Lazzaroni (Naples)
Lazzaroni (pluriel de lazzarone, augmentatif de lazzaro ou lazaro, Lazare) est un mot italien qui désignait, aux XVIIIe et XIXe siècles à Naples, les hommes de la classe la plus pauvre du peuple.
L'origine du terme est incertaine. L'appellation lazzarone provient soit de la ressemblance de ces individus avec le Lazare de l'Évangile[1] en raison de leur pauvreté, soit du fait que leurs vêtements étaient ceux des malades sortant de l'hospice de Saint-Lazare.
Dans son Journal rédigé lors de ses séjours en Italie, Stendhal propose en 1811 la définition suivante : « La dernière classe du peuple à Naples est célèbre, dans toute l'Europe, sous le nom de lazzaroni. Ce mot vient de lazzari, nom qu'on leur donnait à cause de leur nudité[2]. ».
Les lazzaroni étaient très nombreux à la fin du XVIIIe siècle, environ 40 000. La plupart vivaient de pauvres métiers : les uns étaient pêcheurs, les autres commissionnaires. Quelques-uns servaient de bravi[précision nécessaire] ; certains mendiaient. Sans domicile, le jour, on les voyait étendus au soleil sur la grève ou sur les larges dalles de la rue de Tolède ; ils passaient la nuit couchés dans de grands paniers d'osier. Tous les ans, ils se choisissaient un chef dit Capo Lazzaro. Masaniello, l'un d'eux, venait de recevoir ce titre quand il se mit à la tête de l'émeute de 1647. On vit aussi en 1798 les lazzaroni stimulés par le cardinal Ruffo et ayant à leur tête Michele Sforza résister trois jours à Championnet.[pas clair]
Source
Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts de Marie-Nicolas Bouillet.
Notes et références
- L'Evangile fait référence, dans une parabole (Lazare et le mauvais riche) à un pauvre qui mourut pauvre sans rien recevoir de son voisin riche.
- Stendhal, Journal (1811-1823); Tome V; préface d'Henri Martineau, Paris, Le Divan, , 369 p. (lire en ligne), p. 39-40.
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