Landes montagnardes éthiopiennes

L'écorégion des landes montagnardes éthiopiennes correspond à la partie la plus haute des plateaux d'Éthiopie, entre 3 000 et 4 500 mètres. Elle couvre, de manière discontinue, un peu plus de 25 000 km2.

Landes montagnardes éthiopiennes
Écorégion terrestre - Code AT1008[1]
Paysage du plateau Sanetti.
Classification
Écozone : Afrotropique
Biome : Prairies et terres arbustives de montagne
Global 200[2] : Hauts plateaux éthiopiens
Géographie et climat
Superficie[3] :
25 123 km2
min.max.
Altitude[3] :3 000 m4 500 m
Température[3] :−15 °C26 °C
Précipitations[3] :1 000 mm2 500 mm
Conservation
Statut[4] :
Vulnérable
Ressources web :

Localisation

Avec l'écorégion qu'elle surmonte, celle des prairies et forêts claires d'altitude éthiopiennes, elles forment l'écorégion combinée des hauts plateaux éthiopiens, inscrite dans la liste Global 200 des zones exceptionnelles, prioritaires en matière de conservation.

Présentation

La zone, qui correspond géographiquement à celle des plateaux d'Éthiopie, est faite de dépôts volcaniques datant d'environ 75 millions d'années, soulevés par la formation de la vallée du Rift, et la couche supérieure est constituée de nitosols et de lithosols. Au cours de la dernière période glaciaire, les zones les plus élevées étaient recouvertes de glace et la végétation était montagnarde, rappelant la toundra eurasienne. Avec le réchauffement, la végétation afro-alpine caractéristique s'est retrouvée restreinte aux plus hautes altitudes, supérieures à 3 000 m. L'ensemble fait partie de l'archipel afromontagnard.

Elle présente un endémisme important, mais une diversité biologique plus faible que d'autres zones d'afromontane.

Flore

Loup d'Abyssinie et Lobelia rhynchopetalum.

La végétation typique comprend une espèce de Lobelia géante (Lobelia rhynchopetalum) et des couverts végétaux faits de bruyères du genre Erica.

La majeure partie des plantes présentent des caractéristiques xéromorphiques leur permettant de limiter leur transpiration. D'autres adaptations aux conditions comprennent notamment le gigantisme (Lobelia géante), qui touche aussi la faune.

Faune

Le loup d'Abyssinie, rare et menacé, est un mammifère endémique (du plateau Sanetti) ; sa proie, le rat-taupe géant est, lui aussi, endémique du même endroit. D'autres rongeurs sont endémiques ou quasi-endémiques (Megadendromus nikolausi, Stenocephalemys albocaudata, Stenocephalemys griseicauda, Lophuromys melanonyx…).

L'écorégion est un important habitat aviaire, la présence d'eau sous forme de lacs et de ruisseaux lui permettant d'être une étape dans la migration des oiseaux du paléarctique. Elle sert notamment de zone de reproduction à trois espèces du paléarctique (l'aigle royal (Aquila chrysaetos), le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) et le Tadorne casarca (Tadorna ferruginea)).

Protection

D'importantes zones sont protégées grâce aux parcs naturels du Simien et du massif du Balé. Les zones non protégées sont peu modifiées, la haute altitude de l'écorégion limitant son intérêt pour l'agriculture et le pâturage. La menace la plus importante est cependant anthropique, la construction de routes en facilitant l'accès (il y a ainsi, par exemple, compétition entre les chiens domestiques introduits par l'homme et le loup d'Abyssinie).

En second lieu, les conditions, notamment dans le parc du Simien, sont de plus en plus sèches depuis les années 1960, ce qu'on ne sait pas encore attribuer à un effet local ou à un effet global du dérèglement climatique.

Références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11, , p. 935-938.
  2. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, R. Abell, T. Allnutt, C. Carpenter, L. McClenachan, J. D’Amico, P. Hurley, K. Kassem, H. Strand, M. Taye et M. Thieme, The Global 200 : A representation approach to conserving the earth's distinctive ecoregions, Washington DC, Conservation Science Program, World Wildlife Fund-US, (lire en ligne)
  3. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  4. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  5. (en) « Ethiopian montane moorlands », WWF
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