Le Claridge

Le Claridge est une salle destinée à l’évènementiel située Chaussée de Louvain à Saint-Josse-ten-Noode, une commune de Bruxelles, en Belgique[1]. Le propriétaire actuel, l’entrepreneur Lassaad Ben Yaghlane, également propriétaire de la radio Arabel, ainsi que de plusieurs Brico, Delhaize mais aussi plusieurs restaurant à Bruxelles, l’a racheté en 2014[2]. La gestion du Claridge se fait par la société Ben’s events dont l’objet est l’organisation la promotion et la gestion, ou la location de la salle pour tout type d’évènement tels que des concerts, des pièces de théâtre, des mariages, des meetings, des cocktails, des soirées dansantes[3]. Ce site est desservi par la station de métro Madou et met à disposition un parking payant ainsi qu’un parking à vélo[4].

Claridge
Type Ancien cabaret, salle polyvalente
Lieu Saint-Josse-ten-Noode, Bruxelles, Belgique
Coordonnées 48° 51′ 46″ nord, 2° 17′ 15″ est
Architecte Armand Warny
Inauguration 1933
Nb. de salles 2 salles (300m2 et 135m2), 2 loges (14m2), une salle VIP (35m2)
Capacité
  • Concert debout : 800 p.
  • Soirée cocktail : 600 p.
  • Dîner : 350 p.
  • Soirée cabaret : 225 p.
  • Théâtre : 450 p.
Anciens noms Claridge dancing
Statut juridique Société Anonyme
Gestionnaire Ben's Events
Direction Lassaad Ben Yaghlane
Site web http://www.claridge.be

Historique

Immeuble de rapport (1907)

Construit en 1907, l’immeuble situé Chaussée de Louvain, numéro 24 était initialement carrossable, ce qui explique la hauteur du plafond au rez-de-chaussée[5]. L’immeuble est idéalement situé sur un axe de communication important, rapidement desservi par voie ferroviaire, et proche du centre historique de Bruxelles[6].

La naissance d'une salle de fête (1933)

L’immeuble sera modernisé avec un rez-de-chaussée commercial en 1925 par l’architecte Maksoud Mihrtadiantz. Initialement utilisé comme garage, il sera réinventé comme cabaret d’inspiration Art déco dès 1933 par l’architecte Armand Warny[5].
Ce cabaret se dénommait le Claridge dancing[7], jusqu’à progressivement perdre la seconde partie de son nom pour devenir le « Claridge ». Dès son inauguration en 1933, le Claridge était le lieu d’évènements divers et parfois, importants. Cabaret, cinéma, théâtre, salle de gala, lieu de conférences, et même de débats, cet endroit a, au fil des siècles, laissé sa trace dans l’histoire de la capitale Belge. Au temps des petites annonces, une grande partie des journaux populaires consacraient quelques lignes aux évènements du Claridge (dancing).
Depuis ses débuts, des évènements y étaient organisés toute l’année, et ce, même au début de la Seconde Guerre Mondiale[8]. Avant même que l’armistice ne soit signée, les activités avaient déjà repris au Claridge et des annonces paraissaient dans les journaux[9].

La question royale (1950)

