Léon Geoffray
Léon Geoffray, né en 1852, mort en 1927, est un diplomate français à l'origine de l'Entente cordiale, puis ambassadeur de France à Madrid.
Pour les articles homonymes, voir Geoffray.
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Ambassadeur de France en Espagne | |
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Biographie
Léon Marcel Isidore Geoffray est né à Passy (annexé depuis à Paris) le . Son père, Pierre-Joseph Geoffray (1804-1886), propriétaire, est un ancien financier à Lyon où il dirigeait « une maison de soieries des plus importantes ». Sa mère, née Juliette (dite Julie) Joséphine Sauvage de La Martinière, est réputée pour sa piété et sa générosité[1],[2].
Le jeune Léon et son frère Marcel sont éduqués à Passy par leur mère, avec un précepteur, M. Caillet. Le programme suivi et l'horaire quotidien sont ceux du lycée Louis-le-Grand[3].
Études, débuts dans la diplomatie
Léon Geoffray effectue ensuite des études de droit, devient docteur en droit en soutenant une thèse sur l'emphytéose, publiée en 1875[4]. Avocat à la cour d'appel de Paris, il choisit d'entrer dans la carrière diplomatique et réussit « brillamment » le concours des Affaires étrangères[5].
Il est d'abord attaché au service du contentieux au ministère des affaires étrangères en 1877, puis à l'ambassade de Constantinople de 1877 à 1879. Il est de nouveau au service du contentieux au ministère des affaires étrangères, à partir de 1879. Il y gravit les échelons de commis principal en 1883, rédacteur en 1886, secrétaire d'ambassade en 1891, avec effet rétroactif. En 1892-1894, il participe aux travaux de diverses commissions[2]. Il devient la « cheville ouvrière » du contentieux de la direction politique, y résout de nombreuses affaires importantes, et aurait pu en recevoir la direction[6].
Londres : l'Entente cordiale

Léon Geoffray est nommé premier conseiller à l'ambassade de Londres, à partir de 1895, avec le grade de secrétaire première classe, puis de ministre plénipotentiaire en 1896[2]. Il y constate un état d'esprit très anti-français ; il en rend compte dans ses rapports, et écrit le , au moment de l'occupation française de Fachoda :
« On se dit que le Français est l'adversaire-né de l'Angleterre (...) Si bien que, sans désirer un conflit armé avec notre pays, une certaine partie de la nation anglaise s'habitue à l'idée que ce conflit peut éclater un jour, et même qu'il ne saura manquer d'éclater[7]. »
Mais il s'attache passionnément à l'apaisement, et à la réalisation d'une alliance entre l'Angleterre et la France. Pour y parvenir, malgré la crise de Fachoda, il n'hésite pas à faire à plusieurs reprises la navette entre les deux pays pour convaincre à la fois son supérieur hiérarchique Paul Cambon, vite convaincu, son ministre Théophile Delcassé, le gouvernement britannique et le gouvernement français. Il prépare et accompagne les visites respectives d'Édouard VII à Paris, et du président Loubet à Londres. Il participe ainsi activement à la réalisation et au maintien de l'Entente cordiale, signée en 1904.
Lors de son départ de Londres en 1908, Édouard VII lui remet à titre exceptionnel les insignes de Grand Croix de l'Ordre de Victoria, qui n'avaient jamais été remis à un ministre plénipotentiaire. Léon Geoffray part alors pour Le Caire, où il est consul général de 1908 à 1910[2].
Ambassadeur de France à Madrid

Il est nommé en juillet 1910 ambassadeur de France à Madrid, auprès du roi Alphonse XIII. Il contribue alors à assurer à la France la neutralité de l'Espagne qui repousse les offres de l'Allemagne. Mais en octobre 1917 il est démis de ses fonctions, à la suite de la crise des relations franco-espagnoles[8].
Léon Geoffray est mort à Paris le [2]. Il est enterré au cimetière de Passy.
Il était propriétaire du château des Vaulx (XVIIe s.) à Saint-Julien-de-Civry en Saône-et-Loire, et chargea le paysagiste Achille Duchêne d'en aménager le parc vers 1900.
Il avait épousé Louise Marcotte de Quivières, petite-fille de Philippe Marcotte de Quivières, dont il a deux fils : Pierre Geoffray (1884-1975), époux de Marie de Chabaud-Latour, et Edme Geoffray (1886-1926), croix de guerre 1914-1918.
Sa correspondance privée, notamment avec Lyautey, a été préemptée en 1994 par le ministère des Affaires étrangères (368PAAP).
Principales décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur, [2].
- Chevalier grand-croix de l'Ordre royal de Victoria (GCVO - Knight Grand Cross of the Royal Victorian Order)[9].
- Grand-croix avec collier de l'Ordre de Charles III d'Espagne.
- Officier du mérite agricole, 1908[2].
Notes et références
- Las Cases 1928, p. 10-15.
- « Geoffray, Léon Marcel Isidore », « Cote LH/1114/1 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Las Cases 1928, p. 12.
- Sa thèse pour le doctorat est De l'Emphytéose, Paris, impr. de Lahure, 1875 [lire en ligne].
- Las Cases 1928, p. 23.
- Bormans 1928.
- Cité par Adrien Thierry, L'Angleterre au temps de Paul Cambon, Paris, La Palatine, 1961, p. 25.
- Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : l'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du XXe siècle, 1898-1979, Madrid, 1994, p. 139 [lire en ligne].
- Voir la List of honorary British Knights.
Sources bibliographiques
- Emmanuel de Las Cases, Léon Geoffray, ambassadeur de France, Paris, , 78 p..
- « Léon Geoffray », dans Larousse du XXe siècle, 1927-1933.
- Noël Dorville et G. Gounouilhou, Les promoteurs de l'Entente Cordiale : galerie de portraits, 1909.
- In Memoriam : Léon Geoffray, Paris, , 106 p.
- Jean-Marc Delaunay, Méfiance cordiale : Les relations métropolitaines franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, Paris, L'Harmattan, , 915 p. (ISBN 978-2-296-13082-1 et 2-296-13082-8, lire en ligne), p. 125-128 et autres [extraits en ligne].
- Le Journal des débats, 1928.
- Bormans, « Léon Geoffray, ambassadeur de France », Journal des débats, , p. 2
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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