Lúthien
Lúthien, parfois appelée Lúthien Tinúviel ou Tinúviel la Grande, est un personnage du légendaire de l'écrivain britannique J. R. R. Tolkien. C'est une Elfe du peuple des Sindar et la fille unique du Grand Roi Thingol de Doriath et de Melian, une Maia. Elle est la première Elfe à épouser un mortel, Beren.
Lúthien | |
Personnage de fiction apparaissant dans l'œuvre de J. R. R. Tolkien. |
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Alias | Tinúviel |
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Origine | Doriath |
Décès | 503 P. A. |
Sexe | Féminin |
Espèce | Elfe |
Caractéristique | partie en quête d'un silmaril |
Famille | Thingol (père) Melian (mère) Beren (époux) Dior Eluchíl (fils) |
Ennemi de | Morgoth |
Créé par | J. R. R. Tolkien |
Romans | Le Silmarillion Les Lais du Beleriand Le Livre des contes perdus |
Son histoire est racontée en vers, très brièvement, dans Leaf on Lindentree (publié dans Les Lais du Beleriand[1]), par Aragorn et dans une version y faisant écho, dans La Communauté de l'anneau[2], dans le Lai de Leithian, un long poème en tétramètres iambiques à rimes suivies (traduits en français par des octosyllabes à rimes suivies). L'histoire apparaît en prose dans « Le Conte de Tinúviel », première forme de la légende, publié dans Le Livre des Contes Perdus et dans Le Silmarillion.
Caractéristiques
Noms
Lúthien semble vouloir dire « enchanteresse », d'après la racine en quendien primitif luktiênê[3], mais pourrait également être traduit par « bénie »[4], ou encore « fille des fleurs », à partir du sindarin loth « fleurs »[5], tandis que Tinúviel, le nom donné par Beren, signifie « rossignol » en sindarin.
Histoire
Lúthien rencontra Beren dans les bois de Doriath et ils tombèrent amoureux. Malheureusement, le père de Lúthien ne voulait pas laisser sa fille à un mortel. Pour le rejeter sans trahir son serment de ne pas mettre Beren à mal, il demanda à ce dernier d'obtenir un des trois Silmarils, alors sertis dans la couronne de Morgoth. Lúthien fut enfermée afin qu'elle ne puisse pas aider Beren, mais lorsqu'elle apprit qu'il avait été fait prisonnier à Tol-in-Gaurhoth, elle parvint à s'enfuir pour affronter Sauron et délivrer Beren, avec l'aide de Huan.
Ils passèrent les portes d'Angband, grâce aux pouvoirs de Lúthien qui endormit le grand loup Carcharoth qui les gardait. Ils se rendirent devant le trône de Morgoth et Lúthien arriva, grâce à sa danse et à son chant, à plonger Morgoth et tous ses serviteurs dans un sommeil profond, permettant à Beren de retirer un Silmaril de la Couronne de Fer.
Mais, pendant qu'ils s'enfuyaient, Carcharoth parvient à arracher la main de Beren tenant le Silmaril, et l' avala ; brûlé par le pouvoir de ce dernier, il fit des ravages dans tout le Beleriand, jusqu'à Doriath, où il fut tué durant la Chasse au loup. Cependant, lors de cette chasse, Beren fut tué également ; mourant, il offrit le Silmaril à Thingol, accomplissant ainsi sa promesse
L'esprit de Lúthien s'enfuit alors vers les Cavernes de Mandos et plaida devant Mandos lui-même l'autorisation de récupérer Beren. Ce fut le plus beau chant jamais chanté en Arda, et il émut Mandos au point d'accorder une deuxième vie à Beren, à condition que Lúthien devienne elle-même mortelle. Ils vécurent alors quelque temps à Doriath, avant de s'installer à Tol Galen où ils eurent un fils, Dior. Avec Dior, tous les rois de Númenor descendent de Lúthien.
Création et évolution
Le personnage de Lúthien apparaît pour la première fois dans le « Conte de Tinúviel », écrit en 1917 et plus tard publié dans Le Livre des contes perdus. Le nom de Lúthien n'est pas encore inventé, Beren est un Elfe, et ils sont confrontés à Tevildo, prince des chats.
Dans le Lai de Leithian, l'histoire de Lúthien est proche de la version du Silmarillion publié.
Critique et analyse
Le nom de Lúthien a pu être rapproché du vieil anglais Lufien, signifiant « amour ».
Adaptation et postérité
À la mort de sa femme, Edith Bratt, Tolkien fit graver Lúthien sur sa tombe, en référence à l'histoire d'amour de Beren et Lúthien, inspirée de sa propre rencontre avec elle[6]. À la mort de Tolkien, on rajouta Beren à cette inscription.
Le personnage de Lúthien a inspiré les dessinateurs, comme Ted Nasmith[7], Alan Lee[8], Anke Katrin Eissmann[9], ou encore Jef Murray[10]...
Notes et références
- Les Lais du Beleriand, p. 108 (seconde version, vers 403 et suivants)
- Le Seigneur des anneaux, livre I, chapitre 11
- La Route perdue et autres textes, « Les Étymologies », entrée -LUK
- The Languages of Tolkien's Middle-earth, p. 166
- « Words, Phrases and Passages in Various Tongues in "The Lord of the Rings" », Parma Eldalamberon XVII, édité par Christopher Gilson
- Lettres, no 340 à Christopher Tolkien
- Lúthien escapes the treehouse, Lúthien escapes upon Huan, Lúthien, Lúthien at Tol Galen, Lúthien reveals herself to Celegorm, Lúthien tends Beren's wound, Lúthien's Lament before Mandos, par Ted Nasmith
- Lúthien par Alan Lee
- Daeron spies on Beren and Lúthien, Beren's trial, Lúthien prepares her escape from Hírilorn, The parting, Lúthien, Daeron and Lúthien par Anke Katrin Eissmann
- Lúthien Tinúviel par Jef Murray
Bibliographie
- J. R. R. Tolkien (trad. Pierre Alien), Le Silmarillion [« The Silmarillion »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien (trad. Francis Ledoux, Tina Jolas), Le Seigneur des anneaux [« The Lord of the Rings »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien et Christopher Tolkien (trad. Adam Tolkien), Le Second Livre des contes perdus [« The Book of Lost Tales: Part 2 »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien et Christopher Tolkien (trad. Daniel Lauzon, Elen Riot), Les Lais du Beleriand [« The Lays of Beleriand »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien et Christopher Tolkien (trad. Daniel Lauzon), La Route perdue et autres textes [« The Lost Road and Other Writings »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien, Christopher Tolkien et Humphrey Carpenter (trad. Delphine Martin et Vincent Ferré), Lettres [« Letters of J.R.R. Tolkien »] [détail des éditions]
- (en) Ruth S. Noel, The Languages of Tolkien's Middle-earth, Houghton Mifflin, .
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