La Belle Équipe
La Belle Équipe est un film français réalisé par Julien Duvivier, sorti en 1936.
Réalisation | Julien Duvivier |
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Scénario |
Julien Duvivier Charles Spaak |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Ciné Arys Production |
Pays de production | France |
Genre | Film dramatique |
Durée | 101 minutes |
Sortie | 1936 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Cinq ouvriers parisiens au chômage, Jean, Charles, Raymond, Jacques et Mario, réfugié espagnol menacé d'expulsion, gagnent le gros lot de la loterie nationale. Jean a l'idée de placer cet argent en commun, dans l'achat d'un vieux lavoir de banlieue en ruine, qu'ils transformeront en riante guinguette et dont ils seront copropriétaires. Ils s'attellent à la besogne avec confiance.
Le destin s'acharne sur eux. Le jour de l'ouverture, il ne reste plus de la « belle équipe » que Charles et Jean ; la journée est un succès, jusqu'à ce que Gina, dont ils sont tous deux amoureux, suscite entre eux un malentendu.
Dans la version originale, Jean abat Charles et est arrêté. Mais cette « fin, jugée trop pessimiste pour l'époque (celle du Front populaire), fut refaite. Gina doit se retirer devant le mépris des deux hommes qui font passer l'amitié avant tout[1]. »
Fiche technique
- Titre : La Belle Équipe
- Titre original : Jour de Pâques
- Réalisation : Julien Duvivier
- Scénario : Julien Duvivier, Charles Spaak
- Dialogue : Charles Spaak
- Assistant réalisateur : Robert Vernay
- Images : Jules Krüger, Marc Fossard
- Son : Antoine Archimbaud
- Décors : Jacques Krauss
- Maquillage : Paule Déan
- Montage : Marthe Poncin
- Musique : Maurice Yvain
- Chanson : Julien Duvivier, Maurice Yvain, Louis Poterat - Quand on s'promène au bord de l'eau chantée par Jean Gabin
- Tournage : Studios de Joinville (intérieurs) et à Chennevières, sur une île de la Marne (extérieurs)
- Régisseur général : Lucien Pinoteau
- Administrateur général : Palat et Darwis
- Producteur : Arys Nissoti
- Société de production : Ciné Arys Production
- Sociétés de distribution : Societe d'édition et de location de films (France), Lenauer International Films (États-Unis), Weltfilm-Vereinigung (Autriche)
- Pays d'origine : France
- Format : Noir et blanc — 35 mm — 1,37:1 — Son : Mono
- Genre : Film dramatique
- Durée : 101 minutes
- Dates de sortie [2] :
- France : , reprises en salles le et le
Distribution
- Jean Gabin : Jean dit Jeannot
- Charles Vanel : Charles Billot dit Charlot
- Raymond Aimos : Raymond dit Tintin
- Charles Dorat : Jacques
- Raphaël Médina : Mario
- Micheline Cheirel : Huguette, la fiancée de Mario
- Viviane Romance : Gina, la femme de Charles
- Marcelle Géniat : La grand-mère d'Huguette
- Fernand Charpin : Le gendarme Antomarchi
- Raymond Cordy : Un ivrogne
- Charles Granval : Le père Guilard
- Jacques Baumer : Gaston Jubette, le propriétaire
- Robert Ozanne : Le patron du bistrot
- Robert Lynen : René, le frère de Raymond
- Vincent Hyspa : Le photographe
- Roger Legris : Le garçon d'hôtel
- Michèle Verly : L'amie d'Huguette
- Marcelle Yrven : L'amie de Jubette
- Palmyre Levasseur : Une locataire de l'hôtel
- Teddy Dargy : Un locataire de l'hôtel
- Marcel Maupi : Un copain
- Franck Maurice : Un locataire de l'hôtel
- Paul Demange : Un locataire de l'hôtel
- Robert Moor : Un voisin
- Jean Marconi : Le maquereau
- Robert Ralphy : Un locataire
- Jacques Beauvais : L'extra de la guinguette
- V. Marceau : L'accordéoniste
- Georges Bever : Un voisin
- Geneviève Soria : L'ouvrière blonde
- Edith Galia
- Andrée Servilanges
- Viola Vareyne
- Catherine Carrey
- Claire Gérard
Des fins différentes
À l'origine, le réalisateur Julien Duvivier tourna une fin pessimiste dans laquelle Jeannot (Jean Gabin) tue Charlot (Charles Vanel). Cette fin, dans le contexte des débuts du Front populaire, fut jugée trop négative par les producteurs, qui obtinrent de Duvivier qu'il tournât une fin optimiste. C'est cette dernière qui est exploitée quand le film sortira au cinéma, film qui d'ailleurs ne rencontrera pas le succès public espéré[3].
