Léto
Dans la mythologie grecque, Léto (en grec ancien Λητώ / Lêtố, en latin Latona, d'où le nom romain Latone) est l'une des épouses de Zeus[1].
Pour les articles homonymes, voir Léto (homonymie).
Pour l’article ayant un titre homophone, voir L'Étau.
Léto | |
Déesse (titanide) de la mythologie grecque | |
---|---|
Léto enlevée par Tityos (au centre). | |
Caractéristiques | |
Nom grec | Λητώ |
Lieu d'origine | Grèce |
Période d'origine | Antiquité |
Culte | |
Région de culte | Grèce, Délos, Lycie |
Lieu principal de célébration | Phaistos en Crête |
Date de célébration | les Ecdysia |
Famille | |
Père | Céos |
Mère | Phébé |
Fratrie | Astéria Aphaïa (sœur ou fille) |
Premier conjoint | Zeus |
• Enfant(s) | Apollon et Artémis |
Deuxième conjoint | (inconnu) |
• Enfant(s) | Aphaïa (fille ou sœur) |
Fille de Céos et Phébé, sœur d'Astéria. Elle est également la mère d'Artémis et Apollon.
Étymologie
Au XIXe siècle, William Smith a proposé d'interpréter son nom à partir du verbe λανθάνω / lanthánô (« échapper à la connaissance de », la même racine donne lateo en latin). Celui-ci voudrait donc dire « celle qui est cachée »[2].
Pour Jean Haudry, dans une analyse parue en 1987, le nom de Léto serait le diminutif en -ố du nom de la « Nuit » représenté par le védique ratri (Râtri est la déesse de la nuit)[3]. L'épithète de Nychia va dans le sens de cette interprétation[réf. nécessaire].
Mythologie
Léto serait née sur l'île de Kos, mais pour Diodore (2.47), c'est en Hyperborée. D’après Hésiode, elle est la fille du Titan Céos et de sa sœur Phébé. Selon les premiers mythographes, elle est l'épouse de Zeus avant que celui-ci n'épouse Héra. L'un des Hymnes homériques la mentionne ainsi dans l'histoire de Niobé, et Homère la montre amie des Troyens pendant la guerre de Troie, tout comme son fils Apollon. Des auteurs[Lesquels ?] postérieurs brodent sur cette histoire. Léto devient l'une des nombreuses maîtresses de Zeus encourant la colère d'Héra : cette dernière interdit à la terre d'accueillir la parturiente et décrète que ses enfants ne devraient pas naître dans un lieu accroché à la terre. Elle fait poursuivre Léto par le serpent Python. Léto erre jusqu'à trouver l'île d'Ortygie, qui, flottant entre la terre et la mer, n'encourt pas la malédiction d'Héra. Léto accroche l'île au fond de la mer, et l'île prend le nom de Délos (en grec Δῆλος / Dễlos). Léto y donne naissance à Artémis-« Lune » et Apollon-« Soleil »[3].
Selon une autre tradition[Laquelle ?], Astéria, sœur de Léto, voulant échapper à Zeus aurait été transformée en caille par celui-ci (en grec ὄρτυξ / órtux), d'où le nom d'Ortygie pour l'île. Une variante indique également qu'Héra a retenu prisonnière Ilithyie, déesse de l'accouchement. Les autres dieux, usant d'une ruse, finissent par libérer la déesse, permettant ainsi à Léto d'accoucher. Mais Héra n'arrête pas pour autant ses tourments. Après avoir accouché de ses deux enfants, Léto se rend en Lycie et un jour, elle décide de faire la toilette de ses enfants dans le Xanthe. Mais sur l'ordre d'Héra, les paysans du lieu viennent troubler l'eau pour l'en empêcher. Excédée, la déesse les fait chasser par des loups puis les transforme en grenouilles. Ses deux enfants lui gardent un profond amour filial. Apollon tue le monstrueux serpent Python qui avait persécuté sa mère pendant sa grossesse ou encore massacre, avec sa sœur Artémis, presque tous les enfants de Niobé pour avoir osé se comparer à leur mère.
Son nom est également attaché à celui de Tityos, qui tente d'abuser d'elle, mais est durement châtié.
Culte
Léto est vénérée à Délos en même temps que ses deux enfants[4]. Elle y a un petit temple situé entre le temple d'Apollon et le lac sacré. Son culte est également célébré à Argos. Avec Héra, elle préside à la naissance des hommes, et les mères, dans leurs angoisses et leurs souffrances, lui adressent des invocations[réf. nécessaire]. Mais son principal sanctuaire, le Létoon, se trouvait en Lycie, au sud-ouest de la Turquie actuelle.
Évocations artistiques
Sculpture
- Léto et ses enfants Apollon et Artémis, (1874) groupe sculpté de William Henry Rinehart (1825–1874) au Metropolitan Museum of Art de New York.
- Latone protège ses deux enfants Apollon et Artémis contre les crachats des paysans de Lycie (1665) statue de Gaspard Marsy, installée au centre du Parterre de Latone, élément essentiel du Jardin de Versailles. La statue peut être interprétée comme l'image d'Anne d'Autriche défendant Louis XIV et son frère Philippe contre les frondeurs[5].
Peinture
- Les Joueuses d'osselets une peinture à l'encaustique d'Alexandre l'Athénien
Littérature
- Dans son roman Dune, Frank Herbert donne le prénom Léto à deux de ses personnages, le duc Léto, et son petit-fils Léto II.
- « La légende affirmait que la famille Atreides venait d'une famille noble originaire de Grèce sur Terre [...] ; revendiquait spécifiquement la descendance du roi Agamemnon, un fils d'Atrée, dans la mythologie grecque. Les descendants d'Atreus sont appelés « Atreides » (pluriel Atreidai, latinisé comme Atreidae) dans la langue grecque. »[réf. nécessaire] (voir Atrides).
Notes et références
- Hésiode, Théogonie, vers 918-920
- (en)William Smith éd. Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology 1873, at Theoi.com.
- Jean Haudry 1987, p. 112.
- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1946_num_70_1_2572 Gallet de Santerre Hubert, Héra et Léto à Délos, In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 70, 1946. pp. 208-215.
- http://versailles1687.free.fr/v3.htm.
Annexes
Sources antiques
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 2, 2 ; I, 4, 1).
- Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 404 & 918).
- Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (XI, 580).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 185 et suiv.).
Bibliographie
- Jean Haudry (dir.) (trad. du grec ancien), La religion cosmique des Indo-Européens, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Etudes indo-européennes », (1re éd. 1987), 329 p. (ISBN 978-2-08-121810-9), p. 112.
- (grc + fr) Hésiode (trad. du grec ancien par Annie Bonnafé, préf. Jean-Pierre Vernant), Théogonie, Paris, Payot & Rivages, coll. « La Petite Bibliothèque », , 184 p. (ISBN 978-2-7436-2138-4).
- Homère (trad. du grec ancien par Victor Bérard), L’Odyssée, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (1re éd. 1956) (ISBN 2-07-010261-0).
Liens externes
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (de + en + la) Sandrart.net
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Portail de la mythologie grecque