La Maison (roman)
La Maison est un roman d'Emma Becker paru le aux Éditions Flammarion qui a reçu la même année le prix France Culture-Télérama.
Pour les articles homonymes, voir La Maison.
La Maison | |
Auteur | Emma Becker |
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Pays | France |
Genre | Roman |
Éditeur | Flammarion |
Date de parution | |
Nombre de pages | 384 |
ISBN | 9782081470408 |
Historique du roman
Écriture du roman
Emma Becker déclare qu'il s'agit d'une autofiction[1],[2] sous forme de « chronique documentaire[3] » qui émane d'un « projet littéraire »[4], plus roman que récit[5].
L'ouvrage relate, avec quelques libertés d'écriture[5] ainsi qu'une pincée d'humour et de légèreté, les deux ans et demi que l'auteure passe à se prostituer en Allemagne[1],[6] sous le pseudonyme de Justine[7],[8] et parce que le « J », difficile à prononcer en allemand, sonne bien français[9]. Ce roman s'inscrit dans une nouvelle vague féminine apparue à la suite du mouvement #MeToo[10]. Emma Becker y raconte son activité de travailleuse du sexe indépendante[11], légale depuis 2002 pour ce pays, dans différents bordels berlinois, ses clients, ses collègues[12], ses chambres aux décors variés[11] et toutes sortes de détails[9]. Elle travaille alors successivement dans deux établissements différents, Le Manège, lieu glauque, puis La Maison[9]. Mais également, elle décrit « le désir masculin sous toutes ses formes » avec « un regard féminin sur la détresse sexuelle masculine » comme l'écrit le quotidien canadien Le Devoir[11]. Avec sa « fascination d’ordre sociologique[11] », elle explique que « le monde de la prostitution m’a toujours beaucoup attirée », « j’ai eu envie de raconter ce qui se passe dans ces maisons-là. Avec un regard de femme[12] » ; « je voulais faire l'expérience de cette condition très schématique : une femme réduite à sa fonction la plus archaïque, celle de donner du plaisir aux hommes. N'être rien d'autre que cela[10]. » L'écriture lui sert d'alibi, de prétexte et lui permet de se protéger, de garder une distance suppose L'Obs[9]. Son expérience, loin de tout fantasme personnel[5] et qu'elle dit avoir bien vécu, change son rapport au sexe[10],[12] ; cette introspection doit à l'origine durer un an, mais se prolonge, l'auteure disant avoir trouvé « un super compromis puisque j’étais payée pour écrire mon prochain livre[12] », « j'avais à la fois le sujet de mon troisième livre et mon gagne-pain[5] ».
Emma Becker précise que son « livre n’est absolument pas une apologie de la prostitution en tant que telle » et qu'elle n'a « jamais prétendu que [son] roman englobait toute la prostitution », mais prône une légalisation de cette activité en France[10],[11],[12].
Prix littéraires
Le roman est sélectionné dans les finalistes au prix Renaudot[13]. Il est finalement lauréat du prix Blù Jean-Marc-Roberts et du prix du RomanNews avant de recevoir le , le prix du roman des étudiants France Culture-Télérama décerné par 1 100 étudiants français issus de vingt-quatre universités[14],[15].
Réception critique
L'Express décrit « un roman hypnotique »[4] tandis que Télérama parle d'une publication qui « unit l’enquête littéraire, le journal et le recueil de nouvelles »[2]. Les critiques du Masque et la Plume de France Inter sont plutôt positives : Frédéric Beigbeder parle d'un livre, « l'un des meilleurs de cette rentrée », « très humain, délicat et élégant : tous les portraits sont bouleversants »[16]. Le magazine Grazia parle d'un « ouvrage plus tendre que glauque, humain avant tout », « une chronique effrontée et nostalgique, délicieusement écrite »[5] quand Le Devoir le considère qu'il s'agit d'une « ode aux femmes » exerçant ce métier[11]. L'Obs consacre cinq pages à l'ouvrage[9].
Éditions
- Éditions Flammarion, 2019 (ISBN 9782081470408)[17]
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Emma Becker » (voir la liste des auteurs).
- Quentin Girard, « La Maison éclose d’Emma Becker », Liberation, (lire en ligne).
- Christine Ferniot, « Roman : La Maison Emma Becker », Télérama, (lire en ligne).
- Agnès Giard, « Que signifie se prostituer ? », sur sexes.blogs.liberation.fr, (consulté le ).
- David Foenkinos, « Ma vie au bordel », L'Express, (lire en ligne).
- Marguerite Baux, « Livre : Emma Becker, belle de jour », Grazia, (lire en ligne).
- « Emma Becker : deux ans au claque », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- En référence à Justine ou les Malheurs de la vertu du Marquis de Sade
- Flavie Philipon, « La Maison » de Emma Becker (Flammarion) », Elle, (lire en ligne).
- Elsa Vigoureux, « Moi, Emma B., prostituée… », L'Obs, no 2860, , p. 65-69
- Marc Weitzmann, « Emma Becker : "Le sexe est le dernier bastion d'apolitisme dans l'existence." », France Culture, .
- Philippe Couture, « Au royaume des «putes» heureuses avec Emma Becker », Le Devoir, (lire en ligne).
- Jean-Christophe Laurence, « Emma Becker : porte ouverte sur maison close », La Presse, (lire en ligne, consulté le ).
- « Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis : avant la semaine des prix littéraires, les pronostics sont ouverts », France TV Info, 1er novembre 2019.
- Mathieu Maroudin, « Emma Becker est la lauréate du Prix du Roman des étudiants France Culture Télérama 2020 », France Culture, 11 décembre 2019.
- Thomas Vincy, « Le Prix du roman des étudiants France Culture-Télérama 2020 pour Emma Becker », Livres Hebdo, 11 décembre 2019.
- Le Masque et la Plume, « La Maison d'Emma Becker : qu'en ont pensé les critiques du "Masque et la Plume" ? », France Inter, + [audio].
- La Maison sur le site des éditions Flammarion.
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