Laurent Bigorgne

Laurent Bigorgne, né le à Épinal, est un essayiste français. Il dirige l'Institut Montaigne entre 2010 et le 27 février 2022.

Laurent Bigorgne
Fonctions
Président du conseil d'administration
Le Choix de l'école
jusqu'à
Président du conseil d'administration
Agir pour l'école (d)
jusqu'à
Membre du conseil d'administration
Lycée international de Londres Winston-Churchill
-
Directeur
Institut Montaigne
-
inconnu
Directeur adjoint (d)
Institut d'études politiques de Paris
-
inconnu
inconnu
Directeur des études (d)
Institut d'études politiques de Paris
-
inconnu
inconnu
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Véronique Bolhuis (d)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de

Biographie

Origines, jeunesse et formation

Fils d'un proviseur et d'une enseignante en informatique[1], Laurent Bigorgne naît le à Épinal, dans les Vosges[2]. Il grandit en Meurthe-et-Moselle[3] où son père est proviseur au lycée professionnel de Pompey[4].

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Communication et ressources humaines[5], 1996)[6],[7], qu'il a intégré via le Centre universitaire d'études politiques (CUEP) de l'université Nancy-II avec une inscription en parallèle en DEUG d'histoire (1992-1994), il obtient, après deux échecs[8], l'agrégation d'histoire en 1999[1]. En parallèle de ses études, il milite à l'Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique (Unef-ID)[9], où il croise notamment Bruno Julliard[1].

Il commence une thèse « sur un parlementaire de la IIIe République », non aboutie[3].

Carrière

Alors qu'il vient d'être nommé, l'année précédente, dans un lycée de Nancy[3], il est recruté en 2000[7] par Richard Descoings pour organiser le développement des antennes régionales de l'IEP de Paris, puis devient en 2004[8]  à vingt-huit ans  directeur des études de l'école[1]. Il devient le second de Descoings en 2007[8], puis est détaché un an durant[8] auprès de la London School of Economics[1].

À son retour en France[3], en 2009, sur l'insistance de Claude Bébéar, il entre à l'Institut Montaigne comme directeur des études pour seconder le directeur, François Rachline — qu'il remplace dès [1].

Il est également président des associations Agir pour l'école[10] et Le Choix de l'école (ex-Teach for France)[11]. En mars 2022, Le Figaro révèle que trois femmes dénoncent le harcèlement moral de Nadia Marik-Descoings veuve de Richard Descoings et ancienne directrice adjointe de l'IEP de Paris. À l'époque des faits, Laurent Bigorgne était vice-président de Teach for France[12].

Il est proche d'Emmanuel Macron, un « ami de longue date »[13]. Sa compagne, Véronique Bolhuis, figure initialement dans les mentions légales du site en-marche.fr, avant d'en être retirée[14]. Il le soutient lors de l'élection présidentielle de 2017[15], le conseille à propos de l'éducation[16], et apparaît dans les courriels piratés de son équipe de campagne dans l'entre-deux-tours[17]. Une fois élu, il est cité par certains observateurs comme potentiel ministre[18], sans toutefois être nommé au gouvernement.

D'après Libération, il détient un accès direct et permanent aux membres du gouvernement[19].

Il participe à la réunion du groupe Bilderberg de 2015[20],[21].

En , il est nommé membre du Comité action publique 2022, installé par le Premier ministre Édouard Philippe pour concevoir le projet de réforme de l’État[22].

Suite à « l'affaire Bigorgne » (voir ci-dessous), il démissionne en février 2022 de son poste à l'Institut Montaigne (selon le journal Les Échos, il y sera remplacé par Marie-Pierre de Bailliencourt à partir du 1er septembre 2022)[23].

Affaire judiciaire - administration de substance nuisible

Le 25 février 2022, Laurent Bigorgne est interpellé par la police judiciaire parisienne et placé en garde à vue à la suite d'une plainte de Sophie Conrad, l'une de ses collaboratrices à l'institut Montaigne et ex-belle-sœur[24]. La femme d'une quarantaine d'années accuse Laurent Bigorgne de l'avoir droguée à son insu lors de la soirée du 22 février. La plaignante a signalé que ce dernier avait consommé de la cocaïne au cours de la réunion de travail organisée au domicile de son patron, elle a également affirmé qu'il avait pris l'habitude de lui envoyer des messages à caractère sexuel. Selon l'expertise toxicologique de la plaignante, elle est positive à la MDMA, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines appelée aussi ecstasy[25],[26],[27]. Durant la garde à vue, il reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Il conteste tout mobile sexuel dans son acte. Ses avocats Sébastien Schapira et Jean Veil indiquent que l'enquête, qui confirme les explications de Laurent Bigorgne, est terminée. Il doit initialement comparaître le 10 mars devant le tribunal correctionnel de Paris pour « administration de substance nuisible suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours par une personne agissant sous l’emprise de produits stupéfiants »[28]. Sa démission de son poste de directeur est annoncée par l'Institut Montaigne le 27 février[29],[30]. Pour Mediapart, l’enquête, expédiée en moins de quatre jours, « laisse en suspens de nombreuses questions ». Peu de témoins ont été entendus et le mobile sexuel a été écarté par le parquet de Paris sur la seule base des déclarations du prévenu[31]. La plaignante dénonce des pressions exercées sur les enquêteurs[32], et son avocat, Arié Alimi, porte plainte contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de Paris pour être intervenus pendant la garde à vue. Le procès est renvoyé au 10 novembre 2022[33],[34] pour complément d'expertises. La plaignante indique que des faits similaires auraient été reconnus par Laurent Bigorgne[35].

