La Belle Jardinière (Jean Lescure)

La Belle Jardinière est un recueil de poèmes, en vers et en prose, publié par Jean Lescure en 1988 aux éditions Clancier-Guénaud (96 pages). L'auteur y expérimente des techniques de création littéraire qui s'inscrivent dans le champ des activités de l'Oulipo, dont il est membre fondateur.

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Composition

La Belle Jardinière (comme l'indique son titre complet : « suivie par Le Jardinier d'Empédocle avec quelques recettes d'oulipotage dont Mort à l'élément terre le tout constituant Il trionfo della morte II ») est composé de plusieurs ensembles.

Le premier (p. 7-30) donne son titre au recueil. Il est dédié à Gérard Murail qui avait entrepris d'en réaliser une édition à tirage limité, demeurée en 1971 au stade des épreuves. Les deux premiers poèmes sont présentés comme des dédicaces à Raymond Queneau.

Le deuxième, Le Jardinier d'Empédocle, (p. 31-52), « à la mémoire de Paul Vincensini », avait paru partiellement en 1965 dans la revue Temps mêlés dirigée à Verviers par André Blavier.

Le troisième, Quelques recettes d'oulipotage (p. 53-72), dédié « aux Oulipotes », rassemble notamment une suite à l'ensemble précédent, Le jardinier voyage en Grèce (dont cinq « poèmes pour bègue »), quatre nouveaux « poèmes carrés » (selon la définition qu'en donnait Lescure en 1968 dans Drailles) et cinq « quatrains aléatoires » engendrés à partir du premier d'entre eux.

Mort à l'élément terre (p. 73-81), dédié à Michel-Georges Bernard, constitue le dernier ensemble, publié partiellement sous le même titre aux Éditions de l'Orycte en 1981 (avec un portrait de l'auteur par Alexander Calder), puis sous le titre Ultra crepidam dans la Bibliothèque oulipienne (no 36) en 1986. De la méthode (p. 79-81) révèle comment ces textes ont été composés à partir de plusieurs poèmes de Morale élémentaire de Raymond Queneau.

Dans la postface sur laquelle s'achève l'ouvrage, Jean Lescure se remémore son amitié avec Queneau, leurs activités pré-oulipiennes dès 1942-1943 et la création de l'Oulipo en 1960.

Extrait

« Leçons des choses : sectionner, fendre. Et s'il s'obstine l'œil est un galet au soleil. Le surveiller est un risque. Le ventre ras adviennent les marais, la vie. Trajet de pierre elle tombe la remontée au nez des nuées. Reprendre alors ses contreforts, étaler ses buts au-delà du pouvoir des nuits c'est le chiendent. L'itinéraire pour le quêteur trébuche sur des billes, des gouttes d'eau à fouler le mirage, de l'eau, et qui s'immobilise caillou, à taillader empeignes et semelles avant de trouver peut-être la cheville » (Jean Lescure, Mort à l'élément terre (p. 75).

Voir aussi

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