Le Régiment de la Chaudière
Le Régiment de la Chaudière est un régiment d'infanterie de la Première réserve de l'Armée canadienne des Forces armées canadiennes. Il fait partie du 35e Groupe-brigade du Canada au sein de la 2e Division du Canada. Son quartier général ainsi que son musée sont installés au manège militaire de Lévis au Québec. Les effectifs du régiment sont répartis entre deux garnisons, celle de Lévis et de Beauceville. Le nom du régiment vient de la rivière Chaudière.
Pour les articles homonymes, voir Chaudière (homonymie).
Le Régiment de la Chaudière | |
Manège militaire de Lévis. | |
Création | |
---|---|
Pays | Canada |
Branche | Armée canadienne |
Type | Régiment d'infanterie |
Rôle | Infanterie légère |
Effectif | 192[1] (effectif total autorisé) |
Fait partie de | 35e Groupe-brigade du Canada |
Garnison | Lévis et Beauceville |
Devise | « Aere Perennius » (Plus durable que le bronze) |
Marche | « Sambre et Meuse » et « The Longest Day » |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Commandant | Lieutenant-colonel Bruno Bergeron, CD |
Colonel en chef | Sa Majesté la reine Élisabeth II |
Emblème | |
Structure
Le Régiment de la Chaudière fait partie du 35e Groupe-brigade du Canada, un groupe-brigade de la Première réserve de l'Armée canadienne qui fait partie de la 2e Division du Canada[2]. Le régiment comprend une compagnie d’instruction et une compagnie de commandement et services.[1]
Histoire
Origine du régiment
Le , The Provisional Battalion of "Dorchester", littéralement « Le Bataillon provisoire de "Dorchester" », et The Provisional Battalion of "Beauce", littéralement « Le Bataillon provisoire de "Beauce" », furent créés respectivement à Saint-Anselme et à Sainte-Marie au Québec[3]. Ils deviennent respectivement le 92nd "Dorchester" Battalion of Infantry, littéralement le « 92e "Dorchester" Bataillon d'infanterie », et le 23rd "Beauce" Battalion of Infantry, littéralement le « 23e "Beauce" Bataillon d'infanterie », respectivement le et le [3]. Le , les deux bataillons sont fusionnés ensemble en conservant le nom de 92nd "Dorchester" Battalion of Infantry[3]. Le bataillon devint un régiment le et adopta le nom de 92nd Dorchester Regiment, littéralement le « 92e Régiment de Dorchester »[3].
Première Guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale, le bataillon fournit des hommes pour le Corps expéditionnaire canadien.
Entre-deux-guerres
Le , le nom du régiment fut francisé en devenant Le Régiment de Dorchester, mais il réadopta un nom en anglais le , en devenant The Beauce Regiment, littéralement « le Régiment de Beauce »[3]. Le 1er mai de la même année, son nom redevint en français en étant renommé le Régiment de Beauce[3]. Le , il est de nouveau renommé pour devenir le Régiment de Dorchester et Beauce[3].
Le , Le Régiment de Dorchester et Beauce fusionna avec le 5th Machine Gun Battalion, CMGC, littéralement le « 5e Bataillon de mitrailleuses, CGMC » où « CGMC » est l'abréviation pour Canadian Machine Gun Corps, c'est-à-dire le Corps des mitrailleurs canadiens (en), et adopta le nom de Le Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses)[3].
Seconde Guerre mondiale
Le régiment fut mobilisé le . Ses quartiers généraux seront successivement installés à Lac-Mégantic, au bassin Louise et à la garnison Valcartier. Le , il fut renommé le 2nd (Reserve) Battalion, Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses), littéralement le « 2e (Réserve) Bataillon, Le Régiment de la Chaudière (Mitrailleuses) » et, de nouveau le , le 2nd (Reserve) Battalion, Le Régiment de la Chaudière, littéralement le « 2e (Réserve) Bataillon, Le Régiment de la Chaudière »[3].
