Le Mystère Bizet

Le Mystère Bizet est un texte écrit pour un spectacle musical écrit et interprété par Éric-Emmanuel Schmitt, qui évoque la vie et l’œuvre du compositeur Georges Bizet. La première fut jouée à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille en 2012 avec la mezzo-soprano Karine Deshayes et le pianiste Nicolas Stavy[1], puis à Saint-Petersbourg, à l'occasion du Festival Schmitt, sous la direction de Alexander Petrov[2]. Le spectacle est recréé sous le titre Le Mystère Carmen, à Montréal au Théâtre du Nouveau Monde dans une mise en scène de Lorraine Pintal, avec Marie-Josée Lord (soprano), Jean-Michel Richer (ténor), Dominic Bouliane (pianiste)[3]. Le texte a été publié en 2017 par Le Livre de Poche[4].

Résumé

Eric-Emmanuel Schmitt brosse le portrait de Georges Bizet, ce compositeur de 17 ans (Symphonie en ut) capable de dépasser son maître Gounod, qui poursuit à l’époque du Second Empire une carrière parisienne plutôt chaotique, jalonnée d’œuvres souvent inégales, pour livrer à 36 ans, trois mois avant sa mort, l’œuvre de sa vie : Carmen, en 1875, son opéra le plus abouti et aussi le plus autobiographique. Le texte analyse comment Bizet, génie à 17 ans, raté à 18, étouffe sa spontanéité par opportunisme et désir de réussite, et se retrouve in extremis libéré et inspiré par le personnage Carmen. Pour Schmitt, le seul surhomme nietzschéen de l’histoire de la littérature est une sur-femme, la Carmen de Bizet. Il offre aussi des perspectives troublantes et nouvelles sur la mort de Bizet.

Extraits

  • Qu’est-ce qu’une vocation ? La promesse d’un rendez-vous avec soi-même…
  • Jusqu’ici, Bizet a perdu son temps parce qu’il voulait triompher en faisant comme les autres ; il ose maintenant réussir comme lui-même.
  • Carmen, en effet, est le surhomme nietzschéen, le fort, innocent, cruel, sans attaches au passé, dépourvu d’appréhensions concernant l’avenir, l’être solaire qui s’affirme totalement dans l’instant. Carmen brûle, se consume et nous éclaire. Elle s’offre au destin. Mieux : elle incarne le destin.
  • Carmen, c’est l’opéra dont Nietzsche a écrit le livret et Mozart la musique.
  • Il y a des meurtres qui se déguisent en suicides…
  • Carmen se jette sur le poignard, mais Don José a sorti le poignard. Qui a fait quoi ? Qui provoque qui ?

Réception critique

« Accessible, précis, souvent drôle, le texte écrit par Éric-Emmanuel Schmitt compose le plus bel hommage rendu à Bizet[5] ».

Éditions

Édition imprimée originale

Notes et références

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