Laulhère
Laulhère est une entreprise française d’articles coiffants dont le siège est situé à Oloron-Sainte-Marie (64) en France. Le patronyme Laulhère est un dérivé du vocable béarnais ouélhé ou aoulhé, qui signifie « berger ».
Laulhère | |
Forme juridique | SASU Société par actions simplifiée à associé unique |
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Siège social | Oloron-Sainte-Marie |
Direction | Rosa Belle Forzy |
Activité | Fabrication d'autres vêtements et accessoires |
Effectif | 56 en 2017 |
SIREN | 722 924 886 |
Site web | www.laulhere-france.com/histoire |
Chiffre d'affaires | 3 092 100 € en 2017 |
Résultat net | 587 500 € en 2017 |
Laulhère est l'un des derniers fabricants de bérets exerçant encore 100 % de son activité sur le territoire français. En 2013, Laulhère a réalisé 30 % de son chiffre d’affaires à l’export, principalement dans les pays scandinaves et aux États-Unis. Les bérets militaires[1] représentaient alors 56 % de la production.
Histoire et héritage
La fabrique Laulhère est implantée à Oloron-Sainte-Marie dans le Haut Béarn. L’histoire de la société est indissociable de celle de la ville et de sa production emblématique : le béret traditionnel (dit « basque » par abus de langage, la fabrication de ce couvre-chef ayant toujours été concentrée sur le territoire béarnais).
Dès la fin du Moyen Âge, les habitants d’Oloron avaient appris des tireurs de laine espagnols à laver les toisons sur le dos des brebis. Vers la fin du XVe siècle, Oloron devint un important centre textile où drapiers, laneficiers et teinturiers s’installèrent au bord du gave d’Aspe et s’organisèrent en compagnies.1
Dès le début du XVIe siècle, la découverte d’un procédé mécanique pour le foulage des draps de laine, le moulin à foulon, permet le développement de la fabrication et du commerce des étoffes telles le blanquet, l’étamine, et le drap.
Au milieu du XVIIIe siècle, on fabrique dans la région d’Oloron capes, jupes en flanelle, bas, bonnets et bérets, faisant vivre jusqu’à neuf à dix mille personnes.
Lucien Laulhère fonde en 1830 la maison Laulhère, manufacture artisanale qui au départ travaille le tissage de la laine et du lin sous diverses formes, plutôt orientée vers les débouchés liés à une industrie en plein essor, celle de la sandale de toile ou espadrille, l’autre produit emblématique de la région avec le béret. Très rapidement, la popularité du béret qui grandit bien au-delà des frontières régionales et nationales entraînera la spécialisation de l’entreprise dans cette production. D’abord adopté par les armées pour ses qualités intrinsèques, sa praticité et les possibilités d’identification, particulièrement lors des guerres carlistes en Espagne, le béret devient rapidement incontournable pour les civils aussi bien dans la paysannerie que chez les populations ouvrières urbaines.
Plus tard encore, dans les années 1920, le béret deviendra la coqueluche des actrices du tout–Paris et de Hollywood qui lui assureront un statut d’accessoire de mode féminin intemporel. Dans les années 1960, le port du chapeau en général et du béret en particulier commence à décliner dans la société française. L’entreprise se diversifie alors vers le béret militaire d’une part et le chapeau fantaisie d’autre part.
Après des difficultés financières en 2012 au sein de Béatex[2], reprise par la holding toulousaine Cargo-Promodis qui redonne à la société son nom d’origine, Laulhère[3],[4]. Deux ans plus tard la société reprend les activités bérets de son concurrent la société Blancq Olibet [5],[6].
En 2011, Laulhère obtient l’homologation de l´Organisation du traité de l´Atlantique-Nord (OTAN), permettant d´accéder aux appels d´offres des armées des 28 pays membres[7],[8],[9].C’est ainsi qu’en 2016, la PME a remporté un nouvel appel d’offres de l’armée française pour un contrat minimal de 3 ans visant à fournir à terme entre 60 000 et 150 000 couvre-chefs[10],[11].
L’entreprise revendique une fabrication dans le respect de la tradition, intégralement réalisée en France. La maison Laulhère a été distinguée consécutivement par l’obtention des labels « Origine France garantie » en 2012[12] puis "Entreprise du patrimoine vivant" en 2013[13].
À l’occasion du tournoi des Six Nations en 2016, Laulhère a signé un contrat de licence avec la Fédération Française de Rugby (FFR) lui permettant de proposer aux supporters du XV de France un béret à l’effigie des bleus et ce jusqu’à la coupe du monde 2019 au Japon[14],[9]
Aujourd’hui la manufacture compte 56 employés contre 38 en 2013, et produit environ 250 000 bérets par an[15].En , le fabricant a ouvert sa propre boutique dans le quartier de l’Élysée à Paris[16].
Notes et références
- L'usine nouvelle : http://www.usinenouvelle.com/article/beatex-homologue-par-l-otan.N147370
- 2012 AFP, « La dernière fabrique française de bérets basques en redressement judiciaire », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) http://www.lefigaro.fr/societes/2014/02/13/20005-20140213ARTFIG00048-laulhere-devient-le-seul-producteur-de-berets-en-france.php
- La dépêche : https://www.ladepeche.fr/article/2012/07/06/1411229-cargo-promodis-la-reprise-de-beatex-confirmee.html
- Edouard de Mareschal, « Laulhère devient le seul producteur de bérets en France », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- « Les bérets basques en voie de disparition », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- L'Usine Nouvelle, « Beatex homologué par l’Otan - Quotidien des Usines », usinenouvelle.com/, (lire en ligne, consulté le )
- Michel Garicoïx-Bayonne correspondant, « L'OTAN à la rescousse du béret béarnais », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- « Laulhère, dernier fabricant historique de bérets français, se joue des modes », ladepeche.fr, publié le 14/07/2016 (lire en ligne, consulté le )
- Anne-Sophie Cathala, « Noces d'or tricolores pour le béret béarnais Laulhère et l'armée », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
- « Les bérets Laulhère fourniront l'armée française », sur lesechos.fr, (consulté le )
- « Origine France Garantie », Origine France Garantie, (lire en ligne, consulté le )
- « Laulhere | Label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant », sur www.patrimoine-vivant.com (consulté le )
- « Oloron : le béret Laulhère coiffera le tournoi des VI nations », sur La-R%C3%A9publique-des-Pyr%C3%A9n%C3%A9es (consulté le )
- « Elle a sauvé Laulhère, la dernière fabrique historique de bérets français », leparisien.fr, 2017-02-17cet08:43:42+01:00 (lire en ligne, consulté le )
- « Les bérets Laulhère ouvrent une boutique à Paris », France Bleu, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
- Site officiel
- Les Échos : https://www.lesechos.fr/26/07/1999/LesEchos/17948-84-ECH_aquitaine---les-berets-basques-du-bearn.htm?texte=beatex
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