L'Erreur de l'Occident
L'Erreur de l'Occident est un essai du romancier et dissident russe Alexandre Soljenitsyne écrit en russe en 1980[1].
Pour les articles homonymes, voir Occident.
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Cet essai constitue une critique de l'attitude occidentale vis-à-vis de l'idéologie communiste et soviétique. L'auteur y dénonce également une confusion Russie-Union Soviétique qu'il juge inadmissible, car pour lui la victime ne peut être considéré comme l'assassin.
L'auteur sera motivé à publier cet essai après l'arrestation du Père Gleb Yakounine, cette dernière constituant pour le dissident une preuve indéniable de la continuation d'une politique totalitaire en URSS, fondamentalement incompatible avec une soi-disant détente.
La détente était le terme utilisé lors de la guerre froide pour qualifier une période de relâchement des tensions entre les blocs Est-Ouest. Elle prend fin notamment avec l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS et l'arrivée de Ronald Reagan à la tête des États-Unis.
Résumé
L'essai, bien que sans structure visible ou semblable à celle qui va suivre, peut être divisé en plusieurs blocs se rapportant chacun à une idée. Voici une liste chronologique de ces derniers. Attention cependant à ne pas confondre résumé et ouvrage. Il est conseillé de lire ce dernier pour avoir accès aux explications détaillées et complètes de chaque points dont l'auteur nous fait part.
1er bloc de lecture
L'auteur - à la première personne et avec un langage caractéristique très direct qu'il va garder pendant tout l'essai - appelle les pays du bloc libéral à ne pas tomber dans le piège d'une détente trompeuse, permettant à l'URSS de profiter d'échanges commerciaux fructueux pour mieux s'armer et se renforcer. En effet, pour lui, l'URSS et le communisme constituent des forces féroces et expansionnistes dont le but final est la victoire totale, internationale.
2ème bloc de lecture
Soljenitsyne décrit le communisme comme un mal non caractéristique à un seul pays (l'Union Soviétique), mais universel, détruisant le peuple et la nation qu'il « occupe ». Pour le dissident, la Russie a disparu en 1918, lorsqu'elle a laissée place à la RSFSR bolchévique. Dès lors que Lénine et ses camarades sont arrivées au pouvoir, ils ont débuté des répressions de grande ampleur, exécutant les « ennemis du peuple », détruisant les églises et, plus tard, sous Staline, assassinant et réduisant à néant les prêtres que Soljenitsyne considère essentiels au peuple russe. Ces exactions son les actes d'un occupant, et non d'un gouvernement légitime, pour l'écrivain. Ce dernier va même jusqu'à dire - pour expliquer l'utilisation du russe par le gouvernement soviétique - qu'une victime violée ne devient pas complice de son violeur. Pour expliquer le nationalisme présent dans le pays lors de la seconde guerre mondiale, il affirme que l'assassin bolchévique a enfourché sa victime russe.
3ème bloc de lecture
Le dissident va également parler dans son ouvrage des représentants de la population soviétique aux États-Unis - majoritairement des juifs émigrés sous autorisation pendant la coopération soviéto-israélienne - et dénonce leur manque de connaissance du vrai peuple russe, ceux-ci dénonçant et critiquant la naissance d'un sentiment national russe soi-disant dangereux, pourtant considéré par Soljenitsyne comme le meilleur moyen de s'allier au peuple russe et lui donner envie de se débarrasser de son tyran.
En effet, l'auteur considère que les russes sont contre le régime communiste, votant à l'unanimité contre lui lors des premières semaines de l'invasion allemande, la population accueillant ces derniers comme libérateurs avant de comprendre qu'ils étaient également des oppresseurs. Avec cette réalisation, le peuple aurait choisi l'oppresseur qui parle sa langue, au lieu de celui qui parle l'allemand.
4ème bloc de lecture
Le penseur déplore les émissions radios américaines diffusées en URSS, pour cause les sujets banals qui n'ont pas d'intérêt et qui n'aident pas les russes à penser un autre mode de vie. Il explique que lui, qui a connu la nation profonde, ne peut que rire face aux agréables surprises des occidentaux en voyage à Moscou, affirmant à raison que la capitale est constamment maintenue à un niveau de vie par plusieurs fois supérieur à celui de la province.
5ème bloc de lecture
Il s'explique sur sa lettre aux dirigeants soviétiques, dans laquelle il propose une fin du totalitarisme soviétique via une désescalade autoritaire, c'est-à-dire dans la harnais de sécurité d'un gouvernement fort et disposant d'une certaine autorité, dans le but de ne pas aller trop vite et dans le but d'éviter une rechute dans la dictature, car, selon lui : les totalitarismes naissent des démocraties faibles, et non pas des régimes autoritaires. Pour appuyer son propos il rappelle les chutes des démocraties de Kerenski, Tchang Kaï-Chek, et Weimar - pour ne citer qu'elles - laissant chacune place - respectivement - aux régimes nazi, communiste de chine et soviétique.
6ème et dernier bloc de lecture
Enfin, il questionne l'attitude des politologues qui le critiquent, leur demandant pourquoi le nationalisme isolationniste auquel il adhère serait dangereux selon leurs affirmations, alors que ce dernier vise la paix et le repos social d'une nation russe qui a énormément souffert lors de la période soviétique. Pour l'auteur, reconstruire une nation russe saine prendrait 150 ans à 2 siècles sans conflits extérieurs.
Extraits
- « Le communisme ne saurait être enrayé par aucun artifice de la détente ni par aucune négociation: mais uniquement par la force extérieure ou par une désintégration interne ».
- « Trop souvent on confond le communisme avec le premier pays qu'il a conquis : la Russie ».
- « l'appareil policier communiste, qui devrait broyer quelque soixante millions de victimes, [ne date pas de Staline mais a été] créé par Lénine, Trotsky et Dzerjinski[2] ».
- « toute l'époque stalinienne n'est que la continuation directe du léninisme, certes avec plus de maturité dans les résultats et un développement plus étalé, plus égal[3] ».
Notes et références
- Édition traduite en français, "Cahiers Rouges", 2006.
- Page 50 de l'édition Cahiers Rouges.
- Soljenitsyne, ibid., p. 51.
Articles connexes
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