L'Éclipse totale
L'Éclipse totale[N 1] fut considéré comme le premier opéra-comique de Nicolas Dalayrac. C’est une comédie en un acte mêlée d'ariettes selon le terme employé à l'époque, sur un livret d'Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière, inspirée d'une fable de Jean de La Fontaine, L'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits.
Genre | Opéra-comique |
---|---|
Nbre d'actes | 1 |
Musique | Nicolas Dalayrac |
Livret | Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière |
Langue originale |
Français |
Dates de composition |
1782 |
Partition autographe |
dispersée |
Création |
Hôtel de Bourgogne, Paris France |
L’Éclipse totale fut représentée pour la première fois à l'hôtel de Bourgogne par les musiciens ordinaires du Roi, le jeudi .
Distribution
Personnage | Acteur créateur du personnage | Tessiture |
Solsticius, astrologue et tuteur d'Isabelle | M. Narbonne | Basse |
Isabelle | Mme Trial | Dessus |
Rosette, suivante d'Isabelle | Mme Billioni | Dessus |
Léandre, amant d'Isabelle | Clairval | Taille |
Crispin, Valet de Léandre | Antoine Trial | Taille |
Le bailli du village, oncle de Léandre | M. Rosière | Taille |
Plusieurs villageois et villageoise | Non renseigné |
Argument
Deux couples de jeunes, Isabelle et Léandre, Rosette et Crispin sont amoureux l'un de l'autre, mais en sont empêchés par Solsticius. Cet astronome et astrologue au caractère tyrannique voudrait lui-même épouser Isabelle. Un passage souterrain construit à partir d'un puits et les faveurs d'une éclipse lunaire viendront au secours des jeunes amoureux.
Réception de l’œuvre
Dalayrac compose son premier opéra-comique après deux « mini » opéras : Le Petit souper et Le Chevalier à la mode, représentés à la Cour avec un grand succès.
La protection de Marie-Antoinette et la faveur du public permirent à Dalayrac de faire ses premiers pas au théâtre parisien.
Cette comédie mêlée d'ariettes en un acte ne peut manquer de satisfaire ceux qui cherchent la simplicité. Avec son esprit franc et spontané, la souplesse de son style d'écriture, Dalayrac dévoile les rires assez discrets qui marquent ses phrases. Cela nécessite certainement une interprétation spécifique, une légèreté et une agilité vocale marquante Le style marquant de Dalayrac, le texte simple de la Chabeaussière ont permis à cette œuvre de recevoir la faveur du public et un grand succès à l’époque de sa création. Il semble de L'Éclipse totale fut représenté à Avignon, à Rouen, et en 1784 au théâtre de Lille[1],[2],[3]. Cela nous confirme le rayonnement et vrai succès de l’œuvre à l’époque de Nicolas Dalayrac.
Le Journal des théâtres de la littérature et des arts du nous rapporte que malgré le succès de l’œuvre, « L'Éclipse totale s’est éclipsée » de l’affiche du théâtre des Variétés à la suite d'un ordre de la police. Cette interdiction, survenue après le décès de l'auteur, serait due à l'ajout de couplets sans avoir prévenu la censure[4].
De L'Éclipse totale à la fin de la carrière de Dalayrac : critiques et comparaison avec Grétry
Selon des critiques parurent dans des périodiques environ 70 ans plus tard, contrairement à André Grétry qui imite le style italien, Nicolas Dalayrac fut considéré comme un compositeur qui avait choisi de conserver une manière d’écriture typiquement française[5].
À une époque où le style italien est dominant Adolphe Adam critique Dalayrac en soulignant que ce dernier est un compositeur qui n’évolue pas dans son écriture. Il écrit à ce propos :
« J'ai en ce moment sous les yeux la partition de L'Éclipse totale, et celle du Poète et le Musicien, composées l'une en 1781 et l'autre en 1809, et je retrouve dans toutes deux le même point de départ et le même système de disposition, la même facilité insouciante, la même habitude de remplissage banal, et le même éclairs d'inspiration à certains moments donnés[5]. »
La résurrection de L'Éclipse totale en 2021
A l'occasion des 400 ans de Jean de La Fontaine, la compagnie lyrique Les Monts du Reuil, a pu restituer L'Éclipse totale de Dalayrac dont les sources étaient éparpillées dans plusieurs villes de France et à Londres. Étant en résidence à l'Opéra de Reims et au théâtre Saint Dizier, la compagnie les Monts du Reuil compte faire renaitre cette œuvre inédite et tombée dans l'oubli depuis des siècles, grâce à une restitution et des recherches réalisé par le musicologue Riadh Mtirawi en collaboration étroite avec Sorbonne Université, l’IReMus UMR 8223 (CNRS, Sorbonne Université, BnF, Ministère de la Culture), et les éditions Buissonnières.
Notes et références
Notes
- L'Éclipse totale ou l'Astrologue apparaît avec un sous-titre sur la couverture du manuscrit conservé à la bibliothèque municipale de Lille datant de 1784[réf. nécessaire].
Références
- Ms. M. 14, Patrimoine musical Avignon - BM Ancien théâtre.
- M 4313, Patrimoine musical de Lille – BM.
- Théâtre 174, Théâtre des Arts de Rouen – BM.
- « Mélanges », Journal des théâtres, de la littérature et des arts, Paris, C. Ballard, impr., no 147, , p. 4 col. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- Ad[olphe] Adam, « Feuilleton du Constitutionnel 3 juil. : Dalayrac. III », Le Constitutionnel : journal politique, littéraire et commercial, Paris, s.n., no 184, , [vue 2] col. 2 (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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