Dans le ciné-club de Claude-Jean Philippe du sur Antenne 2, les deux fins du film sont présentées l'une à la suite de l'autre. La version d'origine avec la fin pessimiste est notamment rediffusée le sur France 3 et projetée à Paris sur la butte Montmartre le .
Le film en DVD
Jusqu'en 2016, il n'existait pas d'édition de ce film en DVD. C'est le dernier des grands films de Jean Gabin des années d'avant-guerre à attendre sa réédition pour cause de mésentente entre un éditeur potentiel et les héritiers de Julien Duvivier et de Charles Spaak, à propos de la fin à présenter. Duvivier voulait la fin pessimiste, l'éditeur pressenti (René Château) privilégiait la fin optimiste, celle exploitée en salle.
Depuis 2000, Christian Duvivier, fils de Julien Duvivier, ainsi que Janine Spaak, épouse de Charles Spaak, le scénariste du film, reprochaient aux Éditions René Chateau d'exploiter sans autorisation le long métrage en cassette VHS sortie en 1997.
En 2006, René Chateau s'était déjà vu opposer l'interdiction d'exploiter le film et avait été condamné à verser 20 000 € aux ayants droit de Julien Duvivier. Une décision de justice a condamné en 2011 les éditions René Chateau pour avoir exploité la fin optimiste, interdisant la société d'exploiter le film. Dans un arrêt rendu le , la cour d'appel de Paris a confirmé la contrefaçon, évalué à 60 000 € le préjudice patrimonial, y ajoutant 35 000 € de frais de justice[4].
Le différend est désormais réglé puisqu'un DVD est sorti chez Pathé, présentant le film dans une version restaurée le avec la fin pessimiste de la version initiale originale de Duvivier[5].
À noter
- Jean Gabin, accompagné d'un accordéoniste (Adolphe Deprince), chante Quand on s'promène au bord de l'eau, qui sera un grand succès de l'époque.
- À noter, à la fin du second conflit mondial, les destinées divergentes de certains acteurs :
- Roger Legris, pour avoir collaboré, devra quitter la France à la Libération.
- Raymond Aimos sera tué sur les barricades à la libération de Paris.
- Jean Gabin s'engagera dans les Forces navales françaises libres dès 1943 et participera au sein de la 2e DB à la libération de Paris et à la conquête du nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden ; il est décoré en 1945 de la médaille militaire et de la Croix de Guerre.
- Robert Lynen, qui jouait le frère de Raymond, était un Résistant, fusillé par les Nazis, en 1944.
- Charles Vanel sera décoré de la Francisque.
- Le restaurant La Belle équipe, situé au 92 de la rue de Charonne à Paris et tragiquement connu pour avoir été le lieu du massacre de dix-neuf personnes lors des attentats du , tire son nom de celui du film[6].
- L'appartement de Gina est situé 16 rue de Douai. On voit la basilique du Sacré-Cœur dans un décor de la fenêtre.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
Notes et références
- Maurice Bessy, Raymond Chirat, Histoire du cinéma Français - Encyclopédie des films 1935-1939, 1987, Éditions Pygmalion Gérard Wateley, p. 173.
- https://www.encyclocine.com/index.html?menu=0&film=4019
- (fr) « Les Éditions René Chateau condamnées pour avoir escamoté la fin tragique de "La Belle Equipe" », sur AFP, .
- (fr) « La Belle Équipe finit mal », sur Libération, 22 mars 2011.
- Présentation du DVD Pathé sur le site Culturellementvotre.fr, consulté le 17 octobre 2016.
- Michel Peyrard et Margaux Rolland, « Sur la terrasse de la Belle équipe, la joie de vivre massacrée », Paris Match, (lire en ligne, consulté le )
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