Après la seconde guerre mondiale, ce qu’on nomme désormais la « question royale » fit son apparition. La question visait à savoir si le peuple belge voulait que Léopold III, ancien Roi des Belges, reprenne le pouvoir après son absence et surtout à la suite de son comportement, qui fut perçu par certains comme impardonnable[10].
Dans les faits qui lui sont principalement reprochés, il y a notamment sa rencontre avec Adolph Hitler à Berchtesgaden (1940) ou encore son mariage (1941) en temps de guerre[11]. Mais le plus important, et premier élément à avoir entaché son image, fut son choix de reddition militaire le 28 mai 1940. Cela fut perçu comme une trahison par la France, alliée de la Belgique à ce moment-là.
A ce sujet-là, nous pouvons évoquer les dires de Hubert Pierlot, le 28 mai 1940 : "(…) Aucun acte du Roi ne peut avoir d’effet s’il n’est contresigné par un ministre. Ce principe est absolu. Il est une règle fondamentale du fonctionnement de nos institutions. Le Roi, rompant le lien qui l’unissait à son peuple, s’est placé sous le pouvoir de l’envahisseur. Dès lors, il n’est plus en situation de gouverner car, de toute évidence, la fonction du chef de l’Etat ne peut être exercée sous le contrôle de l’étranger."[12] Cela amena par la suite un conflit entre ceux pour le retour du roi et ceux qui étaient contre (léopoldistes et anti-léopoldistes)[13] Au-delà d’un simple débat, il y eut ici une vraie mise en lumière des clivages sociopolitiques de la Belgique avec notamment une différence notable entre la réponse flamande (Flandre principalement chrétienne) et wallonne (Wallonie principalement socialiste) à la question populaire organisée en 1950. Le résultat fut de 72% pour le retour du coté flamand, et seulement 58% coté wallon.
Avant les votes de la consultation populaire de nombreux journaux mirent en avant celle-ci en prenant parfois partie et parfois pas. Nous retrouvons par exemple un titre dans un journal du 7 mars 1950 disant que la seule manière de « bien voter » est de cocher la case « oui » lors du vote[14].
Le Claridge pour sa part a accueilli, à cette période, de nombreuses réunions royalistes et autres séances cinématographiques ou encore des manifestations et meetings libéraux[6] en rapport avec cette crise politique. Nous retrouvons les dates des réunions dans les journaux belges ainsi que les emplacements de ceux-ci[15].

Le Claridge Event (2014)

En 2014, le Claridge a été racheté par la société Ben’s events qui l’a complètement modernisé et équipé d’appareils de haute technologie. Aujourd’hui, cette salle polyvalente au style unique idéalement située au cœur de Bruxelles accueille tout type d’événement aussi bien festif que solennel, public comme privé[16]. Au-dessus, se trouvent huit appartements dont une partie est aménagée en studio radio et louée par la radio Arabel[17].


Spécificités techniques

Avec une superficie de plus de 600m², dont la plus grande salle occupe 300m², le Claridge est aujourd’hui une salle qui propose une expérience inédite. Les deux salles sont dotées d’un son projeté à 360° et d’un système de projection murale qui contient en tout quatorze projecteurs spéciaux répartis en dix projecteurs dans la plus grande salle, et quatre projecteurs dans la seconde salle. Cette dernière, disposée en mezzanine, a, quant à elle, une superficie de 135m². Une terrasse de 22m² est également présente sur les lieux et accessible depuis la mezzanine[18].


Tant le lieu principal que les deux salles dédiées à l’évènementiel sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les trois sorties de secours se trouvent au rez-de-chaussée, au niveau de l’entrée principale, derrière la cuisine et dans le vestiaire à gauche de la scène[18].


Le Claridge propose son matériel audiovisuel complet et près à l’emploi, doté d’un système « plug&play » qui permet de mettre sa propre musique via une clé USB[19].

L’installation audiovisuelle proposée est composée de :

  • Six différents types de matériel lumineux,
  • Dix décorations lumineuses,
  • Trois différents types de supports à lumières,
  • Quatorze différents types de matériel sonore,
  • Deux écrans LED et un système complet de support vidéo[20].


Finances

Le business model de l’entreprise, avant sa reprise par les Ben Yaghlane, était principalement celui d’une boite de nuit, fonctionnant principalement les week-ends. Lorsqu’ils ont pris la gestion du bien, ils ont réinventé le business model pour en faire une salle polyvalente accueillant tout type d’évènement public comme privé, pour les entreprises et les particuliers, aussi bien le week-end qu’en semaine. Cela leur a permis de procurer une meilleure qualité de vie aux travailleurs du Claridge et d’augmenter leurs profits en travaillant parfois cinq à six jours par semaine[21]. Comme tout le secteur de l’événementiel, le Claridge a souffert financièrement à la crise sanitaire du COVID-19. Le propriétaire du Claridge, pour se donner les moyens de continuer à faire vivre cette salle riche en histoire et les événements qu’elle accueille, a développé un plan de financement consistant en la vente des huit appartements situés au-dessus de la salle. Ce plan est totalement innovant. En effet, pour rembourser son prêt hypothécaire et financer la rénovation des appartements afin de les mettre à la vente à la découpe, Monsieur Ben Yaghlane au lieu de faire appel aux banques pour trouver des fonds, fait appel aux investisseurs directement via Beebonds[21]. De plus, afin de garantir le remboursement de ses investisseurs, et de les rassurer, il n’hésite pas à proposer des garanties hypothécaires de premier rang et également un mandat hypothécaire pour la totalité du prêt[17].

