L'Île à hélice

L'Île à hélice, sous-titré Les Milliardaires ridicules, est un roman de science-fiction de Jules Verne, paru en 1895.

L'Île à hélice

Le naufrage de Standard-Island.

Auteur Jules Verne
Pays France
Genre Roman de science-fiction - Récit philosophique
Éditeur Hetzel
Date de parution 1895
Illustrateur Léon Benett
Série Voyages extraordinaires
Chronologie

Historique

L'idée d'une île véhiculée est donnée à Jules Verne par Jean Macé, alors que tous deux observaient sur le pont des Arts un bateau-mouche[1].

L'œuvre est publiée d'abord dans le Magasin d'éducation et de récréation du 1er janvier au , puis en volume dès le de la même année chez Hetzel[2].

Thème

Le roman raconte l'histoire d'un quatuor de musiciens français dans une île flottante, Standard-Island, propulsée, comme l'indique le titre, par des hélices. Cette île flottante contient principalement une ville, Milliard City, habitée uniquement par des gens riches et bénéficiant de tout ce que l'électricité peut procurer. Jules Verne décrit le voyage de cette île dans l'océan Pacifique.

Remarques
  • Ne pas confondre ce roman avec Une ville flottante du même auteur, consacré au paquebot géant Great Eastern.
  • Le thème de la communauté partageant une surface flottante se trouve déjà dans La Jangada (1881).

Quelques éléments de l'intrigue

Les quatre musiciens : le Quatuor Concertant

Le quatuor de musiciens est célèbre et est appelé « le Quatuor Concertant » dans les journaux. Ce sont quatre Parisiens, fiers de leur pays ; leur loyauté entre eux et à leurs amis est totale.

Ce sont

  • Sébastien Zorn, violoncelliste ;
  • Frascolin, deuxième violon ; il se fait gentiment rabrouer par ses amis quand il donne de nombreux détails géographiques ;
  • Yvernès, premier violon ;
  • Pinchinat, alto ; celui-ci se plaint à chaque étape du voyage de ne pas trouver de vrais cannibales

Les péripéties les plus marquantes

  • L'île est envahie par des animaux sauvages déposés par la perfide Angleterre (fauves, crocodiles et autres) (chapitre 20).
  • Des Fidjiens cannibales capturent Pinchinat (chapitre 23) ; après son sauvetage, il décrit ce qui l'a le plus horrifié : « Eh bien, ce n'était pas d'être mangé sur le pouce par ces indigènes !… Non ! C'était d'être dévoré par un sauvage en habit... en habit bleu à boutons d'or… avec un parapluie sous le bras… un horrible pépin britannique. »
  • Une troupe armée de bandits des Nouvelles-Hébrides, commandés par Sarol, essaie d'envahir l'île (chapitre 25).

Une histoire d'amour

L'île est divisée en deux parties, l'une protestante, l'autre catholique, qui s'opposent parfois. Les deux familles les plus riches sont à la tête de ces deux parties. Un homme et une femme de ces deux familles sont amoureux.

Comme dans les autres romans de Jules Verne, il s'agit d'amour mais pas de passion : les deux amoureux attendent l'accord de leur famille, puis, une fois que tout le monde est d'accord, ils attendent patiemment le mariage, bien qu'il soit repoussé plusieurs fois pour des raisons administratives.

La fin du livre

La fin du livre montre un Jules Verne pessimiste : la population de l'île flottante est divisée en deux factions.

Leur incapacité à s'entendre provoque sa fin. L'île flottante erre sans pouvoir être dirigée, dans un coin de l'océan Pacifique éloigné de toute route commerciale. L'île se désagrège en plusieurs morceaux, l'un d'eux est assez grand pour accueillir tous les habitants de l'île. Ils réussissent à rejoindre la civilisation.

Jules Verne et les arts

Jules Verne évoque son admiration pour de très grands musiciens[3] : Mozart, Beethoven (1770-1827), Offenbach (1819-1880), Mendelssohn, Halévy, Meyerbeer, Haydn, Onslow (1784-1853), Massenet, Audran et Lecoq, etc.

Jules Verne royaliste

Les habitants les moins riches de cette île sont un couple royal déchu, le roi et la reine de Malécarlie ; ils ont quitté leur pays quand le peuple n'a plus voulu d'eux. Ils vivent modestement dans cette île de millionnaires ; le roi a une place d'astronome pour gagner sa vie. Les quatre musiciens ont un profond respect pour eux.

Notes et références

  1. Confidence de Jules Verne au journaliste Pierre Dubois en 1895, cf. Entretiens avec Jules Verne 1873-1905, Slatkine, 1998, p. 122 et Journal d'Amiens du samedi 28 décembre 1895, reproduit dans JV no 33/34, 1995, p. 17.
  2. Piero Gondolo della Riva. Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne. Tome I. Société Jules Verne. 1977.
  3. Voir Revue Jules Verne 21, Jules Verne et la musique. Centre International Jules Verne. 2001.

Bibliographie

  • Jean Varmond. Trois îles : l'île mouvante. Bulletin de la Société Jules-Verne 11. A. S. 1938.
  • Charles-Noël Martin. Préface. Éditions Rencontre. Lausanne. Tome 46. 1971.
  • Jean Chesneaux. Une lecture politique de Jules Verne, Paris, Maspero, 1971.
  • Francis Lacassin. Les Milliardaires ridicules. Préface au roman. Paris. Union générale d'éditions. 1978. Coll. 10/18.
  • Margarethe Tesch. Die Rolle der Technik in Jules Verne Romanen "Le Château des Carpathes" und "L'Île à hélice". Göttingen : Universität. 1978.
  • Jean-Pierre Picot, « Utopie de la mort et mort de l'utopie chez Jules Verne », Romantisme, no 61 « Pessimisme(s) », , p. 95-105 (ISSN 0048-8593, e-ISSN 1957-7958, lire en ligne).
  • Henri Lavondès. Jules Verne, les Polynésiens et le motif de l'île mouvante. Journal de la Société des Océanistes. Paris. Musée de l'Homme. 1994.
  • Volker Dehs. L'Île à hélice et la perpétuité de l'ennui. J.V. 33/34. Amiens. 1995.
  • Christian Chelebourg. L'Île aux calembredaines. Imagination et oralité dans la conception de Standard-Island. Revue Jules Verne 1. Amiens. 1996.
  • Volker Dehs. Jules Verne répond à son critique. Revue Jules Verne 5. Amiens. 1998.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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