La Longue Route (film, 1949)

La Longue Route (en tchèque : Daleká cesta) est un film tchécoslovaque réalisé par Alfréd Radok, sorti en 1949.

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La Longue route

Titre original Daleká cesta
Réalisation Alfréd Radok
Scénario Erik Kolár
Mojmir Drvota
Alfréd Radok
Acteurs principaux

Otomar Krejča
Viktor Ocásek

Sociétés de production Československý státní film
Pays de production Tchécoslovaquie
Genre Drame
Durée 108 minutes
Sortie 1949

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Réalisé trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est l'un des premiers films à traiter de la Shoah. Sorti peu après le Coup de Prague, le film eut rapidement à subir la censure stalinienne qui s'exerça en Tchécoslovaquie[1] et ne ressortit qu'après la Révolution de Velours, quarante ans plus tard.

Considéré par certains critiques comme le film tchèque le plus important sur ce sujet[2], cette œuvre expérimentale mêle images d'archive (notamment nazies) et de fiction, contant l'histoire d'amour entre une juive et un chrétien.

Synopsis

Hana, médecin juive, tombe amoureuse de Toník, un chrétien. Leur histoire d'amour tourne au cauchemar quand les autorités entreprennent d'exterminer les juifs. La famille d'Hana est déportée à Theresienstadt et leur amour devient une lutte pour la vie.

Analyse

Alfréd Radok ne montre jamais de sang ou de coups de feu, mais les images d'archive qu'il intègre à son film donnent un sentiment d'effroi : on peut ainsi voir des extraits d'actualités et du film de Leni Riefenstahl Le Triomphe de la volontéHitler et Goebbels discourent devant des piles de cadavres dans un camp de concentration. Quand l'image d'actualité est montrée, la scène précédente du film est réduite dans l'angle inférieur droit de l'image, montrant les effets de l'Histoire sur celle d'Hana et Toník.

La lente montée en puissance de l'antisémitisme est évoquée dans le film. Par exemple, les juifs se voient interdire d'entrer dans les théâtres en 1941 et c'est quand les deux amoureux sont sur le point d'y aller que le père de Toník leur apprend la nouvelle. Alfréd Radok parvient à raconter la guerre dans une narration bien construite.

Ce film est plein de symbolisme, ce qui est particulièrement saillant dans une scène où un personnage secondaire se suicide : on ne le voit pas se défenestrer, mais tout est suggéré par des sons et des mouvements de caméra.

Fiche technique

Distribution

  • Blanka Waleská (en)
  • Otomar Krejča
  • Viktor Ocásek
  • Zdeňka Baldová (de)
  • Eduard Kohout (cs)
  • Jaroslav Seník (cs)
  • Josef Chvalina (cs)
  • Anna Vanková
  • Jiří Plachý starší (cs)
  • Saša Rašilov (en)
  • Jirí Spirit
  • Rudolf Deyl mladší (cs)
  • Zdenek Hodr
  • Karel Jelínek
  • František Vnouček (cs)
  • František Kreuzmann starší (cs)
  • Josef Toman (cs)
  • Soňa Šulcová
  • Eva Marie Kavanova
  • Marie Kautska
  • Josef Kollar
  • Miloslav Svoboda
  • Alexandra Myskova
  • Zdena Procházková (cs)
  • Antonín Jedlička (cs)
  • Anna Jirouskova-Tomanova
  • Viola Zinková (cs)
  • Vera Koktová
  • Otýlie Benísková
  • Marie Burešová
  • Stefan Bulejko
  • Milka Balek-Brodská
  • Hermína Vojtová (cs)
  • Marta Májová
  • Miloš Kopecký (en)
  • Karel Effa (en)
  • Oldřich Dědek
  • Ladislav Rychman
  • Emanuel Hríbal
  • Jaroslav Oliverius (cs)
  • Frantisek Marek
  • Bohumil Bezouška (cs)
  • Václav Voska (cs)

Autour du film

  • Alfréd Radok (il fut interné au camp de Klettendorf[3]) vit une partie de sa famille disparaître dans les camps de concentration et son grand-père mourut dans le camp de Theresienstadt[4]
  • Ce film aurait inspiré Alain Resnais pour Nuit et Brouillard[5]

Critiques

  • « Sa valeur de témoignage et son style très singulier  mélange d’expressionnisme, de reconstitution documentaire, de métaphores visuelles marquantes, de jeux de plans et de cadres et d’une partition sonore innovante  en font une rareté et un jalon dans ce que l’on pourrait qualifier de cinéma de la Shoah. » Gaell B. Lerays

Bibliographie

  • André Bazin, Le ghetto concentrationnaire, Cahiers du cinéma n°9,
  • Louis Marcorelles, En passant par Karlovy-Vary, Cahiers du cinéma n°63, .
  • La Longue Route d’Alfréd Radok. L’espace imageant comme lieu de jalousement entre deuil et mélancolie, L’image et ses affrontements, sous la direction de M. Gagnebin et de J. Milly, Champ Vallon, 2009.

Notes et références

  1. Il fut interdit par le régime communiste : Cinémathèque suisse : http://www.cinematheque.ch/f/projections/films/detail/?tx_mycinema_pi1[day]=5&tx_mycinema_pi1[month]=11&tx_mycinema_pi1[year]=2010&tx_mycinema_pi1[action]=detail&tx_mycinema_pi1[showUid]=4455&cHash=9e1a9b45674e01359ec953725ef2831c
  2. Jiří Cieslar (cs), Living with the Long Journey Alfréd Radok's Daleká cesta, 4 juin 2001, Central Europe Review : http://www.ce-review.org/01/20/kinoeye20_cieslar.html
  3. Centre tchèque : http://paris.czechcentres.cz/programme/details-de-levenement/la-longue-route1/
  4. Ibid.
  5. Gaell B. Lerays, Sortie DVD de La Longue Route, de Alfréd Radok fichesducinema.com, 31 juillet 2012

Liens externes

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