Références

  1. CLARIDGE EVENTS, http://www.claridge.be/, consulté le 6 mai 2022.
  2. Marie-Cécile Royen, 6 mars 2015, L’omniprésent Lassad Ben Yaghlane, Le Vif / L’Express, Bruxelles, pp. 50-51, https://pointdebasculecanada.ca/lomnipresent-lassad-ben-yaghlane/, consulté le 10 mai 2022.
  3. Modification de l'objet social de la société Ben's event, M.B., 11 mai 2018, https://www.companyweb.be/company/437615203/free-pub/15393086, consulté le 11 mai 2022.
  4. BRUSSELS SPECIAL VENUES, « modernité, accessibilité, qualité acoustique et équipements technologiques, https://venues.be/venues/claridge/, consulté le 7 mai 2022.
  5. https://monument.heritage.brussels/fr/buildings/10305, consulté le 10 mai 2022.
  6. https://monument.heritage.brussels/fr/streets/12100064, consulté le 10 mai 2022.
  7. La rédaction, « Belgique », le soir, 25 mars 1934, p. 9, https://uurl.kbr.be/1600110, consulté le 07 mai 2022.
  8. La rédaction, “spectales du 7 février”, le soir, 07 février 1940, p. 6, https://uurl.kbr.be/1602342, consulté le 08 mai 2022.
  9. La rédaction, « spectales divers », le soir, 27 février 1934, p. 2, https://uurl.kbr.be/1603867, consulté le 06 mai 2022 ; La rédaction, « spectales divers », le soir, 06 janvier 1954, p. 3, https://uurl.kbr.be/1603829, consulté le 06 mai 2022.
  10. Paul-Henri Spaak, “la question royale en Belgique”, Le Monde, https://www.lemonde.fr/archives/article/1950/03/09/la-question-royale-en-belgique_2053026_1819218.html, consulté le 07 mai 2022.
  11. Jasper Debeuf, “Question royale”, https://www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre/articles/question-royale.html, consulté le 07 mai 2022.
  12. “Léopold III, chronique d’un règne avorté”, RTBF La Première, 08 oct. 2019, consulté le 07 mai 2022.
  13. Debeuf, Jasper, op. cit, consulté le 07 mai 2022.
  14. La rédaction, “une grande réunion royaliste à Bruxelles, le 8 mars”, La Libre Belgique, 07 mars 1950, p. 6, https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=claridge%201950%20L%C3%A9opold&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1950-03-1&to_d=1950-08-1&per_lang=&per=&sig=JB427&lang=FR&per_type=1, consulté le 07 mai 2022.
  15. La rédaction, “ça et là aujourd’hui”, La Nation Belge, 07 mars 1950, p. 7, https://www.belgicapress.be/pageview.php?adv=1&all_q=claridge%201950%20L%C3%A9opold&any_q=&exact_q=&none_q=&from_d=1950-03-1&to_d=1950-08-1&per_lang=&per=&sig=JB427&lang=FR&per_type=1, consulté le 07 mai 2022.
  16. http://www.claridge.be/, consulté le 6 mai 2022.
  17. La rédaction, 27 avril 2021, « Les appartements situés au-dessus du mythique Claridge vont être rénovés », Regional News, https://bruxelles.news/les-appartements-situes-au-dessus-du-mythique-claridge-vont-etre-renoves/, consulté le 11 mai 2022.
  18. http://www.claridge.be/home/documents, consulté le 6 mai 2022.
  19. https://visit.brussels/fr/place/Claridge-Events-meeting-venue, consulté le 9 mai 2022.
  20. http://www.claridge.be/home/documents , consulté le 6 mai 2022.
  21. Ben Yaghlane, Lassad (propos retranscrit par Hennen Tarik), 30 avril 2021, « Découvrez l’histoire et le futur de la mythique salle Claridge (et comment vous pouvez soutenir cette entreprise familiale via la campagne de crowdlending sur BeeBonds) », https://www.beebonds.com/claridge-bruxelles/, consulté le 7 mai 2022.
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