Léon Pierre-Quint
Léon Pierre-Quint ( - ), de son vrai nom Léopold-Léon Steindecker, est un éditeur et un critique littéraire français, influent durant la première moitié du XXe siècle.
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Éditeur, critique littéraire, éditeur |
Directeur des Éditions du Sagittaire pendant plus de vingt ans, il contribua à lancer le mouvement surréaliste. Il fut également l'ami de Proust et de Gide, auxquels il consacra articles et ouvrages qui font encore référence.Toxicomane impénitent pendant de très longues années à l'héroïne "pharmaceutiquement pure", il écrira son douloureux sevrage (Entre 1944 et la Libération de la France...) sous le pseudonyme de Jean Basque, dans un ouvrage justement intitulé : "Journal d'une double libération" paru en 1954 aux éditions de La Table Ronde.(Dans ce dernier, il y dévoile également son homosexualité, mais de manière purement factuelle au travers des rapports amoureux qu'il décrit, sans jamais évoquer ouvertement le sujet...)
Biographie
Léon Steindecker naquit à Paris dans une famille de banquiers juifs. Soigné très jeune pour une tuberculose osseuse qui le fit souffrir toute sa vie, il fut exempté du service militaire et échappa à la mobilisation de 1914. Il suivit des études de droit et obtint son doctorat tout en assistant aux cours de philosophie de Bergson au Collège de France. À partir de 1918, s'étant découvert homosexuel, il s'éloigna de sa famille et prit le pseudonyme de « Léon Pierre-Quint ».
Ses premières œuvres de fiction furent remarquées et publiées par Rachilde au Mercure de France, Colette chez Ferenczi et Malraux aux Éditions du Sagittaire. Sa carrière d'éditeur commença dès 1923. À cette date, Malraux, directeur littéraire du Sagittaire, venait de donner sa démission, et Simon Kra, l'éditeur, fit appel à Léon Pierre-Quint et à Philippe Soupault pour le remplacer. Pierre-Quint et Soupault réussirent un coup de maître l'année suivante en publiant le Manifeste du surréalisme d'André Breton. En 1927, Quint et son équipe connaissent une année exceptionnelle, publiant 4 nouveautés par mois et un résultat bénéficiaire.
Avec la crise économique du début des années 1930, la famille Kra choisit de revendre ses parts en 1933. Un administrateur-délégué, en la personne de Jacques Jéramec, fut nommé pour tenter d'éviter la liquidation. Démissionnaire du conseil d'administration en 1934, Léon Pierre-Quint demeura le directeur littéraire en titre, poste qu'il devait conserver durant plus de vingt ans. Outre Breton et Gide, il publia des auteurs tels que Valéry, Scott Fitzgerald, René Crevel, Jean Legrand, Thomas Mann ou Claude Simon.
Durant l'Occupation, ses origines juives, son homosexualité et ses convictions politiques ancrées à gauche l'obligèrent à se cacher en Provence tandis que les Éditions du Sagittaire étaient accueillies dans les locaux des Cahiers du Sud à Marseille et dirigées par Julien Luchaire père de l'ultra collaborateur Jean Luchaire dans le cadre de l'aryanisation. Il regagna Paris après la Libération, et dès reprit officiellement la direction littéraire du Sagittaire, mais la maison connut de graves difficultés et en 1951 elle finit par s'associer à Jérôme Lindon, jeune patron des Éditions de Minuit, qui endossa la présidence du Sagittaire, appurant les dettes et demandant à Pierre-Quint de continuer son programme éditorial. En 1954, Lindon dut céder le fonds du Sagittaire au Club français du livre et Pierre-Quint s'en éloigna[2].
Cette même année, Pierre-Quint publie sous le pseudonyme de Jean Basque une partie de son journal autobiographique mettant en lumière sa cure de désintoxication à l'opium et la libération de Paris durant l'été 1944.
Il meurt à Paris en 1958.
Œuvres
- Simplification amoureuse (roman), Mercure de France, 1922
- La Femme de paille (roman), préface de Max Jacob, Ferenczi, 1924
- Déchéances aimables (contes), Le Sagittaire, 1924
- Marcel Proust, sa vie, son œuvre, Le Sagittaire, 1925
- En personne (autobiographie), La Cité des Livres, 1926
- Marcel Proust, suivi de Le Comique et le Mystère chez Proust, Le Sagittaire, 1927
- Comment travaillait Proust (Bibliographie), Les Cahiers Libres, 1928
- Les Droits de l'écrivain dans la société contemporaine, Les Cahiers de la Quinzaine, 1928, Éolienne, 2020
- Le Comte de Lautréamont et Dieu, Les Cahiers du Sud, 1930
- André Gide, sa vie, son œuvre, Stock, 1932
- Marcel Proust, sa vie, son œuvre (réédition des 2 textes de 1927, révisée et augmentée), Le Sagittaire, 1935 et 1946
- Jean Basque [pseud.], Journal d'une double libération : juillet-, La Table ronde, coll. « Le choix », 1954
Hommage
- Léon Pierre-Quint, exposition à la Bibliothèque Nationale, textes de Jean Blot, Jean Beaufret, Antoine Coron et préface de Georges Le Rider, portrait de l'auteur par Ilse Bing, Paris, au lire sur Gallica.
Notes et références
- Jérôme Duwa, « René Daumal & Léon Pierre-Quint, Correspondance 1927-1942. Texte établi par Bérénice Stoll, notes Bérénice Stoll & Billy Dranty, Paris : Ypsilon éditeur, 2014, 372 p. », La Revue des revues, vol. 52, n°. 2, 2014, pp. 93-94, Lire en ligne
- Antoine Coron, In: Exposition Léon Pierre-Quint, Paris, Bibliothèque nationale, 1981.
Liens externes
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- Thèse de l’École nationale des chartes : Bérénice Stoll, Léon Pierre-Quint, correspondance 1914-1938 (fonds russe), Édition critique, 2004.
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