Il fut envoyé en Angleterre le . Le régiment entra en action le lors du débarquement de Normandie en tant que membre de la 5e Brigade d'infanterie canadienne au sein de la 3e Division d'infanterie canadienne. Commandé par le lieutenant-colonel Paul Mathieu, Le Régiment de la Chaudière débarqua à Bernières-sur-Mer (Juno Beach) sitôt après The Queen's Own Rifles of Canada surprenant la population locale qui ne s'attendait pas à rencontrer des troupes francophones parmi les forces alliées. Avec le commando Kieffer, il fut le seul régiment francophone à participer aux opérations du débarquement du . Le soir du Jour J, le régiment avait atteint tous ses objectifs, mais dut se replier parce que les autres unités de la ligne de front n'ont pu progresser aussi loin que lui à l'intérieur des terres[4].
Le régiment participa ensuite à la bataille de Caen, dans le secteur de l'Abbaye d'Ardenne en lutte avec la 12e division SS Hitlerjugend dès le 7 juin. Le régiment tint ensuite différentes positions de défense.
Elle fut ensuite mobilisé durant l'Opération Windsor subissant de nombreuses pertes dans la lutte pour la prise de l'aérodrome de Carpiquet le . L'aérodrome était un des objectifs réussis du Jour J, mais dut être abandonné à la suite du repli. Treize jours plus tard, les "Chauds" de la Chaudière participèrent à l'Opération Goodwood afin de prendre le site de l'aciérie de Colombelles (le fameux site de la Société métallurgique de Normandie); mais fut stoppé dans son avance par les tirs meurtriers des défenseurs allemands provenant du Château Colombelles.Fortement éprouvée, l'unité est mise en réserve.
Il participa aux actions de la bataille de l'Escaut, notamment dans les actions de la poche de Breskens, entre le 6 octobre et le . La ville de Zwolle aux Pays-Bas fut par ailleurs libérée par Léo Major, un membre du régiment, lors d'une mission spéciale.
Pendant les combats, le régiment forma un second bataillon pour le renfort. Le 1er bataillon est de retour au Canada le et le 3e bataillon finit sa tâche d'occupation au printemps 1946. Le , le régiment adopta son nom actuel[3]. Le , la princesse Élisabeth II devint officiellement la colonel-en-chef du régiment. Le , il fusionna avec Le Régiment de Lévis en conservant le nom Le Régiment de la Chaudière[3].
Honneurs de bataille
Les honneurs de bataille sont le droit donné par la Couronne au régiment d'apposer sur ses couleurs les noms des batailles ou d'opérations dans lesquelles il s'est illustré.
Les dix honneurs de bataille apparaissant sur le drapeau régimentaire[3] :
- Débarquement en Normandie ()
- Falaise (7 au )
- L'Escault (1er octobre au )
- La Rhénanie (région ouest d'Allemagne, au )
- Carpiquet (Normandie, 4 et )
- Faubourg de Vaucelles (Normandie, l'un des quartiers de Caen, 18 et )
- Boulogne-sur-Mer (Nord de la France, 17 au )
- Hochwald (Allemagne, au )
- Emmerich-Hoch Elten (Rhénanie, au )
- Zutphen (Hollande) (6 au )
Les onze autres honneurs de bataille autorisés[3] :
- Défense de Canada 1812-1815
- Châteauguay (1813)
- Caen (Normandie, 4 au )
- Crête de Bourguébus (Normandie (18 au )
- La Liaison (Normandie, probablement hameau vers Falaise, 14 au )
- Chambois (Normandie, 18 au )
- Calais (Nord de la France, au )
- Poche de Breskens ( au )
- Plaine du Waal (rivière néerlandaise dans le delta du Rhin, au )
- Le Rhin ( au )
- Nord-ouest de l'Europe 1945 ( au )
- Afghanistan [5]
Insigne et devise
L'insigne du Régiment de la Chaudière est deux mitrailleuses d'argent croisées sommées d'une fleur de lys d'or soutenue d'un castor au naturel, le tout étant environné d'un listel de gueules portant l'inscription « Aere Perennius » en lettres d'argent et chargé de deux feuilles d'érable également d'argent[3]. « Aere Perennius », qui signifie « plus durable que l'airain (bronze) » en latin, est la devise du régiment[3],[6].
