorations

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Il n'a jamais porté le titre de président du Conseil mais son rôle peut s'apparenter à celui d'un Premier ministre.

Références

  1. Biographie, Académie des sciences morales et politiques
  2. Pierre Milza, Napoléon III, Perrin, 2006, p. 237-238.
  3. Louis Girard, Napoléon III, Fayard, 1986. Réédition : 2002, p. 139.
  4. Léon Muel, Gouvernements, ministères et constitutions de la France depuis cent ans. Précis historique des révolutions, des crises ministérielles, présidentielles et gouvernementales et des changements de constitutions de la France, depuis 1789 jusqu'en 1890, Paris, (lire en ligne), p. 258-259
  5. Alain Decaux et André Castelot (dir.), Dictionnaire d'histoire de France, Librairie académique Perrin, 1981, p. 279.
  6. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 150
  7. Cf. le site Calames ; Alexandra a été élève de Chopin et est dédicataire de sa Mazurka, opus 7/1.
  8. Mitterrand, Robert, 1915-, Frère de quelqu'un, R. Laffont, (ISBN 2-221-04762-1 et 978-2-221-04762-0, OCLC 19127379, lire en ligne)
  9. Cf. Gallica : « La Faculté de Médecine de Paris est autorisée à accepter la donation que lui a faite Mme Alexandra-Vincentine-Sophie Wolowska, veuve Léon Faucher, d'une rente de 1,200 fr., dont les arrérages seront employés, chaque année, à acquitter les frais de scolarité, d'examen et de diplôme, ainsi que les frais d'impression de la thèse de deux étudiants français et de deux étudiants polonais. » (extrait du Journal des Débats)
  10. sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 43AP : Inventaire du fonds 43AP
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.