L'État, c'est moi
L'État, c'est moi est une formule apocryphe que Louis XIV, roi de France et de Navarre, aurait prononcée le devant les parlementaires parisiens[1]. Elle est censée rappeler la primauté de l'autorité royale dans un contexte de défiance avec le Parlement, qui conteste des édits royaux pris en lit de justice le [2]. Cette phrase symbolise l'absolutisme monarchique.
Néanmoins, les historiens contestent que cette phrase, qui n'apparaît pas dans les registres du parlement, ait réellement été prononcée par Louis XIV[1],[3], d'autant que sur son lit de mort, Louis XIV a prononcé une phrase, attestée, tout à fait contradictoire : « Je meurs, mais l'État demeurera toujours »[4].
La paternité de la formule reviendrait à Pierre-Édouard Lémontey dans son Essai sur l'établissement monarchique de Louis XIV et sur les altérations qu'il éprouva pendant la vie de ce prince (1818), qui écrit : « Le Coran de la France fut contenu dans quatre syllabes et Louis XIV les prononça un jour : “L'État, c'est moi !” ». Comme le soulignent Olivier Chaline et Edmond Dziembowski, « si le faussaire est bien oublié aujourd'hui, son invention n'a pas fini d'être utilisée... »[5].
Bibliographie
- Lucien Bély, Louis XIV : le plus grand roi du monde, Éditions Jean-paul Gisserot, coll. « Les classiques Gisserot de l'histoire », , 279 p. (ISBN 287747772X et 9782877477727, lire en ligne)
Notes et références
- Bely2005, p. 77.
- Bely2005, p. 47.
- Simone Bertière, Mazarin, le maître du jeu, Editions de Fallois, 2007, page 458.
- « Mort de Louis XIV : «Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours» », sur FIGARO, (consulté le )
- in Michel Figeac (dir), État, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et dans leurs colonies américaines (vers 1640-vers 1780), Armand Colin, 2018, p. 8
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