Commandants et sergents-majors régimentaires du Régiment de la Chaudière
Ces listes contiennent uniquement les noms des commandants et sergents-majors régimentaires à partir de l'appellation Régiment de la Chaudière. Ultérieurement, les noms des militaires à ces postes provenant des unités constitutives du Régiment de la Chaudière seront présentés.
Régiment de la Chaudière (Mit.)
Lieutenant-colonel John L. Reiman, E.D.1936-1940
Lieutenant-colonel Georges R. Bouchard, E.D.1940-1941
Régiment de la Chaudière C.A.S.F. (1er Bn)
Lieutenant-colonel J. Julien Chouinard, E.D.1941-1942
Lieutenant-colonel Gavan Power, O.B.E., E.D.1942-1943
Lieutenant-colonel Paul Mathieu, D.S.O., E.D.1943-1944
Lieutenant-colonel Gustave O. Taschereau, D.S.O. 1944-1945
Lieutenant-colonel Fernand L’Espérance, E.D.1945-1946
2e (R) Bn Le Régiment de la Chaudière
Lieutenant-colonel Louis P. Cliche 1940
Lieutenant-colonel J.A. Yvan Bouchard 1940-1944
Lieutenant-colonel Gérard LaRue, E.D. 1944-1946
Bataillon de Dépôt, Régiment de la Chaudière
Lieutenant-colonel Hugues Lapointe 1944-1945
3e Bn Le Régiment de la Chaudière (CAOF)
Lieutenant-colonel Gustave O. Taschereau, D.S.O. 1945-1946
Le Régiment de la Chaudière (M)
Lieutenant-colonel Raoul Audet, M.B.E., E.D.1946-1949
Lieutenant-colonel Fernand L’Espérance, E.D.1949-1952
Lieutenant-colonel William A. Atkinson, M.C., CD.1952-1955
Lieutenant-colonel Fernand de St-Victor, CD.1955-1959
Lieutenant-colonel Léandre Lacroix, M.C., CD.1959-1961
Lieutenant-colonel Jean-Paul Bélanger, CD. 1961-1963
Lieutenant-colonel Jean-Yves Godreau, CD. 1963-1967
Lieutenant-colonel Jaques Lambert, CD. 1963-1970
Lieutenant-colonel Gilles Gonthier, CD. 1970-1973
Lieutenant-colonel Marcel Belleau, CD. 1973-1976
Lieutenant-colonel H. Marcel Veilleux, CD. 1976-1979
Lieutenant-colonel Bernard Beauchemin, CD. 1979-1982
Lieutenant-colonel Gervais Lajoie, CD. 1982-1984
Lieutenant-colonel Pierre Gonthier, CD. 1984-1987
Lieutenant-colonel Denis Poulin, CD. 1987-1990
Lieutenant-colonel Denis Belleau, CD. 1990-1993
Lieutenant-colonel Gaétan Turgeon, CD. 1993-1998
Lieutenant-colonel Michel Demers, CD, A de C. 1998-2000
Lieutenant-colonel Jean-François Côté, CD. 2000-2003
Lieutenant-colonel Pierre Paul-Hus, CD. 2003-2007
Lieutenant-colonel Simon Roy, CD. 2007-2010
Lieutenant-colonel Claude Langlois, CD. 2010-2013
Lieutenant-colonel Eric Célier, CD. 2013-2016
Lieutenant-colonel Marc Marcoux, CD. 2016-2018
Lieutenant-colonel François Provost, CD. 2018-2021
Lieutenant-colonel Bruno Bergeron, CD. 2021- Présentement
1937-1946
WO 1 R. Savoie 1937-1940
WO 1 L.J. Huard 1940-1942
WO 1 G. Sirois 1942-1943
WO 1 J.C. Turgeon 1943-1944
WO 1 J.A. Lamontagne 1944
WO 1 M. Gingras 1944-1946 (1er Bn CASF)
WO 1 J.E.R. Audet 1945-1946 (3e Bn CAOF)
WO 2 (A RSM) L.M. Comeau 1945-1946 (2e Bn Réserve)
1946-Présentement
WO 1 Guy Nadeau, DCM, CD 1947-1953
WO 1 Henri Ouellette, CD 1954-1965
