Lama (bouddhisme)

Le lama (tibétain : བླ་མ་, Wylie : bla ma) est celui qui enseigne le bouddhisme tibétain et ses prolongements en Mongolie ou ailleurs. Le terme, dans la culture tibétaine, a aussi plusieurs significations symboliques.

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Lama de Lhassa, 1937
Lama sibérien du bouddhisme tibétain, vers 1883

Significations

Le titre de lama (tibétain : བླ་མ་, Wylie : bla ma, contraction de bla na med pa, insurpassable[1],[2]) est donné à un enseignant religieux du bouddhisme tibétain[3]. « LAMA : traduisant le sanscrit « gourou », « lama » désigne le maître spirituel, plus précisément, dans le cadre du vajrayana. À l'origine, le terme était réservé aux maîtres pleinement réalisés. De nos jours, il s'applique aussi à des personnes ayant une certaine expérience de la voie et pouvant l'enseigner. La plupart des lamas sont des moines, mais certains peuvent être mariés, notamment dans la lignée nyingmapa. Tous les moines ne sont pas nécessairement des lamas[4]. » « LAMA : littéralement « celui qui se tient plus haut ». Dans le bouddhisme tibétain, maître jouissant de la vénération de ses disciples, parce qu'il représente une incarnation pure de la doctrine bouddhique. Fort de son autorité morale, il peut diriger un ou plusieurs monastères ; il exerce aussi une influence sur le plan politique. Le titre honorifique de Rimpoche Extraordinairement Précieux »), attribué à certains maîtres particulièrement qualifiés, souligne leur exceptionnelle valeur spirituelle. Toutefois, le terme de lama est aujourd'hui couramment utilisé comme formule de politesse pour s'adresser à un moine tibétain, quel que soit son niveau d'évolution spirituelle. Traditionnellement la formation d'un lama comportait plusieurs années d'études dans différentes disciplines de la philosophie et de la méditation bouddhiques. Au terme d'une retraite de trois années minimum, le lama était enfin habilité à se parer de son titre et à transmettre son savoir[5]. »

Robert A. F. Thurman traduit lama par « mentor[6]. »

Ce titre peut être utilisé de manière honorifique pour un moine, une nonne ou, dans les écoles gelugpa, nyingma, kagyu et sakyapa, un pratiquant avancé du tantrisme, pour indiquer leur niveau de spiritualité et/ou d'autorité. Il peut également être utilisé pour désigner des tulkous, renaissances de lamas, comme le dalaï-lama ou le panchen-lama.

  • Le terme lama, qui s'utilise aussi en Occident, désigne un niveau de réalisation spirituelle avancé. Il y a des lamas moines et des lamas laïques.
  • Qu'ils aient fait une retraite de trois ans ou non, les moines ou moniales ayant pris les vœux de pratimoksha, peuvent avoir un niveau moins avancé.
  • Les drouplas sont des pratiquants enseignants ayant fait une retraite, mais n'ayant pas le niveau de réalisation des lamas ; ils guident, expliquent et donnent des lectures orales (lung) de pratiques mais pas les transmissions de pouvoir (dbang). Ils peuvent demander à être lama au bout de deux ans, la décision étant prise par le conseil des lamas.
  • Le terme « lama » traduit le sanscrit guru.

Le lama intérieur

« Le rôle du lama extérieur est donc de révéler au disciple, grâce aux enseignements et à la pratique, le lama intérieur qui n'est autre que la nature de bouddha en lui. Dès qu'il l'a réalisé, le disciple n'est plus jamais séparé du maître et toutes les circonstances deviennent des rappels du maître intérieur. »

 Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Seuil, Paris, 2001, (ISBN 2-02-036234-1), p. 346.

Le lama-racine

Le lama-racine n'est pas nécessairement celui qui a donné refuge. Ce terme désigne un maître dont on reçoit des initiations, qui guide pour reconnaître la nature de l'esprit, celui qui nous est le plus proche[7].

En Mongolie

Les voyageurs occidentaux donnent parfois le titre de lama aux moines du bouddhisme mongol. Avant la révolution de 1921, ils formaient une grande part de la population. Selon M. A. Poussielgue, « à condition de passer une année dans un couvent, d'apprendre par cœur quelques versets sacrés, de se raser la tête et de porter un bonnet jaune, est lama qui veut » : la plupart vivaient hors des couvents et exerçaient toutes sortes de métiers, berger, courrier, trouvère, etc.[8]

En France

Le lama Dagpo Rimpotché est le premier lama tibétain à s'être installé en France (1960). Il a fondé et enseigne, aujourd'hui encore, à la congrégation Ganden Ling, à Veneux-les-Sablons près de Fontainebleau.

Vén. Lama Tharchin Rinpoché

Le Vénérable lama Konchog Tharchin Rinpoché est un grand maître du bouddhisme tibétain installé en France (1992) pour prodiguer les enseignements du Bouddha.

Notes

  1. D'après le Dharma Dictionary, un Wiki Anglais-Tibétain voir aussi:
  2. Selon le TLFi de bla : « le supérieur », et ma : « homme », définition du TLFi
  3. (en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr, The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , 1304 p. (ISBN 978-0-691-15786-3 et 0-691-15786-3, présentation en ligne), p. 125.
  4. Tcheuky Séngué, Petit lexique Claire Lumière du bouddhisme tibétain, Claire Lumière, 1991.
  5. Dictionnaire de la sagesse orientale, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1989, p. 312-313.
  6. Robert A. F. Thurmann, Le livre des morts tibétain (1994), Le Livre de poche, 1995, p. 387.
  7. Bokar Rinpoché Prendre Refuge
  8. M. A. Poussielgue, Relation de voyage de Shang-Haï à Moscou, Le Tour du monde, 1865, p. 242-249

Bibliographie

  • Dagpo Rimpotché, Le Lama venu du Tibet, Grasset, 1998.
  • Petite guirlande des maîtres tibétains du présent, Claire Lumière, 2011.
  • Chögyam Trungpa, Né au Tibet, Seuil, coll. « Sagesses ».
  • Bernard de Give, Un trappiste à la rencontre des moines du Tibet, Les Indes savantes, 2009.

Voir aussi

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