Léon Meyer

Léon Meyer, né le au Havre et mort le à Paris, est un député-maire radical-socialiste du Havre et ministre.

Léon Meyer
Léon Meyer, sous-secrétaire d'État à la Marine marchande, maire du Havre (1924)
Fonctions
Ministre de la Marine marchande
-
Député de la Seine-Maritime
-
Maire du Havre
-
Conseiller municipal du Havre
-
Conseiller général de la Seine-Maritime
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Parti républicain, radical et radical-socialiste (d)
Lieux de détention
Distinctions

Carrière ministérielle

Biographie

Léon Meyer, issu d’une famille israélite alsacienne, montra son goût pour la vie publique en devenant conjointement président du syndicat des courtiers havrais et membre de nombreuses associations populaires.

Cette place dans la vie active lui permit de faire ses premières armes politiques à l’échelle de la ville. Pour ce faire, en radical convaincu, il fonda la Fédération havraise des œuvres laïques et, comme Jules Le Cesne, dirigea la Démocratie havraise, journal qui lui permit de se faire un nom parmi les ouvriers. Élu conseiller général en 1907 et conseiller municipal en 1912, il défendit d’arrache-pied les syndicats, mit à leur disposition la salle Franklin, avant de s’attaquer à la hausse des prix durant la Première Guerre mondiale en mettant en place une organisation de ravitaillement municipal.

Cette ouverture à gauche se traduisit par son élection aux municipales de 1919 : devenu premier magistrat de la ville, il le resta jusqu’en 1940. Et il put aussi rester longtemps maire en s’appuyant sur la collaboration du monde ouvrier, au grand dam des socialistes mais surtout des communistes.

Le Havre s’industrialisant, Léon Meyer adopta une politique urbaine en faveur du logement à loyer modéré et développa, comme durant la guerre, un service municipal fournissant de la nourriture à bon marché. Ces mesures étaient d’autant plus appréciées qu’elles étaient visibles au grand jour et palpables semaine après semaine lorsqu’il s’agissait de nourrir les familles des travailleurs. Qui plus est, sa politique non sectaire lui assura les suffrages d’une partie des entrepreneurs havrais qui lui savaient gré de défendre leurs intérêts à Paris.

Dès 1923, il fut élu député, mandat qu’il conserva jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. À la Chambre des Députés, il milita en faveur du droit des femmes, de l’impôt sur le capital aux côtés de Joseph Caillaux, et de la marine marchande en étant sous-secrétaire d’État à la Marine marchande avant d’être ministre de ce domaine (de 1932 à 1933). Son militantisme de gauche, qui lui valait le soutien de l’Union syndicale havraise et principalement des ouvriers du port autonome, se traduisit par un projet de réorganisation de la Compagnie générale transatlantique où l’État accroîtrait son rôle.

Cependant, reporté vers le centre par la montée des communistes, il rejeta toute idée d’alliance du Parti radical avec les communistes et les socialistes pendant le Front populaire. Il quitte le Parti radical en 1937. À l'arrivée des Allemands en juin 1940 et sur ordre du ministre de l'Intérieur Georges Mandel, il quitte Le Havre avec la plupart de ses adjoints et le sous-préfet de l'arrondissement. Il se rend à Vichy en juillet pour voter les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Il est officiellement démis de ses fonctions électives par le statut des juifs en juin 1941.

Il est arrêté en 1944 et est déporté au camp de Bergen-Belsen puis à Theresienstadt jusqu'à la Libération. De retour au Havre, il se présente aux élections constituantes de 1945, mais échoue. Il finit sa vie à Paris où il meurt en 1948.

Jusqu'en 2016, un buste à son effigie se trouve au milieu d’une place du Havre qui porte le nom de Léon Meyer.

Décorations

Bibliographie

  • Ardaillou P., [article concernant Léon Meyer, pages 234 à 237], in Chaline J.-P. et Sohn A.-M. (sous la dir. de), Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie 1871–1940, Rouen : Publications de l’université, 2000, 349 pages.
  • Christian Brassy, Léon Meyer, mémoire de maîtrise soutenu à l’Université de Rouen sous la direction de M. Boivin.
  • « Léon Meyer », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Articles connexes

Notes et références

  1. « Décret n°2002-88 du 17 janvier 2002 relatif à l'ordre du Mérite maritime », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail du monde maritime
  • Portail de la politique française
  • Portail de la culture juive et du judaïsme
  • Portail du Havre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.