Publications

  • Avec Alice Baudry et Olivier Duhamel, Macron, et en même temps…, Plon, 2017 (ISBN 978-2259259866) 306 p.
  • Avec Olivier Duhamel, Les mots du coronavirus, Dalloz, 2020.

Notes et références

  1. Maryline Baumard, « Laurent Bigorgne, la revanche d'un provincial », sur lemonde.fr, .
  2. « Laurent Bigorgne », sur whoswho.fr, .
  3. Yann Verdo, « Laurent Bigorgne : de Richard Descoings à Claude Bébéar », sur lesechos.fr, .
  4. « Histoire du Lycée Bertrand Schwartz - Actualités - Lycée Bertrand Schwartz », sur lyc-schwartz.monbureaunumerique.fr (consulté le )
  5. « Laurent Bigorgne », sur sciences-po.asso.fr.
  6. Sous la dir. de Nicolas Roussellier et Gilles Le Béguec, L'Après-Guerre politique de François Valentin : 1945-1961 : qu'est-ce qu'un retour en politique ? (mémoire de diplôme), Paris, Institut d'études politiques de Paris, , 223 p. (SUDOC 096740469).
  7. « He will be back! », sur sciences-po.fr, .
  8. Julien Bénéteau, « Laurent Bigorgne, le sommet de Montaigne », sur republicain-lorrain.fr, .
  9. Marie Bordet, « Laurent Bigorgne, de Montaigne à Macron », sur lepoint.fr, .
  10. « Qu’est-ce qu’Agir pour l’école ? », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  11. « Teach For France », sur teachforfrance.org (consulté le )
  12. Luc Lenoir, « Le clan Descoings, Bigorgne, Duhamel éclaboussé par une plainte pour harcèlement », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  13. « Ces réseaux économiques sur lesquels Emmanuel Macron peut s'appuyer », sur lefigaro.fr, .
  14. Laurent Mauduit, « Le patronat héberge discrètement Emmanuel Macron », sur mediapart.fr, (consulté le ), p. 7-8.
    Article publié dans l'édition datée du 8 avril 2016.
  15. « Qui sont les soutiens du candidat Macron ? », Le Monde, (lire en ligne).
  16. Caroline Beyer, « Éducation : ce que veut faire Macron », sur lefigaro.fr, .
  17. « Mais au fait, que trouve-t-on dans les Macron Leaks ? », sur lavoixdunord.fr, .
  18. « François Bayrou, Jean-Yves Le Drian, Edouard Philippe… En marche vers le pouvoir? », sur lejdd.fr, .
  19. Jérôme Lefilliâtre, « Laurent Bigorgne, la dérive toxique d’une étoile de la macronie », sur Libération,
  20. « Macron: son mouvement, "En Marche!", intimement lié à l'Institut Montaigne », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
  21. « Le groupe de Bilderberg: opacité, secrets et fantasmes », Challenges, (lire en ligne, consulté le )
  22. Emma Donada, « Qui sont les membres du CAP 22 et quel est leur parcours ? », Libération, (lire en ligne).
  23. « Marie-Pierre de Bailliencourt prend la tête de l'Institut Montaigne », sur Les Echos, (consulté le )
  24. « L’ex-patron de l’Institut Montaigne, Laurent Bigorgne, devant le tribunal correctionnel pour avoir drogué l’une de ses collaboratrices », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  25. Damien Delseny, Vincent Gautronneau et Jérémie Pham-Lê, « Le directeur de l’Institut Montaigne placé en garde à vue pour « administration de substance nuisible » », sur leparisien.fr, (consulté le )
  26. « Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, en garde à vue, soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  27. « Le directeur de l'Institut Montaigne en garde à vue, soupçonné d'avoir drogué une collaboratrice à son insu », sur nicematin.com, (consulté le )
  28. Vincent Gautronneau et Jérémie Pham-Lê, « Soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice, l’influent Laurent Bigorgne sera jugé le 10 mars », sur leparisien.fr, (consulté le )
  29. « Démission de Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  30. AFP, « Le directeur de l'Institut Montaigne démissionne », sur lesechos.fr, (consulté le )
  31. Sarah Brethes, « Affaire Laurent Bigorgne : une enquête judiciaire expédiée », sur mediapart.fr, (consulté le )
  32. Jérôme Lefilliâtre et Eve Szeftel, « Affaire Bigorgne: une enquête sous haute surveillance », sur Libération,
  33. « Affaire Laurent Bigorgne : la victime dépose plainte contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de Paris », sur Franceinfo, (consulté le )
  34. « Affaire Laurent Bigorgne, ancien directeur de l'Institut Montaigne : Sophie Conrad dépose plainte contre le directeur de la police judiciaire », sur ladepeche.fr (consulté le )
  35. « Témoin RMC : Sophie Conrad - 08/03 - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )

Liens externes

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