La Femme à la cafetière
La Femme à la cafetière est un tableau de Paul Cézanne, peinture à l'huile sur toile de 130,5 cm de haut sur 96,5 cm de large, réalisée entre 1890 et 1895. Actuellement, elle se trouve à Paris au Musée d'Orsay[1]. Le tableau représente une vieille femme au visage fermé et portant une robe bleue.
Artiste | |
---|---|
Date |
1890-1895 |
Type | |
Technique |
huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
97 × 131 cm |
Mouvement | |
Propriétaires |
Ambroise Vollard et Auguste Pellerin (en) |
No d’inventaire |
RF 1956 13 |
Localisation |
Composition
Ce tableau date de la décennie 1890, époque de maturité du peintre. Comme dans son œuvre Les Joueurs de cartes, le personnage est là, lui aussi profondément ancré dans son décor. Il s'agit ici probablement d'une des employées du Jas-de-Bouffan, la maison familiale des Cézanne près d'Aix-en-Provence. Placée dans un intérieur domestique, il la peint assise sur quelque chose qui ne se voit pas (mi-assise, mi-debout), habillée de bleu et laissant apparaître une expression sévère, inspirée directement des Vierges rustiques et hiératiques de Piero della Francesca (Madonna del Parto, Vierge de Miséricorde) ou des bustes de la Renaissance.
Dans le fond derrière le personnage on aperçoit le parquetage d'un meuble et, à gauche, les fleurs irrégulières d'un papier peint ;
Analyse
Cézanne ne vise pas à une reproduction exacte, photographique, du modèle. Le peintre cherchait à expérimenter les lois de sa peinture, à construire la vérité avec ses propres moyens artistiques, à l'apogée de sa période « constructive » (les composantes strictement verticales des objets de droite s'opposent aux verticales légèrement penchées à gauche du décor du fond).
Pour caractériser le personnage peint, ce qui lui suffit, c'est l'attitude équilibrée et la physionomie simplifiée de la femme (inscrite entièrement dans un triangle, ses mains visibles révélant l'origine sociale laborieuse). La personne produit ainsi la même impression que la nature morte sur la table, dans une composition très stricte (simplification et géométrisation des formes, perspectives multiples annonçant le cubisme comme il l'écrit lui-même : « traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône. »)[2].
Expositions
Hommages
- Bob Wilson, La Femme à la cafetière, film vidéo de 6 min 1989[3], avec Suzushi Hanayagi et Consuelo de Haviland. Production La Sept et l'INA Vidéo intégrale sur dailymotion.
- Ce tableau a fait partie des œuvres françaises de l'exposition universelle de 2010 à Shanghai.
Notes et références
- Don de monsieur et madame Jean Victor Pellerin en 1956.
- Notice du Musée d'Orsay
- ayant obtenu la Mention spéciale du jury au Festival du film d'Art de Paris (1990)
Bibliographie
- Bernard Dorival, Cézanne, Paris, Tisné, 1948.
- Joachim Gasquet, Cézanne, Paris, Bernheim jeune, 1921 ; réédition Paris, Encre Marine, 2002.
- Michel Hoog, Cézanne, « puissant et solitaire », Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 55), 2011.
- Lionello Venturi, Cézanne, son art, son œuvre, Paris, Rosenberg, 1936.
- Ambroise Vollard, Cézanne, Paris, Vollard, 1914.
- Ambroise Vollard, En écoutant Cézanne, Degas, Renoir, Paris, Grasset, 1938 ; réédition, Paris, Grasset, 1994.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
Sources
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Mujer con cafetera » (voir la liste des auteurs).
- Portail de la peinture
- Portail du café
- Portail de la France au XIXe siècle
- Portail des années 1890
- Portail du musée d’Orsay