Adjuc Léo Couturier, CD 1965-1968
Adjuc Clément Roy, CD 1968-1971
Adjuc Lorenzo Gilbert, CD 1971-1978
Adjuc Daniel Maheu, CD 1978-1983
Adjuc Gilles Lévesque, CD 1983-1987
Adjuc Raymond Pouliot, CD 1987-1992
Adjuc Mario Lemieux, CD 1992-1993
Adjuc Éric Marmen, CD 1993-1997
Adjuc Micheal Garant, CD 1997-2000
Adjuc Richard Bégin, CD 2000-2003
Adjuc Claude Pineault, CD 2003-2010
Adjuc Bruno Gilbert, MMM, CD 2010-2014
Adjuc Stéphane Lamontagne, CD 2014-2017
Adjuc Éric Lapalme, CD 2017-2020
Adjum Denis Hallé, CD 2020- Présentement
Corps de cadets affiliés
L'affiliation d'un corps de cadets à une unité militaire est une vieille tradition. Chaque corps de cadets canadien est affilié à une unité militaire de la force de réserve ou de la force régulière. Cette unité est responsable de fournir à chacun de ses corps de cadets affiliés un soutien logistique. Également, les corps de cadets affiliés se voient octroyer le droit de porter l'insigne de coiffure de son unité d'affiliation. Voici la liste actuelle des corps de cadets affiliés au Régiment de la Chaudière[réf. nécessaire] :
- Corps de cadets 619 de Beauceville
- Corps de cadets 1937 du Lac-Mégantic
- Corps de cadets 2648 du Manège militaire de Lévis
- Corps de cadets 2680 de la Haute Beauce
- Corps de cadets 2765 du Lac-Etchemin
- Corps de cadets 2787 de Saint-Zacharie
- Corps de cadets 2948 de la Frontière
Ordre de préséance
Notes et références
- Armée canadienne, « Le Régiment de la Chaudière », sur army-armee.forces.gc.ca (consulté le ).
- « 35e Groupe-brigade du Canada », sur Armée canadienne (consulté le )
- « Le Régiment de la Chaudière », sur Chef - Personnel militaire (consulté le )
- « Histoire du régiment »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Prime Minister of Canada, "South-west Asia Theatre Honours." 9 May 2014
- Le Régiment de la Chaudière 1869-2004, p. 109
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Armand Ross, Le geste du Régiment de la Chaudière, Rotterdam (Pays-Bas), Veen & Scheffers, , 179 p..
- Jacques Castonguay, Armand Ross et Michel Litalien, Le Régiment de la Chaudière 1869-2004, Lévis, Forces armées canadiennes, , 729 p. (ISBN 0-660-96937-8)
- Jacques Leroux et Philippe Déterville, La Normandie en flammes : journal de guerre du capitaine Gérard Leroux, officier d'intelligence au Régiment de la Chaudière, Condé-sur-Noireau, Condé-sur-Noireau : Ch. Corlet ; Montréal : Iris-diffusion, , 454 p. (ISBN 2-85480-078-8)
Liens externes
- Site web régimentaire
- Le Régiment de la Chaudière sur le site de l'Armée canadienne
- La marraine du régiment de la Chaudière dans Les Archives de Radio-Canada
- (en) Juno Beach - Le Régiment de la Chaudière
- Les Militaires en Bellechasse, La société historique de Bellechasse
- Radio-Canada: Juin 44... ma Normandie
- Musée du Régiment de la Chaudière
- Portail des Forces canadiennes
- Portail de la Chaudière-Appalaches