L'État, c'est moi

L'État, c'est moi est une formule apocryphe que Louis XIV, roi de France et de Navarre, aurait prononcée le devant les parlementaires parisiens[1]. Elle est censée rappeler la primauté de l'autorité royale dans un contexte de défiance avec le Parlement, qui conteste des édits royaux pris en lit de justice le [2]. Cette phrase symbolise l'absolutisme monarchique.

Louis XIV par Juste d'Egmont, 1654.

Néanmoins, les historiens contestent que cette phrase, qui n'apparaît pas dans les registres du parlement, ait réellement été prononcée par Louis XIV[1],[3], d'autant que sur son lit de mort, Louis XIV a prononcé une phrase, attestée, tout à fait contradictoire : « Je meurs, mais l'État demeurera toujours »[4].

La paternité de la formule reviendrait à Pierre-Édouard Lémontey dans son Essai sur l'établissement monarchique de Louis XIV et sur les altérations qu'il éprouva pendant la vie de ce prince (1818), qui écrit : « Le Coran de la France fut contenu dans quatre syllabes et Louis XIV les prononça un jour : “L'État, c'est moi !” ». Comme le soulignent Olivier Chaline et Edmond Dziembowski, « si le faussaire est bien oublié aujourd'hui, son invention n'a pas fini d'être utilisée... »[5].

Bibliographie

  • Lucien Bély, Louis XIV : le plus grand roi du monde, Éditions Jean-paul Gisserot, coll. « Les classiques Gisserot de l'histoire », , 279 p. (ISBN 287747772X et 9782877477727, lire en ligne)

Notes et références

  1. Bely2005, p. 77.
  2. Bely2005, p. 47.
  3. Simone Bertière, Mazarin, le maître du jeu, Editions de Fallois, 2007, page 458.
  4. « Mort de Louis XIV : «Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours» », sur FIGARO, (consulté le )
  5. in Michel Figeac (dir), État, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et dans leurs colonies américaines (vers 1640-vers 1780), Armand Colin, 2018, p. 8
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